đ©âđ« Ce que vous allez apprendre aujourdâhuiâ:
đŠ Pourquoi les marchĂ©s amĂ©ricains ont-ils fait du surplace cette semaine ?
+ Les actus qui ont retenu mon attention.
đ Comment Disney est-il en train de renaĂźtre suite Ă son repositionnement stratĂ©gique vers le streaming ? Et pourquoi, malgrĂ© cette pĂ©riode difficile, lâaction Disney est-elle peut-ĂȘtre une opportunitĂ© pour les investisseurs de moyen et long terme ?
đ©ââïž En quoi consistent les ETF qui misent sur des obligations indexĂ©es sur lâinflation ? Dans quel cas de figure les considĂ©rer comme une opportunitĂ© dâinvestissement ?
đš Câest quoi lâanalyse fondamentale ? Et en quoi peut-elle vous aider dans vos investissements ?
â± Temps de lecture des 4 partiesâ: 19 minutes.
Hey Snowballers,
JâespĂšre que vous allez bien !
Aujourd'hui sort la premiÚre édition de Snowball Bourse. Donc, commençons par de petites présentations :
JâespĂšre que cette premiĂšre Ă©dition vous apportera dĂ©jĂ des choses intĂ©ressantes !
âš Exceptionnellement, cette Ă©dition est envoyĂ©e Ă tous les abonnĂ©s Snowball pour vous permettre de dĂ©couvrir le contenu. Les prochaines Ă©ditions seront envoyĂ©es seulement aux abonnĂ©s Snowball+. Pour dĂ©couvrir Snowball+ et les autres newsletters/sujets, câest par ici.
Le récap des marchés
En Europe, les marchĂ©s se sont laissĂ© porter par lâoptimisme et par un retour sur certaines valeurs cycliques. En fin de semaine, les bons rĂ©sultats de LVMH ont envoyĂ© un message positif sur lâensemble du secteur du luxe et sur les valeurs exposĂ©es Ă la Chine.
Aux Ătats-Unis, malgrĂ© une baisse de lâinflation plus importante que prĂ©vu, lâinflation CORE (hors matiĂšres premiĂšres) est ressortie conforme aux attentes. Ceci a tempĂ©rĂ© lâoptimisme des investisseurs, et a confortĂ© le scĂ©nario dâun relĂšvement des taux comme prĂ©cĂ©demment anticipĂ©, plutĂŽt quâune baisse des taux plus rapide que prĂ©vu.
Les actualités qui ont retenu mon attention sont les suivantes :
đ Tupperware proche de la faillite ? Le groupe a vu ses ventes fortement baisser ces derniĂšres annĂ©es du fait dâune forte concurrence, de la faible notoriĂ©tĂ© de la marque auprĂšs des jeunes et de lâinflation. Le groupe a une dette de 700 M$ et ne vaut plus que 59 M$ en Bourse.
đ Le systĂšme de prĂȘts aux banques amĂ©ricaines a Ă©tĂ© moins sollicitĂ© dĂšs la fin du mois de mars, ce qui envoie un message positif sur la santĂ© du secteur aprĂšs la rĂ©cente pĂ©riode de turbulence que nous venons de traverser.
đŻđ” Warren Buffett mise sur le Japon. Le gourou dâOmaha (la ville du siĂšge de son entreprise) a laissĂ© entendre dans la presse quâil allait augmenter son exposition dans certaines entreprises du pays, principalement financiĂšres, du fait de leur valorisation attractive.
đ Tesla construit une nouvelle usine Ă Shanghai. Cette nouvelle Gigafactory sera entiĂšrement dĂ©diĂ©e aux Megapacks, les batteries de stockages conçues pour les stations de stockage de l'Ă©nergie.
đźđł Apple se diversifie en Inde. Ce nâest pas nouveau, mais câest une confirmation du dĂ©couplage en cours entre les Ătats-Unis et la Chine. Apple aurait dĂ©jĂ triplĂ© sa production dâiPhone en Inde, selon Bloomberg. Et selon le journal japonais Nikkei, le groupe nĂ©gocierait aussi avec des fournisseurs en ThaĂŻlande pour produire des MacBook.
Disney : Une action à considérer ?
đ TLDR
Disney, câest bien plus que les dessins animĂ©s. Câest un groupe tentaculaire possĂ©dant des franchises incontournables, quâil exploite de plusieurs façons.
Le groupe est actuellement en train de sortir dâune pĂ©riode de doute suite au retour de son PDG emblĂ©matique, au succĂšs de son offre de streaming, et Ă une nouvelle optimisation de sa structure de coĂ»t.
Sans ĂȘtre lâaffaire du siĂšcle, la valorisation est intĂ©ressante pour les personnes qui ont 3 Ă 5 ans devant elles et qui sont prĂȘtes Ă laisser le temps au groupe de se redresser financiĂšrement.
đ Version complĂšte
Disney, câest quoi ?
Disney est une entreprise bien plus vaste que la plupart des gens ne le pensent. Tout le monde connaĂźt âles Disneyâ, mais peu de personnes connaissent rĂ©ellement âlâempire Disneyâ.
Disney, sous son nom officiel âThe Walt Disney Companyâ, est un groupe de mĂ©dias et de loisirs.
Les activités du groupe sont séparées en 2 grands segments : Disney Media and Entertainment Distribution et Disney Parks, Experiences and Products.
Dans le dĂ©tail, voici comment se rĂ©partit le chiffre dâaffaires du groupe, en pourcentage du chiffre dâaffaires total :
Disney Media and Entertainment Distribution (65,7 %) :
Câest dans cette branche que sont produits les films et les dessins animĂ©s du groupe. Ces coĂ»ts sont rĂ©partis sur les canaux de distribution en fonction de leur utilisation.
Exploitation de chaĂźnes TV et de radios (33,8 %) : ABC Television Network (8 chaĂźnes aux Etats-Unis), ESPN Radio Network, Disney Channel, Freeform, FX et National Geographic. Cette branche contient aussi la production et la distribution de programmes TV ;
âDirect-to-Consumerâ (23,3 %) : exploitation des plateformes de streaming du groupe (Disney+, Hulu, Star+ et ESPN+) par abonnement. Il y a aussi des revenus publicitaires issus de ces activitĂ©s, et les revenus liĂ©s aux services de vidĂ©os Ă la demande sur ces plateformes ;
Content Sales/Licensing and Others (9,7 %) : ici, ce sont tous les revenus du groupe qui proviennent des redevances TV ou de vidĂ©os Ă la demande sur son catalogue de contenus de la part de tiers (par exemple un film Disney achetĂ© sur Apple TV). Il y a aussi les redevances liĂ©es aux piĂšces de théùtre issues de lâunivers du groupe, les ventes de DVD, les droits musicaux, etc.
Disney Parks, Experiences and Products (34,3 %) :
Theme park admissions (10,3 %) : câest la vente de billets des parcs Disney ;
Parks & Experiences merchandise, food and beverages (7,9 %) : ici, ce sont toutes les ventes réalisées en plus des billets dans les parcs à thÚmes (nourriture, restaurants, etc.) ;
Resorts and vacations (7,6 %) : vente de nuits dâhĂŽtels dĂ©tenus autour des parcs et de croisiĂšres (5 bateaux en exploitation) ;
Merchandise licensing and retail (6,2 %) : royalties sur la vente de produits dérivés, et vente en direct de produits dans les parcs ou sur internet, notamment des livres et des magazines ;
Parks licensing and others (2,2 %) : revenus liĂ©s aux possibilitĂ©s dâutiliser lâimage de certaines marques Disney dans lâimmobilier (notamment au Japon).
La rĂ©partition gĂ©ographique du chiffre dâaffaires est la suivante > Ătats-Unis et Canada : 79,5 % ; Europe : 11,2 % et Asie-Pacifique : 9,3 %.
Pour finir, et Ă cĂŽtĂ© de cette prĂ©sentation comptable des activitĂ©s, il faut aussi avoir en tĂȘte quâune part non nĂ©gligeable de la valeur de Disney repose sur son catalogue de contenus. Au-delĂ de ses propres productions Disney, le groupe a acquis au fil des ans les droits de nombreux films ou univers, comme Star Wars, les Marvel et Pixar. Et sur les films, la plus grosse acquisition de Disney est celle de la 20th Century Studios pour 52 Mrds$ en 2017, qui lui a permis de mettre la main sur des centaines de films dont âAvatarâ, âTitanicâ, âL'Ăge de glaceâ, âIndependence Dayâ, etc.
Ce quâil faut retenir : Au-delĂ de crĂ©er et de dĂ©tenir des franchises uniques et dâenvergure mondiale, la force de Disney rĂ©side dans sa capacitĂ© Ă monĂ©tiser dans le temps son catalogue de contenus Ă travers une multitude de canaux (cinĂ©mas, streaming, TV, etc.) mais aussi de produits dĂ©rivĂ©s (parcs, croisiĂšre, produits dĂ©rivĂ©s, etc.). Il y a un effet boule de neige (#Snowball) sur son catalogue de contenus qui vient, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, renforcer son offre.
Le contexte récent
Sur les 5 derniĂšres annĂ©es, lâaction Disney a fait du surplace pour plusieurs raisons.
Tout dâabord, il y a bien Ă©videmment eu la crise du covid. Bien que la crise ait accĂ©lĂ©rĂ© le lancement de Disney+ qui avait Ă©tĂ© annoncĂ© dĂ©but 2019, le covid a lourdement impactĂ© le groupe Ă travers la fermeture des parcs Ă thĂšmes et des croisiĂšres (un pan Ă©norme de lâactivitĂ© du groupe), mais aussi Ă cause de la fermeture des cinĂ©mas et le report de la sortie de nombreux films.
Cependant, le covid nâexplique pas tout. En 2019, la croissance du groupe Ă©tait dĂ©jĂ en berne. Il y avait tout dâabord une baisse continue de la frĂ©quentation des cinĂ©mas, mais il y avait aussi une baisse de l'audience des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision traditionnelles du groupe. Ces baisses s'expliquent principalement par le changement des habitudes des consommateurs, et par le succĂšs du streaming et de Netflix.
La rĂ©ponse du groupe Ă ces changements a Ă©tĂ© multiple. Concernant la baisse dâaudience des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision traditionnelles, le groupe a gĂ©rĂ© cette dĂ©croissance en augmentant ses tarifs et en rĂ©duisant la voilure petit Ă petit pour maintenir sa rentabilitĂ©. Ces activitĂ©s restent trĂšs rentables mais ne sont plus en croissance.
Pour le reste, le groupe sâest massivement lancĂ© en 2019, certainement avec un peu de retard, dans le streaming. Le groupe avait dĂ©jĂ , depuis 2009, une participation dans la plateforme de streaming Hulu, quâil a doublĂ©e Ă 60 % lors du rachat de la 21th Century Fox (la maison mĂšre de 20th Century Studios). Cependant, ce nâest quâen 2019 que le groupe a annoncĂ© le lancement de Disney+ et de ESPN+. Ce lancement officiel dans le streaming sâest fait au dĂ©triment de la rentabilitĂ©, alors quâil nĂ©cessitait une pĂ©riode de lourds investissements⊠qui est toujours en cours.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, ESPN est LA chaĂźne de sport amĂ©ricaine. Ă cĂŽtĂ© de Disney+ pour son contenu âhors sportâ, Disney a lancĂ© ESPN+ comme une offre digitale pour tous ses contenus sportifs. ESPN est l'Ă©quivalent de CNN, mais pour le sport.
Ce dĂ©but de transformation avait Ă©tĂ© lancĂ© par lâemblĂ©matique PDG du groupe, Bob Iger, qui avait annoncĂ© son remplacement pour fĂ©vrier 2020 par Bob Chapek. Cependant, la prise de fonction du nouveau PDG ne sâest pas faite sans encombre. Au contraire, le covid a placĂ© directement le nouveau PDG au cĆur de la tempĂȘte. De plus, ce nouveau PDG sâest fait remarquer nĂ©gativement en prenant position contre le gouverneur rĂ©publicain Ron Desantis dans une affaire de loi sur lâĂ©ducation en Floride. Ce nâĂ©tait a posteriori pas trĂšs malin, sachant que Ron Desantis est une des personnalitĂ©s les plus en vogue du cĂŽtĂ© des rĂ©publicains (un petit Trump en devenir) et que Disney a justement en Floride⊠son plus gros parc d'attractions.
MĂȘme si cette affaire nâa pas rĂ©ellement eu dâimpact financier, elle a davantage contribuĂ© Ă crĂ©er un doute sur le management en place, et finalement provoquĂ© le retour de Bob Iger aux commandes du groupe en novembre 2022.
Pour finir, avec les incertitudes économiques actuelles, les activités publicitaires des chaßnes de télévision du groupe sont en baisse et impactent négativement les bénéfices du groupe.
En rĂ©sumĂ©, le groupe est en pleine transition vers le streaming. La baisse de la rentabilitĂ© attendue du fait de ce virage vers le streaming a Ă©tĂ© exacerbĂ©e par la crise du covid, par un contexte Ă©conomique moins favorable, et en plus de tout cela, la gouvernance nâa pas Ă©tĂ© optimale. Cependant, les choses ont lâair dâaller dans le bon sens.
Le retour du phénix ?
Les activitĂ©s liĂ©es aux parcs de loisirs et aux croisiĂšres ont fortement repris sur 2022, mĂȘme si le redressement nâest pas encore total avec de nombreux jours de fermeture en Chine. Cependant, avec lâamĂ©lioration de la situation sanitaire partout dans le monde, y compris en Chine, la performance de ces activitĂ©s devrait enfin revenir Ă une certaine normalitĂ© en 2023.
Par ailleurs, mĂȘme si elles sont toujours en perte, les activitĂ©s âDirect-to-Consumerâ (streaming, etc.) sont un succĂšs. Le nombre dâabonnĂ©s Ă Disney+, Hulu et ESPN+ est en hausse, et il nây a que pour Disney+ Hotstar (la version indienne) quâil y a une baisse.
Globalement, les pertes se sont rĂ©duites sur le dernier trimestre et le groupe anticipe toujours lâatteinte de lâĂ©quilibre financier chez Disney+ dâici fin 2024 !
MĂȘme si les chaĂźnes TV linĂ©aires et les cinĂ©mas sont sur le dĂ©clin, le PDG Bob Iger a bien rappelĂ© lors du dernier conference call que ces activitĂ©s gardaient une audience importante, et quâelles leur permettaient de mieux amortir leurs productions en les diffusant Ă toutes ces audiences diffĂ©rentes.
Le groupe a lancĂ© un grand plan dâoptimisation de ses coĂ»ts et dâĂ©conomies de 5,5 Mrds$, dont 1 Mrd$ dĂšs 2023. La nouvelle Ă©quipe de direction ne veut pas se lancer dans la course Ă la quantitĂ© (#Netflix) mais veut rester dans la qualitĂ©, dans la lignĂ©e de ses franchises. Elle veut aussi faire trĂšs attention Ă ses coĂ»ts de production (ou achats de droits sportifs), car la transition vers le streaming prend du temps et reste moins rentable pour le moment que les chaĂźnes TV classiques, mĂȘme sâil y aura sans doute la possibilitĂ© dâaugmenter Ă terme le prix de certains abonnements.
Le groupe a, par ailleurs, annoncĂ© le retour dâun dividende pour 2023 alors quâil avait Ă©tĂ© suspendu en 2020.
En rĂ©sumĂ©, la contribution effective aux bĂ©nĂ©fices des activitĂ©s streaming, qui plombent actuellement le groupe, est pour bientĂŽt. Câest visiblement une question de 1 Ă 2 ans. En attendant, le groupe est en train de se rĂ©organiser et dâoptimiser ses coĂ»ts pour devenir plus agile dans le cadre de son repositionnement vers le streaming qui reste sa prioritĂ© numĂ©ro 1.
La valorisation du groupe
Actuellement, la valorisation du groupe peut paraĂźtre chĂšre, mais cela sâexplique avant tout par la forte baisse des bĂ©nĂ©fices du groupe, qui sont plombĂ©s momentanĂ©ment par son lancement dans le streaming.
Cependant, si lâon a une optique dâinvestisseur Ă 3-5 ans, et quâon prend du recul sur la situation, on est en droit dâespĂ©rer que le groupe va fortement amĂ©liorer sa rentabilitĂ© sur les prochaines annĂ©es, sous la tutelle de Bob Iger. GrĂące Ă toutes les initiatives que le groupe a prises sur les coĂ»ts, mais aussi grĂące Ă lâatteinte de lâĂ©quilibre financier chez Disney+ et Ă un fonctionnement de nouveau Ă 100 % de tous les parcs Disney dans le monde.
Actuellement, le consensus des analystes (la moyenne de toutes les estimations des analystes professionnels) sâattend Ă une amĂ©lioration continue des marges du groupe et Ă un triplement du bĂ©nĂ©fice net dâici 2025 par rapport Ă 2022. Ce serait pour commencer, juste un retour au niveau de 2018/2019.
Par la grande qualitĂ© de ses actifs et de ses activitĂ©s, le groupe sâest historiquement souvent nĂ©gociĂ© avec un PER autour de 20 fois.
Le PER est un ratio permettant de mesurer la valeur dâune entreprise en bourse par rapport Ă ses bĂ©nĂ©fices. Un PER de 10 fois veut dire quâune entreprise qui fait 1 million dâeuros de bĂ©nĂ©fices vaut 10 millions dâeuros en bourse. Le PER est un indicateur utile pour mesurer la chertĂ© dâune action par rapport Ă la concurrence, mais aussi par rapport au passĂ©.
Je ne vois pas ce qui empĂȘcherait le groupe de retrouver ces niveaux de valorisation une fois cette phase de transformation achevĂ©e. De ce fait, en prenant en compte les prĂ©visions du consensus pour 2025 qui ne me semblent pas irrationnelles, la valorisation actuelle nous donnerait un PER de 16,5 fois. Un PER de 20 fois nous donnerait pour 2025 un cours de 122 $ (soit +24,5 % de hausse par rapport au niveau actuel).
Bien Ă©videmment, cet objectif peut paraĂźtre faible. Mais il reflĂšte la prudence des analystes, et celle de la direction qui sâest pour le moment refusĂ©e Ă donner des objectifs prĂ©cis, si ce nâest lâatteinte de lâĂ©quilibre de Disney+ en 2024.
Les bonnes surprises qui permettraient de viser bien plus haut seraient lâatteinte de lâĂ©quilibre financier chez Disney+ plus rapidement que prĂ©vu, et un rebond des activitĂ©s publicitaires.
Les risques
Ici, câest principalement sur la rapiditĂ© avec laquelle le groupe va se redresser financiĂšrement. Disney est exposĂ© bien Ă©videmment Ă la consommation en gĂ©nĂ©ral, et surtout Ă la santĂ© du consommateur amĂ©ricain.
Une rĂ©cession plus marquĂ©e que prĂ©vu aux Ătats-Unis ne ferait pas les affaires du groupe.
Mon point de vueâ:
Disney est rarement une action quâon peut sâoffrir Ă une valorisation avantageuse en bourse. MĂȘme si le groupe est dans une phase de transition qui impacte nĂ©gativement ses bĂ©nĂ©fices, Disney pĂšse quand mĂȘme en bourse 183 Mrds$ !
LâopportunitĂ© ici nâest pas sur le court terme, mais bien sur un horizon de 3 Ă 5 ans au minimum. Sur cet horizon de temps, Disney a de fortes chances de rĂ©ussir son redressement opĂ©rationnel et financier et dâĂȘtre de nouveau bien positionnĂ© pour profiter de la forte croissance du streaming et de capitaliser sur toutes ses franchises.
LâĂ©norme avantage du groupe reste la qualitĂ© de ses franchises qui sont souvent assez intemporelles et bien plus qualitatives que la moyenne.
Pour moi, Disney+ va ĂȘtre le grand rival de Netflix sur le long terme avec un positionnement diffĂ©rent. Chez Netflix, vous aurez la quantitĂ© au dĂ©triment de la qualitĂ©. Chez Disney, vous aurez la qualitĂ©, moins de quantitĂ©, mais une audience plus large comprenant aussi les enfants (les Disney, etc.).
Disney est donc pour moi une trĂšs belle valeur qui devrait se porter financiĂšrement bien mieux quâactuellement dâici 3 Ă 5 ans, et qui a toute sa place dans un portefeuille de valeurs amĂ©ricaines que vous souhaitez garder sur un horizon de temps de 5 Ă 10 ans.
Un ETF dâobligations anti-inflation ?
Identité
Nom : iShares TIPS Bond ETF
Capitalisation : 23,3 Mrds$
Ticker : TIP
Frais de gestion : 0,19 %
PEA : non-éligible
MĂȘme si nous ne sommes probablement pas loin du pic dâinflation au niveau mondial, nous sommes encore dans le flou concernant la rapiditĂ© et lâampleur de la baisse de lâinflation sur les prochains trimestres.
La fin des restrictions liĂ©es au covid devrait mettre fin aux problĂšmes dâapprovisionnement au niveau mondial, ce qui permettrait une dĂ©tente des prix sur de nombreux produits actuellement encore sous tension. Par ailleurs, le ralentissement Ă©conomique en cours, suite Ă la remontĂ©e des taux, commence Ă engendrer un ralentissement de lâactivitĂ©, surtout aux Ătats-Unis, ce qui devrait aussi soutenir la dĂ©crue de lâinflation.
Cependant, beaucoup dâĂ©conomistes sâattendent Ă ce que lâinflation reste Ă un niveau plus Ă©levĂ© que par le passĂ©. Et ça, câest un problĂšme pour les rendements, surtout les rendements faibles.
Pour rappel, pour calculer la performance rĂ©elle dâun placement, il faut en dĂ©duire lâinflation.
Si vous avez un placement qui rapporte environ 3 % par an, et que lâinflation est de 3 % par an, votre placement vous permet juste de conserver votre pouvoir dâachat, rien de plus (en moyenne, sachant que nous ne sommes pas tous touchĂ©s de la mĂȘme façon par lâinflation). Pour ĂȘtre encore plus concret, lâinflation en France sera, selon les projections de la banque de France, de 5,4 % en 2023. MĂȘme si le taux du livret A a remontĂ© Ă 3 %, il ne vous permet pas de conserver votre pouvoir dâachat, mais il vous fait perdre 2,4 % par an.
Une des solutions consiste Ă trouver des placements qui sont indexĂ©s sur lâinflation, et qui ne sont donc pas impactĂ©s par une inflation Ă©levĂ©e.
Un bon exemple : les obligations TIPS pour Treasury Inflation-Protected Securities. Ce sont des obligations Ă©mises par le gouvernement amĂ©ricain dont la valeur de remboursement est indexĂ©e sur lâinflation. Ces obligations ont la particularitĂ© de voir leur rendement augmenter si lâinflation augmente.
Alors que les obligations du gouvernement amĂ©ricain sont dĂ©jĂ considĂ©rĂ©es comme une âvaleur sĂ»reâ, les obligations du gouvernement amĂ©ricain indexĂ©es sur lâinflation le sont encore plus.
La consĂ©quence, câest cependant que ces obligations ont des taux dâintĂ©rĂȘt infĂ©rieurs aux obligations non protĂ©gĂ©es de lâinflation.
Sur les 10 derniĂšres annĂ©es, lâETF iShares TIPS Bond, qui dĂ©tient uniquement ce genre dâobligation, a affichĂ© une performance de +1,34 % par an en incluant le rĂ©investissement des coupons distribuĂ©s tous les 6 mois. Cette performance n'est pas exceptionnelle, car malgrĂ© un impact positif liĂ© Ă la hausse de l'inflation, la valeur de ces obligations a baissĂ© du fait de la remontĂ©e des taux de la Banque centrale amĂ©ricaine. En effet, quand une banque centrale remonte ses taux directeurs (le prix de l'argent), les obligations dĂ©jĂ Ă©mises deviennent moins intĂ©ressantes que les nouvellement Ă©mises, qui sont Ă un taux d'intĂ©rĂȘt plus Ă©levĂ©.
Mon avis
MĂȘme si ce genre dâETF paraĂźt sĂ©duisant sur le papier, il nâest pas trĂšs pertinent pour les particuliers, surtout sur du long terme.
MalgrĂ© lâinflation Ă©levĂ©e, la performance de cet ETF a Ă©tĂ© impactĂ©e nĂ©gativement par la remontĂ©e des taux, dâautant que les taux de ce genre dâobligations sont plus bas que la moyenne.
Il peut avoir un intĂ©rĂȘt pour les trĂšs grandes entreprises qui doivent gĂ©rer au mieux leur trĂ©sorerie et qui nâont souvent que peu dâalternatives au vu des montants Ă placer.
Cet ETF nâest donc Ă acheter que si vous anticipez une hausse de lâinflation dans le futur, et non simplement un niveau dâinflation Ă©levĂ©. Il peut aussi ĂȘtre pertinent, comme tout support qui vous permet dâinvestir sur des obligations, si les banques centrales dĂ©cident de baisser leur taux Ă lâavenir.
Il y a cependant beaucoup de placements plus intĂ©ressants sur le long terme pour se protĂ©ger de lâinflation, que ce genre dâobligations. Ăvidemment, les actions en bourse sont une de vos possibilitĂ©s !
La citation de la semaine
â Comme nous investissons Ă long terme, la fluctuation des cours est sans importance pour nous, sauf quand elle nous permet de renforcer notre position Ă un prix intĂ©ressant. â Warren Buffett
Autrement dit, les fluctuations doivent ĂȘtre vos amies et non vos ennemies.
Une baisse de votre portefeuille ne doit pas ĂȘtre la fin du monde, mais plutĂŽt une occasion de vous renforcer sur les actions qui comptent le plus pour vous.
Le jour oĂč votre portefeuille baissera, et que vous vous demanderez quoi acheter, votre carriĂšre dâinvestisseur dĂ©butera vraiment.
Les articles intéressants de la semaine
Je partage ici les articles ou vidĂ©os que jâai trouvĂ©s intĂ©ressants cette semaine.
CumCum et CumEx : quand le secteur bancaire dĂ©fie lâesprit des lois fiscales (The Conversation đ«đ·)
Un long entretien avec Tim Cook, le patron d'Apple (GQ đŹđ§)
Faut-il se rĂ©soudre Ă manipuler le climat ? (Project Syndicate đŹđ§)
Danaher : un modĂšle Ă©conomique exemplaire (Morningstar đ«đ·)
DĂ©finition : lâanalyse fondamentale
Lâanalyse des âfondamentauxâ est trĂšs variable dâun actif Ă un autre, et dans les faits elle peut sâintĂ©resser Ă des choses trĂšs diffĂ©rentes.
Dans le cas des actions cotĂ©es en bourse, lâanalyse fondamentale recouvre tout ce qui peut faire varier le niveau dâactivitĂ© et de bĂ©nĂ©fices dâune entreprise, mais aussi tout ce qui touche Ă sa valorisation, pour savoir si le prix est intĂ©ressant ou pas.
Pour Disney, cela regrouperait lâanalyse stratĂ©gique des produits, du positionnement par rapport Ă la concurrence, de la tendance du secteur, mais aussi des finances de lâentreprise avec lâĂ©volution dans le temps des marges, des bĂ©nĂ©fices, de la croissance, et pour finir, la valorisation et les âretours aux actionnairesâ (dividendes, rachats dâactions, etc.).
Quand on achĂšte une action en bourse, on achĂšte en rĂ©alitĂ© une petite part dâentreprise, et donc une petite partie de ses brevets, de ses actifs, de ses marques, de son business model, etc.
Pour Ă©viter les dĂ©ceptions en bourse, il est prĂ©fĂ©rable de sâintĂ©resser aux fondamentaux des entreprises que vous achetez. Plus votre connaissance des fondamentaux sera forte, plus vos convictions seront fortes, quâelles soient positives ou nĂ©gatives.
Lâanalyse fondamentale sâoppose ou se complĂšte souvent Ă lâanalyse technique, qui vise, elle, Ă dĂ©terminer le comportement futur du prix de lâaction en fonction du contexte de marchĂ© et de diffĂ©rents critĂšres liĂ©s Ă lâĂ©volution passĂ©e du prix de lâaction.
Dans Snowball Bourse, je tĂącherai inlassablement de vous dĂ©montrer que lâanalyse fondamentale est capitale quand on investit Ă moyen et/ou long terme dans des actions !
âš Et donc, si vous voulez mieux comprendre comment fonctionne la bourse, et dĂ©couvrir des opportunitĂ©s dâinvestissement sur des actions ou des ETF, il faut simplement rejoindre Snowball+ en cliquant ci-dessous :
Et si tu veux en savoir plus sur lâoffre, câest par lĂ .
âš Bonne fin de semaine et Ă la prochaine.