💎 Comment intégrer bitcoin à son patrimoine ?

Hey Snowballers,

J’espère que vous vous portez bien. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis tx et je rédige la newsletter Snowball Crypto. Aujourd’hui, nous vous proposons une édition gratuite pour parler de crypto, plus particulièrement sur bitcoin, et comment l’intégrer dans son patrimoine.

Il est vrai que, pendant de nombreuses années, bitcoin s’est traîné une image d’actif spéculatif semblable à du casino ou réservé aux geeks. Mais depuis l’année 2024 et l’arrivée des ETF, ce n’est plus le cas. Des fonds de pension, des banques et même des pays en ont acheté. BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds au monde, recommande aux investisseurs d’y allouer 1 à 2 % de son patrimoine.

Qu’on le veuille ou non, bitcoin est en train de devenir un actif incontournable. Pourquoi est-ce en train d’arriver ? Comment peut-on en profiter concrètement ? C’est ce dont on va parler aujourd’hui.

Et vu que nous sommes en pleine période de déclaration fiscale, notre partenaire du jour devrait vous intéresser pour déclarer vos cryptos...

Sur ces mots, je pense que ça ne fait pas de mal de commencer en se posant la question suivante.

Quel que soit votre âge, votre situation familiale, votre aversion au risque ou vos revenus, la plupart des investisseurs partagent généralement ces deux objectifs :

• Préserver son patrimoine ;
• Faire croître son capital.

Une approche intuitive serait de choisir l’actif le plus stable, ou l’actif le plus performant et d’y placer tout son capital.

Imaginons quelques exemples de choix d’actifs stables :

• Tout détenir en devises (euro ou dollar). Problème : on s’expose à l’inflation générée par l’impression monétaire des banques centrales et notre capital fond année après année.
• Acheter des obligations d’États et d’entreprises. Problème : les obligations peuvent subir des variations importantes lorsque les taux augmentent rapidement. Lors du krach obligataire de 2022, le Bloomberg Global Aggregate Bond a perdu 16,3 %.
• Acquérir de l’or, qui est connu pour résister à l’inflation. Problème : l’or a connu de longues périodes sans performance, comme ça a été le cas de septembre 2011 à juillet 2020. Ou encore pire, de janvier 1980 à janvier 2008.
• Acheter uniquement un ETF de l’indice américain S&P 500. Problème : il faut être prêt à encaisser des pertes temporaires de 30 à 50 % lors des krachs.

Il n’y a pas besoin d’être un gérant de fonds professionnel pour comprendre qu’aucune de ces stratégies (donc parier sur un seul actif) n’est soutenable lorsque l’on veut construire un patrimoine pour sa retraite, voire pour sa descendance. Tout simplement, car il n’existe pas une classe d’actif supérieure qui bat systématiquement toutes les autres. Sur le tableau ci-dessous, chaque couleur correspond à une classe d’actif. Pour chaque année, les actifs sont classés de haut en bas selon leur performance annuelle.

C’est de ce constat que vient le concept de diversification. C’est-à-dire détenir plusieurs classes d’actifs différentes pour réduire les variations de son portefeuille.

Pour qu’elle soit efficace, la diversification implique de choisir des actifs qui sont décorrélés, ce qui veut dire qu’ils vont réagir de manière différente selon ce qu’il se passe dans le monde. La baisse d’un actif sera compensée par la hausse d’un autre.

Lorsqu’elle est bien réalisée, la diversification lisse la performance au cours du temps en réduisant la volatilité du portefeuille.

Dans le contexte actuel, la diversification est plus nécessaire que jamais : les devises subissent une forte inflation, les actions sont très volatiles et l’or grimpe en flèche. Le monde change et nos portefeuilles doivent s’y adapter.

Et j’imagine que vous vous en doutez, on va voir comment Bitcoin est en train de prendre sa place dans le paysage de l’investissement à long terme.

Bitcoin possède quatre caractéristiques qui peuvent le rendre intéressant du point de vue d’un investisseur qui veut l’intégrer à son patrimoine.

Comme on l’a vu précédemment, il n’y a jamais un actif qui surpasse tous les autres tout le temps. On a donc besoin d’avoir des actifs peu corrélés afin de réduire la volatilité du portefeuille.

Bitcoin a connu plusieurs périodes durant lesquelles son prix était assez fortement corrélé à la bourse et plus particulièrement l’indice américain S&P 500. Mais depuis quelque temps, une décorrélation est en train de s’opérer et bitcoin commence peu à peu à suivre ses propres règles.

Le tableau à double entrée qui suit montre la corrélation entre différentes classes d’actifs majeurs. Plus la corrélation est proche de 1, plus les actifs sont corrélés, ce qui veut dire qu’ils auront tendance à bouger à la hausse ou à la baisse de la même manière. À l’inverse, si la corrélation s’approche de -1, cela signifie que les deux actifs ont tendance à bouger de manière inverse. Une corrélation autour de 0 signifie quant à elle que les actifs ne sont ni corrélés ni complètement décorrélés.

On voit assez clairement que, sur les dix dernières années, Bitcoin ne montre pas de corrélation significative avec d’autres classes d’actifs, excepté avec l’or, ce qui vous semblera plutôt logique après avoir lu les caractéristiques n°3 et n°4.

Cette faible corrélation avec les autres classes d’actifs en fait naturellement un actif qui semble intéressant pour une diversification, mais cela ne suffit pas.

Avoir un actif décorrélé des autres, c’est bien, avoir un actif décorrélé qui offre de la performance, c’est encore mieux. Depuis ses premières cotations en 2010, bitcoin a vu son prix multiplié par plus d'un million. Une performance extraordinaire qui ne se reproduira pas, mais qui illustre son potentiel.

Malgré quelques années de baisses inévitables, bitcoin offre toujours des performances importantes qui dépassent régulièrement les 100 % par an. Cette performance se paie aussi par une volatilité importante, mais qui diminue avec le temps.

La tendance des prochaines années est à une baisse progressive de la volatilité et des performances extrêmes de Bitcoin, à mesure que le marché mûrit. Mais son potentiel reste important. Pour comparer, Bitcoin pèse aujourd’hui environ 1650 milliards de dollars, contre plus de 20 000 milliards pour l’or, et près de 100 000 milliards pour les marchés boursiers mondiaux. Une marge de progression existe encore, notamment si son adoption continue à s’élargir.

En 2024, bitcoin est devenu beaucoup plus accessible pour les institutions financières, grâce à l’arrivée des premiers ETF sur BTC (le symbole du bitcoin). Le succès retentissant qu’ils ont eu est un signe clair que bitcoin prend peu à peu sa place dans le paysage financier et qu’il est là pour rester.

Bitcoin est né fin 2008, en pleine crise des subprimes. Son objectif : créer une monnaie numérique qui échappe à tout contrôle central. Le fonctionnement de Bitcoin repose uniquement sur son code informatique, dont de multiples instances sont exécutées simultanément sur des dizaines de milliers d’ordinateurs dans le monde.

Ce système décentralisé assure que la politique monétaire inscrite dans le code restera stable au cours du temps :

• le nombre maximum de bitcoins en circulation est de 21 millions (19,86 millions ont déjà été émis) ;
• les bitcoins sont émis chaque fois qu’un nouveau bloc de transactions est créé (en moyenne toutes les 10 minutes) ;
• le nombre de bitcoins émis par bloc commence à 50 en 2009 et est divisé par deux (halving) tous les 210 000 blocs (environ 4 ans).

Pour les investisseurs, cela offre une sécurité supplémentaire, car on sait précisément le nombre de bitcoins qui seront émis chaque année tel que décrit dans le code et garanti par le réseau décentralisé Bitcoin. C’est à l’opposé des devises traditionnelles dont la quantité peut augmenter de manière arbitraire et sans limite. C’est une des raisons pour lesquelles bitcoin est un actif anti-inflation et souvent surnommé « l’or numérique ».

C’est un critère rarement considéré, mais de nombreux investisseurs ont une grande part de leur capital qui repose sur des livrets et enveloppes réglementés (livret A, compte courant, PEA, assurance vie, etc.) qui peuvent potentiellement être bloqués ou saisis par l’État.

Il existe des exemples récents de pays qui ont eu recours à ce genre de pratique, notamment le Liban en 2019, qui a bloqué l'accès de ses citoyens à leurs comptes bancaires, alors que la livre libanaise était en hyperinflation. On peut aussi citer la crise chypriote de 2013, qui s’est résulté par une saisie de 47,5 % des dépôts bancaires supérieurs à 100 000 €.

Cela peut vous sembler bien hypothétique, surtout si vous vivez en France, mais, lorsque l’on cherche à se créer un patrimoine sur plusieurs décennies, voire plus, la probabilité de vivre un tel événement devient tout de suite beaucoup plus importante.

Malgré son caractère intangible, bitcoin peut être détenu en main propre de la même manière qu’on peut stocker un lingot d’or chez soi. Cela ne le rend pas totalement insaisissable, mais, dans le cas où ce genre d’événement se produirait, il est très probable que seront d’abord ciblés les comptes courants, assurances vie et autres investissements beaucoup plus faciles à saisir.

Comme pour la plupart des investissements, il y a deux approches :

• le DCA (Dollar Cost Averaging) consiste à investir une somme fixe régulièrement (chaque semaine ou chaque mois). Une méthode simple qui réduit le stress et permet de lisser le prix d’entrée ;
• le lump sum (investir une grosse somme d’un seul coup) peut être pertinent si vous avez déjà du capital disponible à investir. Statistiquement, cela maximise la performance, mais il faut être prêt à subir des fluctuations importantes.

Une approche hybride est aussi possible : on investit une partie de son capital d’un seul coup, puis on met en place un achat récurrent avec une partie de ses revenus.

Normalement, si vous avez un objectif de création de patrimoine, vous visez forcément des objectifs à long voire très long terme. Néanmoins, il est important de rappeler que bitcoin connaît une certaine cyclicité due aux halvings, qui réduisent l’offre disponible. Jusqu’ici, cela s’est toujours suivi d’une explosion à la hausse du prix, mais avec aussi des baisses importantes. On considère donc généralement qu’il faut avoir un horizon de temps d’au moins quatre ans.

Les grands acteurs institutionnels commencent à intégrer bitcoin dans leurs actifs. Le gestionnaire de fonds BlackRock recommande une allocation entre 1 et 2 % du capital. Durant sa présentation lors de Surfin Bitcoin, Ronald Richter présentait une courbe qui montrait qu’un portefeuille souhaitant optimiser la performance par rapport à la volatilité devait détenir 12 % de bitcoin.

Optimisation pour un portefeuille 60/40 : actions/obligations dans lequel on échange des actions pour du bitcoin

Il n’y a pas de réponse universelle à cette question, mais, pour la plupart des investisseurs, la bonne allocation se trouve probablement entre ces deux nombres.

Comme tout investissement, il est donc préférable d’y aller de manière progressive afin de ne pas se surexposer au risque de dépasser votre capacité ou votre aversion au risque.

Compte tenu de la volatilité toujours importante de bitcoin, il est aussi préférable de viser une allocation cible et de réaliser des rééquilibrages annuels ou semestriels.

Il existe deux grandes manières de s'exposer au prix du bitcoin : via des produits boursiers ou via un courtier crypto spécialisé.

Les ETF américains ne sont pas disponibles en France, il faut donc se tourner vers des ETN émis en Europe, comme le VanEck Bitcoin ETN. Cela offre un moyen facile d'investir, surtout si vous avez déjà un compte-titres chez un courtier classique. Cependant, les frais qu'ils facturent sont souvent très élevés (autour de 1 %), ce qui n'est pas vraiment compatible avec une stratégie long terme.

La méthode la plus utilisée par les investisseurs consiste plutôt à passer par un courtier spécialisé, qu’on appelle exchange centralisé. Il y a par exemple : Binance, Coinbase ou Kraken. Binance est actuellement celui qui propose les meilleurs frais (0,1 %). L'avantage des exchanges centralisés est qu’ils permettent d’acheter de vrais bitcoins, qui pourront ensuite être transférés vers un portefeuille contrôlé par vous seuls. Cela offre la possibilité de ne pas être exposé uniquement au prix du bitcoin, mais aussi de pouvoir profiter de ses autres caractéristiques, dont la souveraineté.

Si ce sujet vous intéresse, et que vous voulez comprendre un peu mieux bitcoin, je vous renvoie vers cette édition de Snowball Crypto : Le bitcoin et les meilleures options pour investir.

Si vous voulez en savoir plus sur les portefeuilles crypto, je vous invite à consulter cet autre article : Quel hardware wallet crypto choisir ? (réservé aux abonnés Snowball+).

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à me les envoyer à mon adresse mail : tx@snowball.xyz.

Et pour finir, j’aimerais remercier Jonathan Herscovici et l’équipe de Surfin Bitcoin pour m’avoir invité à Bordeaux et pris le temps de répondre à mes questions.

À la prochaine 👋

tx