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Snow Report – 27 février 2022
Hey Snowballers !
J’espère que vous allez bien en cette fin de semaine un peu bizarre.
Même s’il y a des guerres ou des attentats partout dans le monde en continu, ces événements ne nous affectent pas de la même façon quand ils sont proches de nous… Il est triste de se dire que la mort d’une personne en Afrique ou en Asie ne nous affecte pas de la même façon que la mort d’une personne en France ou en Ukraine, mais notre nature humaine très sociale et centrée autour de cette notion d’appartenance à un groupe fait que c’est un sentiment “normal”. Si vous ajoutez dans l’équation que le conflit se passe entre une des premières puissances militaires et nucléaires au monde, la Russie, et un des plus grands pays européens soutenu par l’Union européenne et l’OTAN, alors vous créez un sentiment de peur extrêmement élevé.
Jeudi matin, comme vous toutes et tous, j’ai appris que la Russie venait d’attaquer l’Ukraine. Quelques jours avant, je discutais avec un potentiel investisseur de Snowball qui me disait que ses équipes tech étaient en Ukraine. En plus de ça, j’ai appris aujourd’hui que les développeurs ukrainiens qui travaillaient sur le produit que j’utilise pour lever des fonds (Fairmint) sont désormais en train de se battre… Du coup, tout ça fait que mon travail a perdu beaucoup de saveur depuis jeudi matin. Bien évidemment, comme on dit, the show must go on, mais cela ne nous empêche pas de réfléchir à cette situation, de tenter de la comprendre un petit peu, de voir comment on peut aider et de voir comment elle peut nous affecter.
Et comme dirait Uncle Ben (et pas Uncle Ben’s hein), “with great power comes great responsibility”. Alors je n’ai pas un “great power” comme Spiderman, mais pouvoir s’exprimer face à une grande communauté est une forme de petit superpouvoir. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’écrire une édition un peu spéciale aujourd’hui et envoyée à tout le monde (abonnés Premiums + gratuits). Je ne pouvais pas juste vous dérouler une édition classique sans prendre en compte le contexte actuel. Nous allons bien évidemment aborder l’aspect économique et financier, mais aussi l’aspect humain. La finance c’est cool, mais rester humain et empathique, c’est encore mieux.
Ah, et comme c’est de l’argent que je mets déjà de côté pour l’association Les Flocons, j’ai décidé de piocher dans les 20 % des profits Snowball que je mets de côté pour l’asso et d’utiliser l’argent reçu sur les 8 dernières semaines (5000 euros) pour aider les populations sur place. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça.
Dernière chose, il n’est pas question de politique ou de support pour tel ou tel gouvernement dans cette newsletter. Je ne suis pas expert et ne souhaite pas l’être. La partie humaine concerne simplement le soutien à des populations et la partie économie/finance ne fait que décrire une situation et des faits.
Bon, et même si la situation est grave, tentons de rester positifs et optimistes !
Du côté positif, nous avons dépassé le demi-million d’euros levés avec Snowball (plus de 600 000 $ pour être précis). Pas encore tout affiché sur le site, car je dois ajouter à la main de nouveaux investissements, dont un très joli ticket de Guillaume Moubeche (Lemlist) de 150 000 $. 🙌 Merci à tous celles et ceux qui ont déjà participé et qui vont participer ! On va bientôt pouvoir lancer la machine !
Rapide coup d’œil sur l’évolution du cours des principales entreprises dans le monde cette semaine (malgré la guerre en Ukraine, la plupart des marchés ont terminé en hausse vendredi. Étrange, mais on en reparle plus loin) :
Et sur les marchés des cryptos on est pas mal dans le rouge (notamment à cause d’une grosse chute ces dernières heures) :
📰 Pour celles et ceux qui ont raté les Daily Snow sur WhatsApp, voici les 5 grosses news de la semaine :
21/02 : 🛍 Shopify prévoit de dépenser 1,4 milliard de dollars sur les prochaines années pour développer son réseau d'infrastructures (notamment des entrepôts de marchandises).
22/02 : 🤯 La plateforme crypto FTX lance FTX Gaming, une unité de l'entreprise qui souhaite aider les sociétés de gaming à lancer leurs propres tokens et autres NFTs pour améliorer l'expérience de leurs jeux vidéo.
23/02 : 🍏 Selon certaines rumeurs, Apple aurait terminé la phase des tests de production de son casque de réalité augmentée, réalité virtuelle. Il devrait donc arriver sur vos têtes fin 2022 ou début 2023 pour la modique somme d'environ 3000 $. Le premier nouveau "gros" produit Apple depuis l'Apple Watch.
24/02 : 💥 La Russie attaque l’Ukraine.
25/02 : 🗣 Meta annonce vouloir bâtir un "Universal Speech Translator" à base d'IA. Le but est que ce traducteur fonctionne pour 100 % des langues dans le monde. Logique quand on sait qu'il sera plus simple de discuter avec une personne à l'autre bout du monde dans le metaverse...
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Au programme cette semaine :
Snowpick de la semaine : Pas cette semaine.
Open Mic : Posez vos questions et j’y réponds en public.
Cette semaine du côté des humains :
[AIDE] Derrière l’échiquier politique, il y a des humains qui ont besoin d’aide. Comment pouvons-nous aider ?
Cette semaine en finance :
[ILLOGIQUE] Que faire en tant qu’investisseur en cette période de crise ? Comprendre la raison qui se cache derrière la hausse des marchés en fin de semaine.
Cette semaine en économie :
[SANCTIONS] Comprendre les sanctions économiques contre la Russie et comment elles peuvent vous affecter en tant qu’investisseur et en tant que consommateur.
Cette semaine dans le monde des cryptos :
[CRYPTO & WAR] Tour d’horizon de l’univers des cryptos en cette période de crise. De leur utilité à leur réaction face à la crise.
Du côté de la communauté.
Allons-y !
Snowpick ❄️ : pas cette semaine.
Les Snowpicks des semaines passées sont accessibles dans l’app Snowball. (Mise à jour dans la semaine, car il en manque deux.)
Open Mic
Je réponds en public à vos questions. Je ne pourrai pas répondre à toutes, je fais une sélection, mais dans tous les cas vous recevrez une réponse. Qu’elle soit publique ou non. Comment poser vos questions ? Glad you asked: 👇
📝 Questions et réponses en détail : 👇
Question de Pauline
Les trackers sont-ils aussi dynamiques que les indices qu'ils suivent ?
Par exemple, je sais que le CAC40 suit les 40 "meilleures" entreprises françaises. Ainsi, si une entreprise est 40e dans le classement (et fait donc partie du CAC40) mais vient à régresser et à passer 41e, elle est retirée du CAC40 et remplacée par l'entreprise qui lui a pris sa place de 40e. Les trackers suivent-ils cela de manière continue ? Sinon, à quelle fréquence un tracker est-il "ajusté" (s'il l'est) ? Merci !
Réponse
Salut Pauline ! Excellente question. Si une boîte sort d’un index ou y entre, le tracker se doit de mettre à jour son portefeuille et donc d’acheter ou de vendre des actions de cette entreprise. Je ne connais vraiment pas les détails de tous les trackers, mais je suppose que les mises à jour se font en continu.
Question d’Antoine
Hello Yoann,
Au top ta NL, c’est fou le potentiel qu’on récupère quand on s’intéresse à son compte en banque !
J’ai ouvert un PEA chez Boursorama, par contre je ne retrouve pas les ETFs Vanguard dont tu parles et qui me semblaient intéressants.
As-tu des conseils pour un PEA ?
Réponse
Merci beaucoup Antoine !
En fait, tu ne trouveras pas les ETFs Vanguard sur un PEA. Regarde plutôt du côté d’Amundi qui possède des ETFs S&P 500, Nasdaq, Asie, etc. que tu peux mettre dans un PEA. Par exemple, mon PEA Bourso :
Question de Stéphane
Bonjour Yoann, merci pour la qualité des informations et synthèses que tu nous fournis. J'ai une question qui concerne le positionnement des "trailing stop loss" sur ton portefeuille d'actions/ETFs : quels pourcentages configures-tu en fonction de l'horizon d'investissement, du niveau de risque et du montant investi ? As-tu une autre stratégie pour gérer automatiquement pertes et gains potentiels ? Merci par avance pour ton éclairage.
Réponse
Salut Stéphane et merci pour ton retour !
Concernant les “stop loss” et “take profit”, je n’en utilise jamais. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit simplement d’ordres que vous pouvez passer à votre courtier pour lui dire par exemple que si l’action Tesla que vous avez achetée 800 $ tombe à 650 $, alors il peut vendre automatiquement. Il s’agit ici d’un “stop loss” ou “arrêter la perte” en français. Au contraire, vous pouvez aussi dire à votre courtier de vendre l’action Tesla si elle atteint les 1000 $. Vous l’avez compris, il s’agit ici d’un “take profit” ou “prendre les profits” en français. Alors, pourquoi je n’utilise pas cette technique ? Tout simplement parce que je ne suis pas un investisseur “actif” et quand j’achète une action, c’est pour la garder plusieurs années. Il se peut que je me sépare de certaines actions pour en favoriser d’autres, mais je ne sais pas exactement quand ça arrivera, donc pas besoin pour moi d’utiliser ces outils… Désolé, ça ne répond pas vraiment à ta question, mais au moins nous avons peut-être introduit ces nouvelles notions à certains membres de la communauté. :)
Cette semaine du côté des humains
[AIDE] Derrière l’échiquier politique, il y a des humains qui ont besoin d’aide. Comment pouvons-nous aider ?
Il existe différentes raisons qui peuvent nous pousser à aider d’autres personnes ou une cause :
L’empathie, tout simplement. Vous vous mettez à la place des personnes en difficulté et vous vous rendez compte que vous aimeriez bien recevoir de l’aide à leur place.
La peur. Une notion plus égoïste, mais tout aussi efficace. Dans le cas de l’Ukraine, la volonté de soutenir le pays peut tout simplement venir de votre peur de la Russie. Si l’Ukraine tombe, que se passera-t-il ?
Soutenir vos valeurs qu’elles soient humaines ou politiques.
…
Je ne vais pas toutes les citer, mais vous comprenez bien que c’est un nuancier complexe. Alors, quand je vois des gens en ligne dire à d’autres personnes qui veulent soutenir l’Ukraine : “Ah ouais ! Bravo ! Tu vas financer la guerre”. Ben non, c’est plus complexe que ça… On peut financer l’aide aux populations, l’aide à la défense du pays, l’aide au soutien de la démocratie, ou comme Elon Musk, en réponse au vice-premier ministre d’Ukraine et ministre en charge de la transition numérique du pays, utiliser d’autres ressources que l’argent pour aider les populations sur place :

Dans cette section, vous n’apprendrez pas à faire une plus-value en euros, mais peut-être une plus-value en points de karma.
Il existe des centaines de façons de donner un coup de main, mais je ne vais vous en lister que quatre qui me semblent être pertinentes.
Envoyer des cryptos directement au gouvernement ukrainien
Oui, les unes des médias nous disent que les méchants (la Russie) pourraient utiliser le réseau bitcoin pour contourner les sanctions internationales (on en reparle plus bas), mais le bitcoin est un outil. Il peut aussi bien être utilisé par les “gentils” que par les “méchants”. C’est comme si on disait : “Ah ! La Russie utilise internet pour coordonner ses troupes sur le terrain ! Internet, c’est mal !”
Dans notre cas, le gouvernement ukrainien a mis en place une adresse bitcoin, ethereum et USDC (stablecoin dollar) pour que n’importe qui dans le monde puisse facilement envoyer un don au pays :

Il s’agit bien du compte officiel du gouvernement ukrainien et pas d’un hacker russe comme le confirment Vitalik Buterin (fondateur du réseau Ethereum) et Tomicah Tillemann. Mais comme le dit Vitalik, soyez toujours extrêmement vigilants quand vous envoyez des cryptos.


Si vous voulez envoyer quelques euros en bitcoin ou en ether, vous n’avez qu’à vous rendre sur votre plateforme préférée et entrer l’adresse BTC ou ETH que vous voyez dans le tweet pour faire un transfert instantanément. Privilégiez le réseau BTC si vous voulez éviter des commissions élevées. Selon Bloomberg, cette initiative aurait déjà généré plus de 10 millions de dollars de dons :
Envoyer de l’argent directement à la Banque Nationale d’Ukraine pour supporter les troupes
La Banque Nationale d’Ukraine (l’équivalent de notre Banque de France) a décidé d’ouvrir un compte spécial pour recevoir des donations du monde entier dans différentes devises, y compris bien évidemment l’euro. Le site semble être légitime vu qu’il s’agit d’une URL .gov (pour gouvernement).
Pas de crypto ici, mais des virements classiques vers des comptes bancaires ou alors des paiements en carte bancaire. Pour y accéder, c’est par là.
Comment aider les équipes remote (en télétravail) en Ukraine
Comme je disais dans l’introduction de cette édition, je connais beaucoup d’entrepreneurs qui ont des équipes techniques en Ukraine. Pourquoi ? Tous simplement, car les Ukrainiens sont des développeurs talentueux qui coutent souvent moins cher qu’en France, mais aussi parce que “l’offre” de développeurs en France est extrêmement tendue et qu’il faut parfois recruter à l’étranger en télétravail. Bref, de nombreuses équipes sont en ce moment en Ukraine et si vous êtes un entrepreneur avec des employés en Ukraine, Remote.com a sorti un petit guide intéressant sur comment aider ses employés.
Si vous êtes développeur (ou que vous connaissez des développeurs), vous pourriez utiliser vos compétences pour aider les ONGs sur le terrain
Si vous ne voulez pas donner d’argent, mais que vous préférez donner votre temps (tout aussi précieux) et que vous êtes un développeur, vous pourriez travailler sur des projets concrets via l’opération #TechForUkraine.
Si vous souhaitez en savoir plus, cliquez ici.
Cette semaine en économie
[SANCTIONS] Comprendre les sanctions économiques contre la Russie et comment elles peuvent vous affecter en tant qu’investisseur et en tant que consommateur
J’adore ce gros titre du média américain très satirique, The Onion. Dans cette phrase, The Onion se moque des sanctions économiques infligées à la Russie par des pays comme les US, la France, le Royaume-Uni et bien d’autres, en disant que ce ne sont pas ces sanctions économiques et financières qui vont faire disparaître par magie les armes de l’armée russe…
Cependant, ce n’est pas aussi simple que ça. Je ne suis pas un expert en géostratégie et en géopolitique, mais pour l’instant, les sanctions économiques sont les seules armes des pays en dehors du conflit. Une intervention militaire en Ukraine de la France ou de n’importe quel autre pays pourrait clairement faire escalader la situation à des niveaux que personne ne souhaite.
Du coup, creusons un peu tout ça et voyons voir comment ces sanctions peuvent se répercuter sur vous. Nous n’allons pas entrer dans les détails de toutes les sanctions possibles et imaginables, mais pour résumer les sanctions actuelles et potentielles, Bloomberg nous a fait un petit tableau très pratique :
Scénario 1 (actuel) :
Le gaz et le pétrole russe continuent de circuler librement. Les sanctions sont énormes, mais limitées.
L’économie russe est isolée vu que les actifs des plus grosses banques russes sont gelés à l’étranger, que les transactions en devises étrangères sont limitées avec la Russie et que les exportations vers la Russie de composants électroniques (utiles pour l’armement) sont aussi gelées.
Dans une telle situation, l’impact sur l’économie russe est déjà énorme. Nous avons d’ailleurs pu voir ça en observant la dégringolade de la bourse russe qui a perdu plus de 200 milliards de dollars de valeur suite aux sanctions américaines (- 33 %). Il s’agit de la troisième plus grosse chute de toute son histoire.
Dans un tel scénario, l’inflation russe va grimper et son économie se contracter (moins de production et donc un PIB en décroissance).
Pour nous, Européens, cela se traduira par une hausse du prix de l’énergie et une croissance un peu plus faible, mais rien de fou-fou.
Pour les US, peu d’impact. L’énergie sera plus chère, l’inflation augmentera un peu plus vite et la FED devra peut-être serrer les boulons un peu plus fortement pour limiter la hausse des prix.
En tant que consommateur, votre pouvoir d’achat pourrait diminuer encore un peu et en tant qu’investisseur, pas de grosse conséquence, car les marchés ne réagiraient pas trop.
Scénario 2 :
La Russie est complètement isolée du système financier international sauf, en partie, du côté de l’énergie. Elle sort du réseau SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications). SWIFT, comme nous dit la newsletter Morning Brew, c’est un peu le Gmail du système bancaire mondial. C’est un système qui permet à toutes les banques du monde entier de s’envoyer des fonds facilement. La Russie, de par sa position de gros exportateur de pétrole et de gaz, est le 6e plus gros utilisateur du réseau SWIFT ! Tout le monde n’est pas d’accord ici. Les US en premier, mais nous apprenons aujourd’hui même que l’UE, les US et d’autres alliés, sont OK pour déconnecter certaines banques russes du réseau SWIFT.
Dans ce scénario, la difficulté vient principalement du fait que si vous coupez les banques russes du réseau SWIFT, alors acheter de l’énergie russe devient compliqué… Autre risque. Les US ont peur d’abîmer l’hégémonie du dollar, car si la Russie est coupée de SWIFT, elle pourrait tenter de développer son propre réseau (sur la blockchain par exemple, comme la Chine est en train de faire).
Si ce scénario s’intensifie, c’est encore plus le bordel en Russie. Une récession profonde pourrait endommager fortement l’économie et le niveau de vie de la population.
Pour l’Europe c’est un prix de l’énergie qui explose encore plus et donc une inflation encore plus élevée. Dans une telle situation, je suppose que les gouvernements agiraient exactement comme ils l’ont fait pendant la pandémie : subventionner la hausse du prix de l’énergie pour éviter qu’elle se répercute sur l’économie (mon point de vue).
Pour les US, même chose. Une inflation qui grimpe encore plus et une croissance plus faible.
En tant que consommateur, votre pouvoir d’achat pourrait diminuer fortement si l’État n’intervient pas. Cette situation pourrait effrayer les marchés et donc pousser les investisseurs à se réfugier en dehors de ces derniers (donc, chute de la bourse).
Scénario 3 :
C’est le scénario catastrophe. Sanctions maximales pour la Russie ou alors une Russie qui décide de couper les robinets d’énergie pour se venger.
Pour la Russie, c’est une récession maximale. Si le secteur de l’énergie du pays ne reçoit plus de revenus, le pays est complètement isolé et ne gagne plus d’argent.
Pour l’Europe, c’est également une récession et potentiellement des problèmes techniques liés à l’énergie. L’Allemagne serait par exemple vraiment dans la m***e, vu qu’elle n’a plus de centrales nucléaires et qu’elle dépend fortement du gaz russe.
C’est la cata pour les US aussi. Non seulement une inflation qui explose, mais une demande qui diminue fortement en même temps. La FED devrait augmenter les taux d’intérêt malgré cette faible demande globale, ce qui pourrait aussi conduire le pays vers une récession.
En tant que consommateur, votre pouvoir d’achat pourrait diminuer fortement et de nombreux jobs pourraient être supprimés à cause de la récession. Cette situation, comme en 2008, pourrait donc pousser les marchés financiers très bas.
Dans tous les cas, dur de savoir ce qu’il va se passer. Poutine semble être difficile à prévoir et relativement peu rationnel dans ses décisions selon de nombreux experts… Voici un très bon portrait du Financial Times si vous voulez en savoir plus sur l’évolution de Vladimir Poutine depuis ces dernières années. Comment est-il passé d’un président qui souhaitait faire entrer la Russie dans l’OTAN à un président qui souhaite affronter l’Ouest dans son intégralité ?
Cette semaine en finance
[ILLOGIQUE] Que faire en tant qu’investisseur en cette période de crise ? Comprendre la raison qui se cache derrière la hausse des marchés en fin de semaine
Maintenant que vous comprenez un peu mieux le contexte macroéconomique, regardons la partie finance/investissement.
Tout d’abord, rappelez-vous que votre plus grand ennemi, c’est vous ! Quand un événement externe vient bousculer les marchés, vendre dans la panique est souvent l’erreur la plus grave, mais aussi la plus classique. Gardez la tête froide et souvenez-vous que vous n’êtes pas là pour quelques jours, mais pour plusieurs années.
En effet, les marchés prennent généralement en compte les événements géopolitiques. Regardons par exemple les réactions du S&P 500, index des 500 plus grosses entreprises US :
Comment lire ce tableau ? Prenez l’exemple de l’attaque de Pearl Harbor en 1941.
Le jour de l’attaque (colonne “One day”), le S&P 500 a chuté de 3,8 %.
Le S&P a atteint son niveau le plus bas suite à cette attaque 143 jours après (colonne “Bottom”).
Au total, il aura chuté de 19,8 % sur ces 143 jours.
Pour revenir au niveau pré-Pearl Harbor, il aura fallu attendre 307 jours.
Comme on peut le voir, le marché US a toujours récupéré relativement rapidement. Il n’aura fallu que 31 jours pour se remettre des attaques du 11 septembre 2001 !
Étant donné que le conflit a lieu en Europe, que les US ne sont pas directement engagés et que seulement 1 % des revenus du S&P 500 sont générés en Russie et en Ukraine, il est normal qu’après une première chute, les marchés finissent la semaine dans le vert. Le risque est relativement faible pour l’instant. Premier mystère résolu.
Cependant, toutes les entreprises ne font pas face au même risque. Regardez par exemple les entreprises américaines qui sont le plus exposées à la Russie :
Mais la grosse inconnue de l’équation est la suivante : Comment les marchés vont-ils réagir si la situation s’enlise, si la Russie s’isole davantage, ou encore si les US s’engagent d’autant plus dans le conflit ? Dur à dire, mais voici quelques potentielles stratégies pour protéger votre portefeuille.
La meilleure des stratégies selon moi : ne pas changer de stratégie
Vous avez une stratégie en place ? C’est une stratégie à long terme ? Continuez. Pour l’instant, le monde ne va pas fondamentalement changer (on croise les doigts quand même). Du coup, conserver le cap et continuer d’avancer dans la même direction est la bonne stratégie selon moi. Vous investissez tous les mois dans des ETFs ? Continuez. Dans une assurance vie ? Continuez. Dans des cryptos ? Continuez. La forte chute de certaines actions ou de certains indices peut être une bonne raison d’investir un peu plus que d’habitude en cette période. Si vous achetez 100 euros d’ETFs par moi, qu’ils chutent de 5 % alors acheter pour 150 euros ou 200 euros peut être une bonne idée.
Quelles stratégies adopter si vous avez un horizon plus à court terme ou si vous voulez protéger activement votre portefeuille ? Nos amis de chez Finimize nous parlent de quelques stratégies intéressantes.
Je tiens à préciser que je ne suis pas hyper à l’aise avec ce genre de stratégies qui consistent à “profiter” du malheur de certains. Cependant, vous pouvez aussi vous dire que c’est une façon pour vous de faire grandir votre patrimoine et de l’utiliser aussi pour faire le bien autour de vous… Bref, vous voyez le truc.
Acheter des produits agricoles de base
Vous ne le savez peut-être pas, mais la Russie et l’Ukraine représentent environ un tiers de la production de blé mondiale et 20 % de la production globale de maïs. Il est donc fort probable que le conflit actuel donne un grand coup aux exportations et donc limite l’offre. Qui dit baisse de l’offre + une demande qui reste constante, dit hausse des prix. Pour utiliser cette stratégie, vous pourriez par exemple acheter l’ETF Invesco DB Agriculture Fund.
Shorter les obligations d’entreprises européennes
Une récession en Europe liée à la guerre pourrait pousser de nombreuses entreprises à faire faillite. Les risques liés aux obligations d’entreprises européennes pourraient donc être de plus en plus élevés. Pour rappel, une obligation n’est rien d’autre qu’une sorte de prêt. Quand vous achetez une obligation à une entreprise, vous lui prêtez en fait de l’argent. Shorter signifie, en gros, que vous pariez que le cours d’un actif va chuter. Du coup, si les entreprises font faillite, le cours des obligations va chuter. Sur eToro ou sur Trading 212, vous pourriez par exemple acheter un CFD (Contract For Difference) qui vous permet de shorter certains actifs. Dans notre cas, shorter l’ETF iShares € High Yield Corp Bond UCITS ETF pourrait être une bonne solution. Attention, il est toujours extrêmement risqué d’utiliser ce genre de stratégie. Si vous êtes débutants, ne touchez pas à ça.
Shorter les compagnies aériennes et aérospatiales
Si la Russie décide d’interdire l’entrée sur son territoire des vols internationaux, les compagnies aériennes pourraient être fortement touchées étant donné la gigantesque taille du pays. De plus, les fabricants aérospatiaux (Airbus, Boeing, Dassault, etc.) pourraient être encore plus durement touchés, car la Russie est un des plus gros exportateurs de titane, un métal indispensable dans la fabrication des avions. Vous pourriez par exemple shorter Boeing qui dépend fortement du titane russe. Comme pour la stratégie précédente, c’est extrêmement risqué et non conseillé pour les débutants.
Shorter 3 banques européennes
La plupart des banques européennes sont très peu exposées aux marchés financiers russes, mais 3 continuent de l’être fortement :
La Société Générale (France).
Raiffeisen Bank (Autriche). Selon le Financial Times, c’est la banque la plus exposée avec 19 % de ses revenus qui viennent de Russie !
UniCrédit (Italie).
Si la crise continue, ces banques pourraient voir leurs revenus chuter fortement.
Acheter des actions liées aux énergies renouvelables
La situation actuelle va pousser de nombreux États à tenter de ne plus être dépendants de l’énergie russe. Du coup, il est fort probable que ces pays investissent massivement dans les énergies renouvelables (surtout en Europe). Selon Finimize, investir dans l’ETF Lyxor MSCI New Energy ESG Filtered (DR) UCITS ETF pourrait être une bonne idée.
Allons maintenant voir du côté des cryptomonnaies.
Cette semaine dans le monde des cryptos
[CRYPTO & WAR] Tour d’horizon de l’univers des cryptos en cette période de crise. De leur utilité à leur réaction face à la crise
Jeudi matin, alors que le monde apprenait l’invasion de la Russie, voici ce qu’il s’est passé du côté du bitcoin (et de la quasi-totalité des autres cryptos) :
Et du côté de l’or :
Cela confirme donc bien la tendance depuis quelques mois des cryptos d’être de plus en plus corrélées aux marchés. Rappelez-vous que pendant longtemps, les pro-bitcoin nous disaient que c’était un actif relativement décorrélé des marchés (c’est-à-dire qui ne suit pas les mêmes mouvements que ces derniers).
Jeudi, les investisseurs ont vendu des bitcoins en masse et ont acheté de l’or en masse pour se protéger des fluctuations du marché. L’or reste donc un actif non corrélé aux marchés, pas le bitcoin. Lorsque les marchés sont remontés, les cryptos aussi et l’or a chuté.
Dans toute cette histoire, comme je disais un peu plus haut, les cryptos pourront potentiellement être utilisées dans les deux camps :
Du côté de l’Ukraine pour lever des fonds et faciliter les échanges financiers avec d’autres pays.
Du côté de la Russie pour contourner les sanctions des alliés de l’Ukraine. Rappelez-vous que les Russes détiennent 12 % de toutes les cryptos dans le monde. Cependant, même si tous les médias parlent de cette possibilité, je ne vois vraiment pas comment la Russie pourrait du jour au lendemain (et même sur plusieurs mois/années) switcher leurs échanges financiers vers du bitcoin ou un rouble numérique sans que la majorité des autres pays dans le monde n’adoptent des technologies blockchain pour mettre à jour leurs systèmes financiers. Ils pourront vendre du pétrole au Salvador, c’est déjà ça…
C’est en tout cas la première grosse crise géopolitique pour les cryptos et il va donc être intéressant de suivre l’évolution de tout ça et voir comment elles se comportent.
D’un point de vue stratégique, même chose que pour les marchés financiers selon moi. On garde le cap et on accumule si nous sommes là pour plusieurs années/décennies. Les avantages fondamentaux des cryptos n’ont pas changé, il s’agit ici simplement d’un facteur externe qui vient tout perturber.
Du côté de la communauté
Que s’est-il passé dans la communauté cette semaine ?
🚨 N’hésitez pas à partager vos expériences ou vos questions là-bas. ;) Cela permettra d’en faire profiter tout le monde, et surtout de faire participer des experts qui sont souvent bien meilleurs que moi sur certains sujets.
Nikolai nous partage plusieurs façons d’aider la communauté ukrainienne.
Ben se pose des questions sur les altcoins, les exchanges vs wallets et sur les impôts liés à tout ça.
🙋♀️🙋♂️ Et si vous voulez rejoindre les +1300 membres de la communauté Snowball, je vous laisse remplir ce questionnaire et je vous enverrai une invitation le week-end prochain.
That’s it! Bonne fin de week-end à toutes et à tous et passez une belle semaine malgré tout ça.
💖 💖 Et ajoutez un petit cœur si ça vous a plu, cela m’aide à savoir si le contenu vous intéresse ou non. :)
🚨 Et si vous pensez que quelqu’un dans votre entourage pourrait être intéressé·e par Snowball, n’hésitez pas à leur transférer cette édition directement par e-mail !
Yoann. ❤️
🚨 Avertissement : Comme je vous le répète souvent, je n’ai pas de baguette magique. 🧙♀️ Vous comprenez donc qu’en lisant « Snowball », vous ne recevez pas de conseils en matière d’investissement. De plus, je ne vous connais pas assez. Aucun contenu publié ici ne constitue une recommandation selon laquelle un titre, un portefeuille de titres, une transaction ou une stratégie d’investissement particuliers conviennent à une personne spécifique. Vous comprenez également que je ne vous conseille pas personnellement sur la nature, le potentiel, la valeur ou la pertinence d’un titre, d’un portefeuille de titres, d’une transaction, d’une stratégie d’investissement ou de tout autre sujet. Dans la mesure où tout contenu publié peut être considéré comme un conseil ou une recommandation d’investissement en rapport avec un titre particulier, ces informations sont impersonnelles et ne sont pas adaptées aux besoins d’investissement d’une personne spécifique. Vous comprenez qu’un investissement dans un titre quelconque est soumis à un certain nombre de risques, et que les discussions sur un titre publié sur « Snowball » ne contiendront pas de liste ou de description des facteurs de risque pertinents.
Ah, et « Snowball » n’est pas destiné à fournir des conseils fiscaux, juridiques, d’assurance ou d’investissement, et rien de ce qui est publié ici ne doit être interprété comme une offre de vente, une sollicitation d’offre d’achat, ou une recommandation pour un titre quelconque par son (ses) auteur(s) ou un tiers. Vous êtes seul responsable de déterminer si un investissement, une action ou une stratégie, ou tout autre produit ou service, vous convient en fonction de vos objectifs d’investissement et de votre situation personnelle et financière. Vous devez consulter un conseiller financier ou un professionnel de la fiscalité concernant votre situation juridique, financière ou fiscale spécifique.
❄️ 💥 Guerre, Argent et Empathie...
Pffff wahou, quelle edition Yoann. Bravo 🙌
Comme a chaque fois dirai-je, mais celle-ci a une saveur différente. Comme tu l’ecrit : « s’exprimer face à une grande communauté est une forme de petit superpouvoir » Et ce superpouvoir tu l’utilise formidablement bien.
Et comme d’hab, on en apprend plein la g….
Quelqu’un m’a offert un jour un livre, et qui prend encore plus de sens aujourd’hui: Notice Rouge.
Peace and Love
"L’or reste donc un actif non corrélé aux marchés, pas le bitcoin."
J'aurais plutôt dit "L'or reste donc un actif corrélé de manière négative à la bourse."
Tu sais l'histoire du Beta mesurant le risque d'un actif par rapport aux prix du marché, qui vaut 1 pour le S&P500 et -1 pour l'or. Pour Bitcoin, je l'aurais mis à 2 mais j'ai trouvé des études qui le mettaient à 0,75 (je suis étonné à vrai dire).
En tout cas super édition une fois de plus !