Éditions spĂ©ciales

Édition spĂ©ciale

🧠 Argent et psycho : connaütre ses biais...

... pour mieux investir.

Le 31/10/2023, 

par 

 ❀

đŸ‘©â€đŸ«

Ce que vous allez apprendre dans cet article

- Introduction : l’histoire d’Alban et Meriem - Le biais d’auto-complaisance ou d’auto-attribution - Le biais de confirmation - Le biais de cadrage - Conclusion

â„ïžÂ Ă‰ditions spĂ©ciales : Des infos pratiques, des Ă©ditions spĂ©ciales et les nouvelles essentielles concernant Snowball.

Cette newsletter est gratuite pour tous·tes les abonné·es.

⏱ Temps de lecture : 13 minutes

Hey Snowballers !

J’espùre que vous allez bien et que le moi de mai commence bien pour tout le monde.

Cette semaine, j’ai en effet dĂ©cidĂ© de vous partager un sujet qui concerne un chapitre complet de mon livre L’Effet Snowball : les biais cognitifs.

Les meilleurs investisseurs tels que Warren Buffett ou encore Charlie Munger savent que le plus dur pour un investisseur, ce n’est pas de savoir lire parfaitement le bilan d’une entreprise ou de connaĂźtre des ratios extrĂȘmement compliquĂ©s, ou mĂȘme de savoir lire des tendances. Non, le plus difficile est de rĂ©sister Ă  ses propres Ă©motions.

Votre cerveau est Ă  la fois votre meilleur alliĂ© et votre pire nĂ©mĂ©sis. Une sorte de Jekyll and Hyde avec lequel il faut savoir jouer en permanence. Je vais tenter de vous donner quelques tips pour dĂ©jouer les principaux piĂšges dans l’univers de l’investissement et des finances. Que vous soyez une ou un investisseur dans les cryptos, la bourse ou n’importe quel autre actif, cette Ă©dition s’applique Ă  vous toutes et tous.

Nous allons nous focaliser sur sur six biais que je trouve trĂšs importants pour les investisseurs, mais il en existe des dizaines d’autres ! L’analyse de ces biais sera Ă©talĂ©e sur deux Ă©ditions de Snowball.

P.S. Dans le livre, j’en traite 13.

Nous sommes le 21 mars, la panique s’empare des marchĂ©s financiers suite Ă  des rumeurs d’une faillite potentielle d’une grosse banque. La plupart des investisseurs sont effrayĂ©s et ils se mettent Ă  vendre leurs actions. « Alban » voit la valeur de son portefeuille d’actions chuter de plus de 20 % en quelques jours. Pris de panique, il dĂ©cide de vendre et perd ainsi de l’argent. Il faut savoir qu’Alban n’avait pas forcĂ©ment besoin d’argent Ă  ce moment, il a simplement paniquĂ© avec la peur de ne jamais revoir son portefeuille repasser dans le vert. 

De son cĂŽtĂ©, « Meriem » est trĂšs sereine et calme. Elle observe les marchĂ©s avec beaucoup de recul. Elle se dit que du haut de ses 25 ans, elle est encore trĂšs jeune et que mĂȘme si elle aussi voit son portefeuille d’actions chuter de plus de 20 %, elle est lĂ  pour du long terme. Sachant cela, elle sait qu’il y a une forte probabilitĂ© pour que son portefeuille reprenne de la valeur et que dans 10, 20, 30 ans ou plus, il soit dans le vert. Meriem dĂ©cide donc de ne pas vendre. Au contraire ! Pour Meriem, cette chute est une opportunitĂ© d’acheter de nouvelles actions Ă  des prix plus faibles. Qui dit prix plus bas, dit potentiel de croissance plus Ă©levĂ©.

Alban a cédé à la panique, Meriem est restée calme et lucide.

Prenons une situation contraire. Les investisseurs sont euphoriques et les prix des actions ne cessent de croütre, on ne sait pas vraiment si c’est une bulle, mais les prix augmentent fortement et rapidement. 

Alban observe les prix, il voit tous ses amis acheter des actions et faire de grosses plus-values trĂšs rapidement. Il dĂ©cide donc aprĂšs quelques semaines d’acheter des actions alors que celles-ci ont connu une croissance de plus de 50 % trĂšs rapidement. Alban a succombĂ© Ă  l’euphorie et a achetĂ© des actions Ă  un prix relativement Ă©levĂ©.

De son cĂŽtĂ©, Meriem est restĂ©e encore une fois trĂšs calme, elle a continuĂ© d’investir rĂ©guliĂšrement, mais avec un peu plus de recul, elle investit rĂ©guliĂšrement donc elle ne regarde pas trop le prix des actions, car toujours, elle est lĂ  pour du long terme.

GrĂące Ă  ces deux exemples, vous pouvez voir qu’une des erreurs les plus classiques dans le monde de l’investissement est d’acheter haut et vendre bas. Les investisseurs qui sont trop influencĂ©s par leurs Ă©motions achĂštent quand les marchĂ©s sont euphoriques par peur de rater le train et vendent quand les marchĂ©s se crashent par peur de tout perdre.

Voici un petit graphique qui reprĂ©sente bien la psychologie sur les marchĂ©s, inspirĂ© du cĂ©lĂšbre graphique « Psychology of a Market Cycle » de Wall Street Cheat Sheet :

Les biais cognitifs sont des erreurs systĂ©miques de pensĂ©e qui ont un impact nĂ©gatif sur la qualitĂ© et les rĂ©sultats de nos dĂ©cisions. Qu’elles soient financiĂšres, liĂ©es Ă  notre consommation ou mĂȘme Ă  nos choix amoureux.

La lutte contre les biais cognitifs repose avant tout sur l’établissement d’un niveau de conscience de ces biais.

Allons creuser six biais intéressants.

Ce biais est l’un des plus rĂ©pandus, ce qui en fait un des plus dangereux. Il nous dit que les gens ont tendance Ă  attribuer leurs succĂšs Ă  des facteurs internes et leurs Ă©checs Ă  des facteurs externes. Si je rĂ©ussis, c’est grĂące Ă  moi, si j’échoue, c’est la faute des autres.

Ce biais nous aide Ă  comprendre pourquoi nous essayons toujours de trouver des excuses en cas d’échec et pourquoi nous sommes toujours trĂšs Ă  l’aise avec l’idĂ©e d’attribuer des rĂ©ussites Ă  nos actions.

Ce biais n’est pas forcĂ©ment 100 % nĂ©gatif et s’il existe, c’est bien pour une raison. Selon certaines Ă©tudes, le biais d’auto-complaisance serait un mĂ©canisme de dĂ©fense de notre estime de soi face Ă  nos Ă©checs personnels. 

Un joueur de poker qui va gagner un tournoi pourrait trĂšs facilement se dire que s’il a gagnĂ©, c’est essentiellement grĂące Ă  son talent.

Un commercial qui va rĂ©ussir Ă  nĂ©gocier un Ă©norme contrat pour son entreprise pourra se dire que ce deal a bien Ă©tĂ© obtenu grĂące Ă  lui !

Un acteur qui rate sa prestation lors d’une piĂšce de théùtre pourrait dire que c’est Ă  cause de l’éclairage ou du public qui Ă©tait trop bruyant.

Ce biais est trĂšs dangereux en finance, car il peut vous aveugler sur le fait qu’investir n’est pas liĂ© entiĂšrement Ă  votre talent, mais que le facteur chance/hasard fait aussi partie de l’équation. En effet, dans la situation oĂč vous commencez Ă  investir et que vous achetez cinq actions. Si chacune de ces actions prend de la valeur, vous pourrez vous dire que vous avez un vrai talent pour investir. Une telle pensĂ©e peut vous pousser Ă  prendre plus de risques. « Si j’ai rĂ©ussi Ă  choisir cinq actions, pourquoi ne pas investir davantage dans d’autres actions ? » Ce type de raisonnement peut alors vous pousser Ă  prendre des risques inconscients.

Au contraire, si vous perdez de l’argent en Bourse, vous pourriez dire que ce n’est pas de votre faute, que c’est votre banquier qui vous a mal conseillĂ© ou bien que c’est de la faute des autres investisseurs qui ne comprennent rien en vendant leurs actions. Un tel raisonnement peut Ă©galement vous pousser Ă  prendre de mauvaises dĂ©cisions ou Ă  vous embourber dans des situations desquelles il faudrait sortir.

Posez-vous toujours la question en cas d’échec : pourquoi est-ce que j’ai eu tort ? Se poser cette question ramĂšne la faute vers vous et vous pousse Ă  rĂ©flĂ©chir par rapport Ă  votre dĂ©cision et non pas celle des autres. Peut-ĂȘtre que le banquier vous a mal aiguillĂ©, mais peut-ĂȘtre que vous auriez pu creuser un peu plus ? Peut-ĂȘtre que les investisseurs qui ont vendu leurs actions n’ont pas eu tort en regardant les faits en face ? Idem en cas de rĂ©ussite. Pourquoi est-ce que j’ai eu raison ? Est-ce que je suis responsable Ă  100 % de ce succĂšs ? Est-ce que je n’ai pas eu de la chance ?

Une autre façon de dĂ©tecter ce genre de biais est de vous demander ce que vous devriez savoir ou apprendre pour vous faire changer d’avis.

C’est Ă©galement un effet trĂšs rĂ©pandu et trĂšs vicieux. Ce dernier nous pousse Ă  valider des idĂ©es reçues ou des hypothĂšses, en privilĂ©giant les informations qui vont valider ces derniĂšres. Ou alors, il nous incite Ă  donner moins d’importance aux informations qui vont contre ces idĂ©es ou hypothĂšses. Nous ne changeons donc pas d’avis mĂȘme si les informations sont erronĂ©es.

Ce biais peut se manifester de plusieurs façons différentes. Vous pouvez par exemple chercher des informations qui vont confirmer votre choix. 

Ce biais peut également se manifester à travers votre mémoire en ne sélectionnant que les souvenirs qui pourraient venir confirmer une décision, ou en éliminant les souvenirs qui vont à son encontre.

Pour expliquer ce type de biais, on invoque souvent le rĂŽle du dĂ©sir dans nos prises de dĂ©cisions. Si on dĂ©sire fortement une chose (de façon souvent irrationnelle), nous allons tenter de valider cette dĂ©cision en cherchant les informations qui vont confirmer ce dĂ©sir. Une autre raison est potentiellement liĂ©e au fait que notre cerveau est limitĂ© dans sa capacitĂ© Ă  traiter l’information. Vu qu’il ne peut pas analyser tous les pour et les contre, il va dĂ©cider de ne se concentrer que sur les pour. 

Imaginez que vous souhaitez acheter un modĂšle particulier de tondeuse. Vous ĂȘtes persuadĂ© que c’est le bon modĂšle. Du coup, vous allez vous rendre sur Amazon et ne lire que les avis positifs sans vous attarder sur les avis nĂ©gatifs. C’est un biais de confirmation.

Aux États-Unis, les supporters rĂ©publicains ou dĂ©mocrates auront tendance Ă  lire, Ă©couter ou regarder les mĂ©dias qui vont confirmer leurs choix. Un rĂ©publicain regardera davantage Fox News alors qu’un dĂ©mocrate pourrait dĂ©cider de ne lire que les opinions du New York Times.

Vous souhaitez acheter une maison dans une zone inondable. Vous ĂȘtes tombĂ©s amoureux de cette maison. Vous savez pertinemment que c’est dangereux, mais pour valider votre idĂ©e vous allez simplement prendre en compte les avis de vos amis et de l’agent immobilier qui vous disent que le risque est trĂšs faible.

Ce biais est particuliĂšrement dangereux dans l’univers de l’investissement, car il peut vous faire prendre de trĂšs mauvaises dĂ©cisions.

Par exemple, si vous avez peur d’investir, vous allez chercher surtout des informations qui vont dire qu’investir est dangereux. Vous aurez Ă©galement tendance Ă  ne prendre en compte que les avis de vos proches qui sont d’accord avec vous. De ce fait, vous passerez Ă  cĂŽtĂ© de tous les bĂ©nĂ©fices d’investir votre argent.

Si vous investissez, vous pouvez tomber dans des extrĂȘmes Ă  cause de ce biais. Un bon exemple actuel peut se trouver dans l’univers des cryptomonnaies. Beaucoup de personnes qu’on appelle les « bitcoins maxis » ont tendance Ă  faire presque de la propagande sur les rĂ©seaux sociaux et surtout sur Twitter. Si vous ĂȘtes optimistes par rapport au futur du bitcoin, vous aurez tendance Ă  ne suivre que ces gens-lĂ , ce qui pourrait vous aveugler des risques liĂ©s Ă  ce type d’investissement. Je ne dis pas que ces gens ne partagent forcĂ©ment que de mauvaises informations, mais le fait que ces derniĂšres soient trĂšs orientĂ©es fait que vos dĂ©cisions seront naturellement biaisĂ©es et parfois erronĂ©es.

Pour Ă©viter ce type de biais, il est important de toujours analyser les personnes qui sont pour ou contre telle ou telle dĂ©cision, pour ou contre tel ou tel investissement. Vous voulez investir dans le bitcoin ? Aller chercher des informations de personnes qui sont optimistes et des informations de personnes qui sont pessimistes pour vous former votre propre opinion.

RĂ©guliĂšrement, essayez de lire des informations qui vous prĂ©sentent le pour et le contre. N’essayez pas de valider une idĂ©e en ne cherchant qu’un seul type d’information qui va dans votre sens. Cherchez des avis diffĂ©rents dans votre entourage ou sur les rĂ©seaux sociaux de façon rĂ©guliĂšre. Je ne parle pas de lire des documents de plusieurs centaines de pages ou de passer vos journĂ©es Ă  lire des news, mais de passer quelques minutes rĂ©guliĂšrement pour vous renseigner sur l’environnement Ă©conomique et financier Ă  travers le prisme de plusieurs personnes et/ou institutions.

Le biais de cadrage est un biais qui peut vous pousser Ă  prendre des dĂ©cisions diffĂ©rentes par rapport aux diffĂ©rents cadres dans lesquels des choix vous sont prĂ©sentĂ©s alors mĂȘme que les informations prĂ©sentĂ©es sont les mĂȘmes. En effet, la maniĂšre de prĂ©senter un problĂšme ou une sĂ©rie de dĂ©cisions peut influencer la dĂ©cision finale. Cela veut donc dire que dans certains cas, ce ne sont pas les faits qui vous poussent Ă  prendre une dĂ©cision, mais la façon dont l’information et les donnĂ©es sont prĂ©sentĂ©es.

Être bien conscient de ce biais peut nous aider Ă  Ă©viter bien des manipulations dans la vie de tous les jours.

Il n’existe pas vraiment de conclusions dĂ©finitives sur les raisons de son existence, mais il semblerait que notre cerveau fait des raccourcis pour prendre des dĂ©cisions rapidement. De ce fait, il ne va pas chercher Ă  creuser plus loin de façon automatique. C’est pour cette raison que la plupart du temps, il faut entrer dans une dĂ©marche active pour Ă©viter de tomber dans le piĂšge des biais cognitifs.

Prenez l’exemple d’un produit mĂ©nager censĂ© tuer bactĂ©ries et virus. Une façon de prĂ©senter l’information sur l’étiquette pourrait ĂȘtre de dire que le produit tue 90 % des bactĂ©ries et virus. Une autre façon de prĂ©senter l’info serait d’annoncer que le produit laisse vivre 10 % des virus et bactĂ©ries. C’est exactement la mĂȘme chose, mais le cadre qui nous dit que le produit tue 90 % des bactĂ©ries et virus sera beaucoup plus vendeur que le second.

C’est exactement la mĂȘme chose quand vous vous inscrivez sur un site internet et que vous devez cocher une case pour recevoir des offres promotionnelles. Par exemple, il est plus simple de cocher une case qui dit « oui, j’accepte de recevoir des offres promotionnelles » que de cliquer sur une case qui dit « non, je ne souhaite pas recevoir d’offres promotionnelles ». Il est en effet, en gĂ©nĂ©ral, plus difficile pour l’ĂȘtre humain de dire non que oui.

Son importance dans l’univers de l’investissement et de la gestion de budget est cruciale. 

Par exemple, lorsqu’une entreprise prĂ©sente ses rĂ©sultats trimestriels, elle pourrait dire :

« Nos rĂ©sultats ont augmentĂ© de 10 % par rapport Ă  une croissance de seulement 2 % l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente ».

Ou dire :

« Nos rĂ©sultats ont augmentĂ© de 10 % alors que nos prĂ©visions de croissance Ă©taient de 15 % ».

L’information principale est la mĂȘme, mais vous voyez que votre sentiment sera largement plus positif pour la premiĂšre façon de prĂ©senter les rĂ©sultats que pour la seconde.

Un autre exemple de la vie de tous les jours peut se retrouver dans des promotions un peu farfelues qui prĂ©sentent un prix de 20 euros Ă  cĂŽtĂ© d’un prix original de 200 euros. Le prix de 200 euros est souvent faux pour faire croire aux clients que cet article est une excellente affaire.

La principale solution est de toujours ĂȘtre critique par rapport au cadre dans lequel on vous prĂ©sente les informations. Se demander si l’information prĂ©sentĂ©e autrement vous aurait fait prendre une autre dĂ©cision par exemple. Vous pouvez Ă©galement paraphraser l’information qu’on vous prĂ©sente et voir si cela change quelque chose sur votre prise de dĂ©cision.

Une autre tactique est d’inverser le cadre tout simplement. Si on reprend l’exemple du produit mĂ©nager, la phrase qui dit « ce produit Ă©limine 90 % des bactĂ©ries » devient « ce produit laisse vivre 10 % des bactĂ©ries ».

Vous pouvez Ă©galement crĂ©er votre propre cadre, car souvent la dĂ©cision n’est pas forcĂ©ment binaire et vous devez prendre en compte plus d’informations que celles prĂ©sentĂ©es par le cadre actuel. Par exemple, vous pouvez vous dire « d’accord ce produit laisse vivre 10 % des bactĂ©ries, mais le fait qu’il soit bio est plus important pour moi, donc je suis d’accord pour l’acheter ».

Prendre son temps tout simplement. Plus vous retardez une dĂ©cision, moins l’effet de cadrage se fera ressentir, car vous aurez le temps de reformuler le cadre, d’y ajouter de nouvelles informations, etc.

Vous ĂȘtes maintenant un peu mieux Ă©quipĂ©s pour investir sereinement et intelligemment en Ă©tant un peu plus conscients des petits tours que peut vous jouer votre cerveau.

La seule chose Ă  retenir si vous ne deviez qu’en retenir une est de toujours douter de vos dĂ©cisions et de prendre du recul lorsqu’il s’agit de dĂ©cisions importantes.

That’s it! J’espĂšre que cette nouvelle Ă©dition vous a plu.

Yoann ❀

❄

Rejoins l’aventure Snowball

Plus de 70 000 personnes reçoivent dĂ©jĂ  Snowball.‹1 article par semaine pour enfin prendre le contrĂŽle de tes finances (sans jargon ni prise de tĂȘte).