❄️🕵️ Comment ne plus se faire manipuler par des histoires ?
De nouveaux outils pour vous aider à ne plus vous faire avoir.
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👩🏫 Ce que vous allez apprendre dans cette édition :
🧠 Comment affuter votre esprit critique.
📊 Pourquoi il faut faire attention aux graphiques, même si les données sont totalement vraies.
💡 Des astuces pour ne plus vous faire manipuler sur les réseaux sociaux.
⏱ Temps de lecture : 10 minutes.
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Hey Snowballers !
Ici Yoann, j’espère que la rentrée se passe bien.
Comme je disais la semaine dernière, vous êtes nombreuses et nombreux à apprécier les éditions dans lesquelles je partage des graphiques comme celle d’il y a deux semaines que vous pouvez retrouver ici.
Et vous avez été également beaucoup à apprécier la newsletter de la semaine dernière dans laquelle je vous partage des techniques pour ne pas vous faire manipuler par les graphiques.
Dans cette édition, je voulais donc vous aider une nouvelle fois à être plus critique et à vous méfier des graphiques que vous pouvez voir dans la presse (et même de ceux que je peux vous partager).
Non pas sur l’aspect graphique de ces derniers, mais sur les histoires que les gens racontent sur ces derniers. Comme nous disait Voltaire :
Le mensonge, répété souvent, devient vérité.
Et cela peut être très dangereux comme nous l’indique Mark Twain :
Un mensonge peut faire le tour du monde le temps que la vérité mette ses chaussures.
Twain montre ici que les mensonges et les récits fabriqués se propagent rapidement et influencent les gens avant que la vérité ne puisse rattraper son retard.
L’objectif de cette newsletter est de, non seulement, ne pas vous faire manipuler, mais aussi de ne pas devenir vecteur de mensonges…
Pour cela, je vais une nouvelle fois m’appuyer sur le grand Noah Smith en résumant un de ses articles et en y ajoutant de nouveaux points.
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PS : nous avons écrit un article dédié à Enky si vous souhaitez en savoir plus sur leur industrie et leur fonctionnement.
Désinformation et graphiques – Partie 2 – Les histoires qu’on nous raconte
Introduction
Comme je disais la semaine dernière, dans un monde où tout va vite et dans lequel l’attention des personnes est extrêmement limitée, la découverte de médiums de communication qui permettent de faire passer des idées rapidement et de les transmettre également très rapidement peut vite devenir une arme de destruction massive de la vérité, tout comme son contraire : un moyen incroyable de diffuser de bonnes idées ainsi que la vérité.
Dans ce monde où tout va vite, la théorie du plus fort fonctionne aussi pour les histoires. Le narratif le plus puissant (même si faux) aura tendance à circuler bien plus rapidement que la vérité.
Si les réseaux sociaux sont les armes de cette désinformation, les graphiques sont des munitions très dangereuses, et les histoires qu’on raconte sur ces graphiques, de l’essence que l’on jette sur le feu de cette désinformation.
Mais alors, comment ne pas se faire avoir ? Comment garder un esprit critique et comment détecter le vrai du faux ? Noah Smith essaie de nous guider et je vais tenter de vous faire un résumé de ses découvertes de façon plus digeste en ajoutant de nouveaux points.
Pour rappel, il faut distinguer deux types de désinformation avec les graphiques :
des données fausses ou mal présentées pour influencer le résultat ;
le récit que les gens associent à un graphique ne correspond pas à « l’histoire » que les données racontent réellement.
Nous allons donc séparer les deux. La semaine dernière, nous avons traité « des données fausses ou mal présentées pour influencer le résultat » que vous pouvez retrouver ici :
Et cette semaine, nous allons nous concentrer sur la partie « histoire » de ces graphiques en étudiant quatre d’entre eux et leurs narratifs avec Noah. Vous pouvez retrouver l’article original ici d’ailleurs.
J’essaierai de donner des points à retenir à chaque fois.
« Les immigrés volent nos jobs ! »
Ce tweet nous dit, en gros, « Les Américains sont littéralement remplacés sur le marché du travail » en utilisant un graphique du Financial Times qui n’est pas parfait, mais avec des données vraies.
Certaines personnes (plutôt de l’extrême droite) se sont donc précipitées sur cette opportunité et ont mal interprété ce graphique qui nous dit simplement que les baby-boomers et les personnes les plus âgées de la génération X (plutôt des gens qui sont nés sur le sol américain) prennent leur retraite en masse.
Le nombre chute, non pas parce que les gens qui sont nés aux US voient leurs jobs volés par des immigrants, mais tout simplement parce qu’ils quittent le marché du travail de leur propre gré.
L’inflation, encore et toujours mal interprétée…
Ici, rien de problématique avec les données, ou le graphique.
On peut voir qu’aux États-Unis, alors que le prix des biens a eu tendance à chuter, celui des services a eu tendance à exploser.
Et encore une fois, du côté du camp adverse des démocrates, l’interprétation est simpliste :
C’est la faute du gouvernement.
Il est totalement vrai que certaines interventions du gouvernement ont tendance à faire augmenter les prix en faisant chuter l’offre à cause de trop de réglementations, par exemple.
Cependant, ici, si on creuse un peu, on se rend compte que ça ne tient pas la route…
Le prix des manuels scolaires a explosé alors qu’il ne s’agit pas d’une industrie extrêmement régulée. Ils étaient plutôt indirectement subventionnés par des prêts étudiants à taux très bas.
Le prix des abonnements téléphoniques a chuté alors qu’il s’agit d’une industrie extrêmement réglementée.
Le logement, quant à lui, est probablement l'industrie la plus réglementée qui soit, et il est également subventionné par le gouvernement sous la forme d'allègements fiscaux, par exemple. Pourtant, le prix moyen des logements a augmenté moins vite que le celui des salaires au cours de la période donnée.
On voit donc que l’histoire racontée par les libertariens est beaucoup trop simpliste et réductrice.
Comme toujours, ils n’entrent pas dans la nuance et utilisent une histoire facile à comprendre quand vous scrollez rapidement sur les réseaux à la pause-café.
💡 Leçon à retenir : quand un graphique montre différentes tendances comme c'est le cas ici, les causes sont certainement multiples et complexes. Vous ne trouverez certainement pas une seule théorie financière ou économique pour tout expliquer.
« La productivité a explosé, mais pas les salaires ! »
Sur ce graphique, on peut voir que pendant longtemps aux États-Unis, la hausse de la productivité a été presque la même que la hausse des salaires, mais à partir de 1973, tout a changé. La productivité a explosé, mais les salaires ont plutôt stagné.
Premier problème : les deux courbes n’utilisent pas les mêmes données d’inflation. La productivité utilisait le « GDP deflator » et les salaires le CPI (consumer price index). Bon, pas besoin de comprendre ce qu’il se cache derrière ces termes, juste de comprendre qu’en utilisant deux calculs d’inflation, ben on ne compare pas la même chose…
Et ça se voit sur le graphique corrigé :
La différence est toujours présente, mais beaucoup moins violente.
Cela dit, les histoires qu’on raconte autour de ce graphique sont souvent les mêmes :
Les travailleurs devraient être payés davantage s’ils produisent plus.
Cette fois, c’est plutôt les démocrates qui vont utiliser ce graphique pour raconter une histoire qui leur tient à cœur : augmenter les salaires des travailleurs.
Comme nous le dit Noah, si vous avez fait des études d’économie, vous devez savoir qu’il existe une théorie des salaires très simple qui dit que le salaire des travailleurs doit être égal au produit marginal du travail.
Pour expliquer simplement cela simplement, imaginez qu'une entreprise embauche un ouvrier de plus. Le produit marginal du travail, c'est ce que cet ouvrier supplémentaire produit en plus pour l'entreprise. Selon cette théorie, le salaire de cet ouvrier devrait être exactement égal à la valeur de ce qu'il produit en plus. Si cet ouvrier produit pour 100 euros de valeur en plus chaque jour, son salaire devrait être de 100 euros par jour.
Avec ce graphique, on voit que ce n’est pas le cas.
On pourrait donc se dire que les entreprises « volent » les travailleurs en conservant une part du gâteau trop importante.
Mais comme Noah nous le fait remarquer :
Jetez à nouveau un coup d'œil au graphique ci-dessus. Notez que le titre indique « la rémunération d'un travailleur typique ». Et si vous lisez les petits caractères, vous verrez que la rémunération indiquée sur le graphique ne concerne que les ouvriers et les travailleurs non encadrés. En d'autres termes, le graphique ne tient pas compte de la rémunération des cadres, de nombreuses professions libérales, etc. Il n'inclut pas non plus les travailleurs indépendants. En d'autres termes, le graphique montre la productivité de l'ensemble de l'économie, mais seulement la rémunération d'un sous-ensemble de travailleurs.
🤔🤨🧐
Légèrement problématique, ça…
Que se passe-t-il si on intègre tous les salaires ? Selon John Van Reenen, la courbe des salaires et la courbe de la productivité se rapprochent encore plus (la courbe violette montre la productivité moyenne et la courbe bleue, le salaire moyen global) :
Le problème ne vient donc pas des entreprises qui « volent » les travailleurs, mais d’un gros problème d’inégalités.
Un autre problème, mais pas du tout le même et donc pas du tout la même solution.
💡 Leçon à retenir : les graphiques et les données peuvent facilement être manipulés ou mal interprétés pour raconter des histoires qui servent des agendas spécifiques. Il est crucial de comprendre les nuances derrière les chiffres, comme les méthodes de calcul ou les groupes de personnes représentés, avant de tirer des conclusions.
En comparant des éléments différents ou en omettant des détails importants, on peut créer une fausse impression de la réalité. Pour éviter d'être manipulé, il faut toujours examiner attentivement les données, comprendre ce qui est réellement comparé, et garder à l'esprit que les solutions proposées peuvent ne pas correspondre aux véritables problèmes identifiés.
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« Le monde s’enrichit au détriment de la classe moyenne des pays riches »
Vous avez peut-être déjà vu ce graphique qui montre la croissance des revenus entre 1998 et 2008.
En gros, on voit trois choses :
Forte croissance des revenus des personnes les plus pauvres dans le monde (à gauche).
Très faible croissance (voire nulle) des centiles autour de 70-80, ce qui voudrait dire que les classes moyennes dans le monde n’ont pas vu leurs revenus augmenter.
Forte croissance des revenus pour les personnes les plus riches (à droite).
Beaucoup de personnes ont donc interprété cette énorme crevasse comme un signe que les classes moyennes des pays développés n’ont pas vu leurs salaires augmenter sur la période 1998-2008.
Même ChatGPT, à qui j’ai demandé, m’a dit la même chose : 😭
Mais même l’auteur de ce graphique nous explique que les principaux « intéressés » dans cette crevasse sont les pays de l’ex-URSS et d’Amérique latine.
Il faut savoir que les classes moyennes des pays riches comme les US ou la France sont très riches d’un point de vue global. Par exemple, 60 % des Américains sont dans le top 5 % des plus riches.
Deux chercheurs, Homi Kharas et Brina Seidel, se sont penchés sur le sujet et ont découvert que :
La classe moyenne américaine se situe en fait entre le 90e et le 99e centile de la distribution mondiale. Nos travaux corroborent les conclusions d'autres chercheurs selon lesquelles ce groupe a relativement peu progressé au cours des deux dernières décennies. Au contraire, le creux du graphique original contient des populations importantes du Japon, de l'Europe de l'Est et de l'Amérique latine. Le « lost decade » du Japon et l'effondrement de l'Union soviétique sont largement responsables de la faible croissance de cette cohorte.
Et Adam Corlett nous dit la même chose…
Comme nous l’explique tristement bien Noah :
Le monde occidental a regardé ce graphique et y a vu ce qu'il voulait y voir : la preuve que la mondialisation n'avait amélioré la situation des pauvres qu'aux dépens de la classe moyenne des pays développés, ce qui a provoqué le retour de bâton de Trump et du Brexit. Le graphique est devenu viral parce qu'il correspondait au récit politique du moment.
Conclusion – quelques astuces à retenir pour tenter de ne pas se faire manipuler
Voici quelques astuces pour éviter de vous faire manipuler en ligne et notamment sur les réseaux sociaux (n’hésitez pas à relire celles de la semaine dernière) :
Vérifiez la source : toujours vérifier la source de l'information. Est-elle fiable, reconnue, et a-t-elle une bonne réputation ? Méfiez-vous des sites inconnus ou des comptes anonymes.
Même si la source est fiable, croisez les informations : recherchez d'autres sources qui confirment ou contredisent l'information. Si plusieurs sources fiables disent la même chose, c'est un bon signe (et encore… On voit que ce n’était pas le cas avec le graphique sur la classe moyenne). Sinon, il se peut que l'histoire soit déformée ou fausse.
Analysez les motivations : demandez-vous pourquoi cette information est partagée. Y a-t-il un agenda politique, économique ou social derrière ? Qui gagne à ce que vous croyiez cette histoire ?
Méfiez-vous des titres accrocheurs : les titres sensationnalistes, très tranchés et provocateurs sont souvent faits pour attirer l'attention, mais peuvent être trompeurs ou exagérés.
Prenez du recul émotionnel : si une histoire suscite une forte émotion (colère, peur, excitation), prenez un moment et réfléchissez à deux fois avant de la partager. Les « manipulateurs » savent que les émotions fortes poussent les gens à agir sans réfléchir. Regardez-moi ce tweet de Musk…
🤦♀️🤦♂️ Par contre, c’est assez drôle d’aller voir dans les community notes de ce tweet pour vérifier que ce que dit Elon est complètement faux…
Vérifiez les images et les vidéos : elles peuvent être sorties de leur contexte ou même trafiquées. Utilisez des outils comme la recherche inversée d'images pour vérifier leur authenticité. Et faites attention aux IA, évidemment…
Évitez les bulles de filtres : les algos des réseaux sociaux vous montrent ce qu'ils pensent que vous aimez. Essayez de diversifier vos sources d'information pour éviter de rester dans une bulle où vous ne voyez que des contenus qui confirment vos croyances.
Comme toujours, posez-vous des questions critiques : qui est cité ? Qui n'est pas cité ? Quelles informations sont omises ? Le raisonnement semble-t-il cohérent ? En vous posant ces questions, vous pouvez identifier les failles dans les histoires que l'on vous raconte.
Et suivez les excellents L’Esprit Critique sur les réseaux. Comme ils disent :
L'esprit critique, n'est pas une affaire de QI. C'est une affaire de structure et de réflexes intellectuels et émotionnels. Et ça, c'est comme le vélo ou une langue étrangère : ça s'apprend.
Voilà, votre trousse à outils anti-désinformation est maintenant encore un peu plus remplie que la semaine dernière.
Excellente soirée !
Yoann ❤️
Excellent Yoann, merci !
Les vœux ont été exaucés, merci Yohann pour cette édition 😎