💸 Comment réduire ses impôts ?

Hello Snowballers,

J'espère que vous allez bien et que vous passez un bon début d'automne. Aujourd'hui, nous allons explorer deux techniques pour tenter de réduire son imposition dans deux situations différentes. Mais avant...

Avant de nous lancer dans le vif du sujet, place à notre partenaire du jour qui vous aide à investir dans l'immobilier.

Vous devez le savoir, quand vous vendez des actions, des ETF ou des obligations dans un compte-titres et que vous êtes dans le positif, vous allez payer 30 % d'impôts sur les plus-values. Prenons un exemple :

• Vous avez acheté une action 100 €.
• 5 ans après, elle vaut 1000 €. La plus-value latente (signifie que vous n'avez pas encore vendu l'action) est alors de 1000 - 100 = 900 €.
• Vous décidez de vendre cette action.
• Vous devrez donc payer 30 % d'impôts sur votre plus-value, soit 900 x 30 % = 270 €.

Votre plus-value nette après impôt n'est donc plus de 900 €, mais de 630 €.

Mais ! Il existe une solution pour potentiellement réduire cette imposition sur les plus-values :

Le tax loss harvesting (ou "optimisation fiscale par réalisation de moins-values") est en effet une stratégie qui peut être utilisée pour réduire son imposition sur les gains réalisés, notamment en matière de placement financier dans un compte-titres ou dans des cryptomonnaies, en se servant de la règle fiscale sur les moins-values.

Partons du principe que vous avez récolté des plus-values. Pour utiliser le principe de tax loss harvesting, il faut ensuite...

Récolter des moins-values :

• vous vendez certains actifs (actions, cryptomonnaies, ETF, etc.) qui ont perdu de la valeur par rapport à leur prix d'achat ;
• cette perte (moins-value) peut être utilisée pour compenser des gains réalisés (plus-values) sur d'autres actifs.

Réduction de l'imposition :

• en France, les plus-values réalisées sur des placements financiers sont généralement soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, ou bien à l'imposition selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu ;
• si vous avez des moins-values, elles réduisent directement le montant des gains imposables, ce qui diminue votre facture fiscale.

Exemple :

• vous vendez une action avec une plus-value de 200 € ;
• vous vendez une autre action avec une moins-value de 150 € ;
• vous ne serez pas imposé sur 200 €, mais sur 200 (plus-value) - 150 (moins-value) = 50 € ;
• au lieu de payer 200 x 0,3 = 60 € d'impôts, vous paierez donc 50 x 0,3 = 21 €. Ce n'est pas négligeable.

Compensation des plus et moins-values :

• les moins-values peuvent compenser les plus-values réalisées la même année ;
• si vos moins-values dépassent vos plus-values, l’excédent peut être reporté et utilisé pour compenser des gains des 10 années suivantes.

Quels sont les actifs concernés ?

Cela s’applique aux actifs soumis à l’impôt sur les plus-values mobilières, comme les actions, obligations, parts de fonds communs de placement (FCP), cryptos, etc.

Quelle est la documentation obligatoire ?

Pour bénéficier de cette optimisation fiscale, vous devez bien documenter vos transactions (prix d'achat, prix de vente, date, etc.). Cela inclut des relevés précis et des preuves pour les actifs comme les cryptos.

C'est cool tout ça, mais vendre un actif en moins-value n'est pas toujours une bonne idée, car ce dernier pourrait prendre de la valeur dans le futur (au contraire, c'est parfois même recommandé de continuer d'acheter un actif en moins-value si vous croyez toujours fortement à ce dernier pour profiter d'un prix bas). On va donc explorer une stratégie pour vendre des actifs en moins-value, sans perdre forcément les potentielles futures plus-values.

Commencez par évaluer votre portefeuille avant la fin de l'année fiscale pour identifier les actifs en perte que vous pourriez vendre.

Exemple :

• vous avez vendu des actions Nvidia avec une plus-value de 1000 € ;
• vous avez un ETF Asie avec une moins-value de 900 €. Vous vendez donc ce dernier, ce qui fait que vous ne paierez que des impôts sur 100 € de plus-value (1000-900).

Et c'est là que cela devient intéressant.

Après avoir vendu un actif en perte, vous pouvez réinvestir dans un actif similaire pour conserver une exposition à ce dernier, tout en ayant utilisé la moins-value pour réduire vos gains imposables.

Par exemple, si vous vendez un ETF Vanguard S&P500 qui est en perte pour réaliser une moins-value et que vous achetez juste après exactement le même ETF, cela peut être vu comme une pratique abusive.

Soit il faudra attendre un peu (quelques mois), soit acheter un ETF un peu différent, mais avec une exposition similaire (un ETF Nasdaq, par exemple, sachant qu'aujourd'hui une grosse partie de la performance du S&P 500 provient de la tech).

Dans tous les cas, on vous recommande de consulter un expert fiscal ou un comptable pour adapter cette stratégie à votre situation spécifique et respecter les obligations fiscales en France si vous avez des doutes.

Un Plan Épargne Retraite (PER) est une enveloppe fiscale créée spécifiquement pour préparer la retraite. Son intérêt majeur est fiscal dans le sens que les versements effectués peuvent être déduits de votre revenu imposable, ce qui réduit immédiatement l’impôt à payer.

En contrepartie, l’argent est bloqué jusqu’à la retraite (sauf rares exceptions, comme l'achat d'une résidence principale ou un accident grave), et à la sortie, le capital ou la rente sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Le PER est donc un outil de défiscalisation immédiate, mais qui entraîne une imposition différée (très important pour la suite).

Voici le calcul pour calculer les versements déductibles du revenu imposable. Il vous faudra votre TMI.

• réduction du revenu imposable = TMI × montant versé sur le (ou les) PER ;
• par exemple, un versement de 5000 € économise diminue de 1500 € votre revenu imposable si votre TMI est 30 % (5000 x 0,3 = 1500 €).

Vu que vous serez imposé à la retraite quand vous sortirez de l'argent de votre PER, la grande question est la suivante : quand est-ce intéressant d'investir dans un PER pour éviter de payer plus d'impôts demain qu'aujourd'hui, au lieu de capitaliser sur d'autres produits comme le PEA (plan épargne actions) ?

L’intérêt du PER repose donc sur un arbitrage entre votre taux marginal d’imposition (TMI) pendant votre vie active et celui que vous aurez à la retraite.

Si votre TMI est élevé aujourd’hui et plus faible à la retraite, le PER devient un levier fiscal intéressant.

Par exemple, si votre TMI est de 41 % et que vous pensez qu'il passera à 11 % une fois retraité, vous pourrez profiter d’une économie immédiate intéressante et d’une fiscalité allégée plus tard.

En revanche, si votre TMI est bas aujourd’hui (par exemple 11 %), l’économie d’impôt immédiate est trop faible pour compenser la taxation future : le PER devient donc relativement peu intéressant, mieux vaut investir dans une autre enveloppe, comme le PEA.

De même, si votre TMI est stable ou plus élevé à la retraite, vous risquez de payer autant, voire plus d’impôts en sortie, ce qui réduit l’intérêt du dispositif.

Un autre point clé est la gestion de l’économie d’impôt. L’avantage du PER n’est pas du tout un cadeau définitif de l’État : c’est un impôt différé, comme je disais. Pour en tirer pleinement profit, il est nécessaire de réinvestir chaque année l’économie d’impôt réalisée (dans un autre support comme un PEA, une assurance-vie ou un compte-titres).

Sinon, une partie du bénéfice disparaît, car vous n’aurez pas fait fructifier l’argent économisé grâce à la défiscalisation. On peut dire que le PER n’est réellement avantageux que pour les épargnants disciplinés, capables de replacer systématiquement cet avantage fiscal.

Comparons cela avec le Plan d’Épargne en Actions (PEA). Le PEA ne donne aucun avantage fiscal à l’entrée : vous investissez de l’argent déjà imposé. Mais à la sortie, après cinq ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu et ne subissent que les prélèvements sociaux (17,2 %). En plus, le PEA est liquide dès 5 ans, alors que le PER est bloqué jusqu’à la retraite.

Le PEA est donc particulièrement top pour les personnes faiblement imposées aujourd’hui : elles ne gagnent rien à déduire leurs versements et préféreront accumuler une épargne dont les plus-values seront défiscalisées plus tard.

Voici un petit tableau récapitulatif pour cet investissement :

• durée de placement : 30 ans d’épargne avant retraite ;
• montant investi : 5000 € par an (versement annuel constant) ;
• rendement annuel moyen (brut avant impôts) : 5 % (hypothèse de croissance modérée sur un portefeuille diversifié) ;
• TMI à l’entrée (pendant la phase d’épargne) : trois cas analysés → 11 %, 30 % et 41 % (tranche basse, moyenne, et haute de l’impôt sur le revenu) ;
• TMI à la sortie (pendant la retraite) : trois scénarios envisagés → 0 %, 11 %, 30 % ou 41 % qui peuvent représenter une baisse, un maintien ou une augmentation des revenus à la retraite par rapport à la vie active.

Pour info, votre TMI à la retraite peut augmenter pour différentes raisons :

• héritage important reçu à la retraite ;
• revenus locatifs conséquents ;
• cumul emploi-retraite bien rémunéré ;
• plus-values importantes sur des investissements.

Bref, au bout de 30 ans, le capital brut atteint environ 332 000 €, dont 182 000 € de gains (plus-values).

Dans un PEA, après prélèvements sociaux, l’épargnant récupère environ 301 000 €.

Dans un PER, le résultat dépend du TMI à la retraite.

• Pour un TMI d’entrée de 11 %, même si le retrait se fait avec un TMI nul, le capital net tourne autour de 277 000 €, inférieur au PEA.
• Pour un TMI d’entrée de 30 %, le PER seul donne aussi moins que le PEA, mais si l’économie d’impôt annuelle de 1500 € est réinvestie, le total net atteint environ 316 000 €, dépassant légèrement le PEA.
• Enfin, avec un TMI d’entrée de 41 % et un TMI de sortie plus faible, le PER, avec réinvestissement des économies d’impôt, peut atteindre environ 375 000 €, soit largement plus que le PEA.
  • 👩‍🏫 Donc, PER ou PEA ? Vous l'avez compris, le PER n'est pas une recette magique qui gagne à tous les coups. Le PER est surtout intéressant si votre TMI actuel est élevé (au moins 30 % et idéalement 41 %) et que vous anticipez un TMI plus bas à la retraite. Dans ce cas, vous réduisez fortement vos impôts aujourd’hui et payez moins plus tard. À condition, bien sûr, de réinvestir les économies fiscales chaque année. En revanche, si votre TMI est bas (0 % ou 11 %), le PER n’apporte quasiment rien et il vaut mieux privilégier un PEA ou une assurance-vie, qui offrent beaucoup plus de flexibilité et une fiscalité finale très douce. Si votre TMI reste incertain ou stable, la stratégie peut consister à combiner les deux : utiliser le PER pour défiscaliser la partie de vos revenus qui vous place dans une tranche haute, puis mettre le reste dans un PEA ou assurance-vie.

Voilà, c'est terminé pour cette petite édition "optimisation fiscale". J'espère que vous avez appris quelques petites choses.

Si vous souhaitez réagir ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à répondre à ce mail.

Excellente soirée à toutes et à tous, et à très vite.

Yoann ❤️

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Yoann ❤️