💹 Comparer les ETF et les comprendre

Hello Snowballers,

J'espère que vous allez bien. Cette semaine, j'ai décidé de parler d'un produit financier qui est de plus en plus populaire et qui s'est largement démocratisé ces dernières années : les ETF. D'ailleurs, il y a maintenant plus d'ETF que d'actions aux États-Unis. Pour rappel, un ETF est une sorte de panier d'actions que vous pouvez acheter en bourse pour diversifier plus facilement vos investissements (on en reparlera plus bas).

L'idée de cette édition est surtout de vous aider à bien sélectionner vos ETF, car le choix disponible peut vite nous figer. On vous partagera notre check-list à la fin pour bien les sélectionner.

Ah, et petit rappel d'une offre de Vasco, un de nos partenaires, qui vous permet d'investir dans la rénovation énergétique des logements et d'obtenir un rendement cible de 9 %/an (avec réduction d’impôt) tout en ayant un impact social et environnemental positif. Exceptionnellement, ils vous remboursent 3 % sur vos investissements via ce lien.

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Les ETF (Exchange Traded Funds), ou trackers, sont des fonds d'investissement cotés en bourse qui répliquent la performance d’un indice boursier, comme le CAC 40 (40 plus grosses entreprises françaises cotées en bourse) ou encore le S&P 500 (les 500 plus grosses entreprises américaines cotées en bourse), ou qui suivent des thèmes particuliers (biotechnologie, cloud, etc.).

Ils permettent d’investir facilement dans un panier d'actifs, comme des actions ou des obligations, en achetant un seul titre plutôt que des dizaines, voire des centaines.

Ils offrent donc une diversification instantanée à moindre coût (moins de transactions, donc moins de frais de transactions) et ils constituent un excellent outil pour les investisseurs qui souhaitent limiter les risques liés à la diversification tout en minimisant les frais.

Nous n'allons pas rentrer dans les détails techniques ici, car la plupart d'entre vous débutent et la partie technique pourrait très vite vous "saouler".

Imaginez un panier contenant un ensemble d'actions. Au lieu d'acheter chaque action individuellement, vous achetez une part de ce panier, c'est-à-dire une part d’un ETF.

En achetant une part, vous investissez indirectement dans toutes les valeurs qu’il contient. Par exemple, si vous achetez un ETF suivant le S&P 500, vous accédez à une petite partie des 500 plus grosses entreprises américaines composant cet indice. Ainsi, vous vous exposez à la performance de toutes les actions du panier, et non d'une seule.

La plupart des ETF sont des investissements "passifs", puisque l’immense majorité des ETF suivent des indices boursiers, contrairement aux fonds actifs qui tentent de battre le marché.

Le temps de gestion est donc moindre et vous bénéficiez de frais attractifs. Cela dit, il existe des ETF actifs, comme ceux de la célèbre Cathie Wood (Ark Invest) et, dans ce cas, l'ETF se rapproche plus de l'investissement dans un hedge fund/fonds actif que dans un investissement passif.

Selon l'AMF, les frais annuels moyens d’un ETF s’élèvent à environ 0,36 %, contre 1,95 % pour un fonds actif (hors droits d’entrée). Souvent, on cite également l’étude SPIVA, qui montre qu’environ 98 % des fonds actifs sous-performent leurs indices de référence sur le long terme. Avec les frais, ce pourcentage serait potentiellement encore plus élevé.

Cerise sur le gâteau, les ETF sont disponibles quasi partout. Ils sont négociés en bourse, ce qui signifie qu'ils sont faciles à acheter et à vendre. Assurance vie, PEA, compte-titres… Vous pouvez acheter et vendre des parts d'un ETF tout comme vous le feriez pour des actions d'une société comme Apple ou LVMH.

Comme je disais dans l'intro, le nombre d'ETF et leur popularité ont explosé depuis une vingtaine d'années. En 2003, il n’existait que 276 ETF. Fin 2023, il existait plus de 10 000 ETF disponibles dans le monde.

Il existe une grande variété d’ETF, couvrant diverses zones géographiques, secteurs d'activité et classes d'actifs. Ci-dessous vous trouverez les principaux.

Ce sont les ETF d’index et de marchés. Certainement les plus courants et les plus populaires des ETF. Ils vont simplement suivre les mouvements d’index, comme le CAC 40, le S&P 500 américain ou encore le Nikkei, qui est l’équivalent de notre CAC 40 au Japon.

Il existe même des ETF qui vont suivre les mouvements de l’économie globale (enfin, presque car ils sont quand même très orientés sur les US, ce qui est logique vu la taille de l'économie américaine). Nous sommes donc au max de la diversification ici. Ces ETF vont suivre l’index MSCI Morgan Stanley Capital International, qui est un index constitué de 1600 entreprises se trouvant autour du globe. Un des ETF les plus connus qui permet d’investir dans le MSCI est le iShares MSCI World ETF. On parlait d'ailleurs de cette stratégie d'investissement dans le MSCI World dans cette ancienne édition ici.

Ces ETF vont tout simplement être composés d’entreprises se trouvant dans une même industrie ou même secteur. Par exemple, le First Trust Cloud Computing ETF est un ETF qui va être composé d’entreprises évoluant dans le domaine du cloud computing (Amazon, Microsoft, Alibaba, Oracle, etc.) et le iShares Nasdaq Biotechnology ETF qui va, comme son nom l’indique, être composé d’entreprises du secteur des biotechnologies (Moderna, Gilead, Sanofi, etc.). il existe aussi des ETF spécialisés dans les matières premières, comme l'or.

Comme leur nom l’indique, ce sont des ETF qui vont se focaliser sur des entreprises qui ont de jolis dividendes. Le iShares Core High Dividend ETF en est un bon exemple.

Ce sont tout simplement des ETF qui vont investir seulement dans des obligations d’États ou d’entreprises.

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Vous le savez, l’investissement socialement responsable (ISR) se développe de plus en plus, à mesure de la prise de conscience des problématiques écologiques et climatiques. Outre certains ETF sectoriels qui permettent, par exemple, d’investir dans les énergies renouvelables, il est possible d’investir dans des ETF ESG. Les critères ESG (Écologiques, Sociaux et de Gouvernance) permettent de classer les entreprises entre elles, en fonction des efforts qu’elles fournissent, notamment sur le plan écologique. Les ETF ESG pondèrent alors les actions les plus vertueuses. Quelques labels de renom : le Greenfin et le Finansol. Privilégiez également les fonds avec la réglementation SFDR “Article 9”.

Attention, on peut voir pas mal de fonds tomber dans une forme de greenwashing...

• Il existe des ETF (ou plutôt ETP/ETN) en Europe qui permettent d'investir dans des cryptos, comme le VanEck Bitcoin ETN.
• Les ETF Smart Beta, qui sont des ETF qui suivent une stratégie algorithmique basée sur des règles d’investissement mathématiques (on déconseille pour les débutants, car plus risqués).
• Les ETF devises qui permettent de parier sur les taux de change.
• Les ETF leveraged (ou ETF à effet de levier) sont des ETF qui permettent d’obtenir un effet multiplicatif sur les performances grâce à l’effet de levier. Prenons l’exemple d’un tracker CAC 40 x2. Chaque jour, le gérant du fonds va emprunter la somme nécessaire pour investir le double de ses encours. À la fin de la journée, si le CAC 40 a gagné 1 %, le fonds aura gagné 2 % (modulo les frais et le coût du financement). À éviter si vous débutez, car les pertes sont aussi multipliées.
• Les ETF inversés (short en anglais) permettent de parier sur la baisse d’un indice. Par exemple, pour un ETF inversé CAC 40, si l’indice perd 1 %, alors l’ETF gagnera 1 %. Pareil, on déconseille, car il est très difficile de prévoir les mouvements sur du court terme + la gestion d'un tel investissement demande souvent plus d'énergie.

Il existe tout un jargon lié aux ETF. Des noms, acronymes et autres abréviations reviennent souvent. Au fur et à mesure de votre parcours d’investisseur, cela deviendra de plus en plus facile de les comprendre en lisant rapidement leur fiche.

Avant tout achat, vous pouvez aussi retrouver la documentation officielle de l’ETF (en général sur le site de l’émetteur). C'est ce qu'on appelle le DIC.

Le DIC (Document d’Information Clé pour l’Investisseur), appelé KID en anglais, est un document standardisé conçu pour fournir aux investisseurs des informations claires, concises et comparables sur les produits financiers. C’est un PDF limité à 3 pages max reprenant le nom et la description du produit, l’objectif et la stratégie, les performances passées, les risques, coûts et durée recommandée pour conserver le produit.

C’est la source d’information la plus sûre de l’ETF en question. Avant tout achat, on recommande d’examiner en priorité le DIC, même si vous pouvez vous appuyer sur les informations présentes sur justetf.com ou trackinsight.com.

Avant de commencer, on vous conseille d'utiliser un outil comme JustETF pour trouver/comparer des ETF.

Privilégiez la gestion passive à la gestion active.

Regardez si le style de gestion est mentionné au sein du DIC/KID, parfois ce n’est pas explicitement écrit.

Les ETF les plus gros ont tendance à être plus stables et à avoir des erreurs de suivi plus faibles. Ils peuvent également être plus liquides, ce qui signifie qu'il est plus facile d'acheter et de vendre des parts sans affecter le prix. Une taille de fonds supérieure à 100 millions d'euros est souvent un bon indicateur de stabilité et de liquidité.

Des frais moins élevés signifient que vous conservez une plus grande partie de vos rendements au fil du temps. Un bon TER est généralement inférieur à 0,5 %. Regardez l'exemple d'un TER de 0,2 % vs 0,7 % sur 40 ans dans un ETF avec 8 % de rendement par an et 500 € d'investissement tous les mois :

Investir dans l'ETF à 0,2 % vs 0,7 % vous fait gagner 225 155 € ! C'est loin d'être négligeable.

Le tracking error est essentiel pour comparer plusieurs ETF sur le même indice et s’assurer que l’ETF suit fidèlement son indice de référence (benchmark). Un tracking error élevé peut signaler des inefficacités et réduire la performance attendue. Idéalement, il doit être inférieur à 0,5 %.

L’ETF peut répliquer l’indice de manière physique (en achetant les titres qui le composent) ou synthétique (en utilisant des produits dérivés pour les répliquer). La réplication synthétique ne détient pas réellement les actions de l'indice et est donc un peu plus risquée comme choix (mais pas cata non plus).

Accumulation : les dividendes sont automatiquement réinvestis dans l'ETF, ce qui fait grossir votre investissement grâce aux intérêts composés.

Distribution : les dividendes sont versés directement. C'est utile si vous souhaitez avoir un revenu régulier. Si vous investissez pour le long terme, on conseille généralement les ETF accumulant, car vous maximisez l’effet des intérêts cumulés sans passer par la case impôts sur les dividendes.

Cela influe sur la fiscalité appliquée aux investisseurs et aux revenus générés par le fonds, mais aussi sur l'enveloppe dans laquelle vous pouvez le placer (PEA ou compte-titres, par exemple). Certains pays peuvent avoir des traités de non double imposition et donc une retenue à la source moins élevée. D’autres peuvent avoir un traitement fiscal allégé. Renseignez-vous par rapport à votre situation personnelle, mais en règle générale, évitez les fonds domiciliés aux US. Privilégiez l’Irlande ou le Luxembourg.

Connaissez-vous la société ? Sa réputation ? On recommande de se focaliser sur les plus gros acteurs, comme (liste non exhaustive) Amundi, BlackRock, VanHeck ou encore Vanguard.

Examinez ses principales positions (entreprises). Quelles sont les positions les plus importantes de cet ETF ? Êtes-vous à l'aise avec les secteurs et les entreprises inclus ? Si certains titres vous préoccupent, vous pourriez envisager une version ESG de cet ETF.

Depuis combien de temps cet ETF spécifique est-il négocié ? Vérifiez si les données historiques sont suffisantes pour évaluer la précision du suivi.

Comment s'est-il comporté depuis son lancement ? Quel rendement ?

La devise de l'ETF peut entraîner des risques de change et des frais de change. Disons qu’un ETF dans la devise de votre pays de résidence sera toujours plus couvert et moins risqué qu’un ETF en devise étrangère, mais c’est un des critères les moins importants de votre sélection sur le long terme, selon moi. En effet, le risque est d'investir en dollars par exemple et de voir la valeur du dollar chuter par rapport à l'euro. Lors de la conversion, vous pourriez donc vous retrouver avec une différence négative liée au cours du dollar lors de l'investissement initial et lors de la conversion plus tard.

J’espère vous avoir appris pas mal de choses dans cette édition et que vous y verrez un peu plus clair dans cet univers assez opaque des ETF. Un grand merci à Bianca pour son aide ! C'est elle qui a fait l'essentiel des recherches.

Si vous souhaitez réagir ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à répondre à ce mail.

Excellente soirée à toutes et à tous, et à très vite.

Yoann ❤️

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