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❄️ 🐣 Comment investir l'épargne des enfants ?
💹 #22 : Edition spéciale épargne des enfants et donation :)
👩🏫 Ce que vous allez apprendre aujourd’hui :
👶 Comment investir l’épargne des enfants ? Et comment optimiser au mieux fiscalement l’épargne des enfants ?
👵 C’est quoi une donation ? Et comment en profiter pour l’épargne de ses enfants ?
⏱ Temps de lecture des 2 parties : 15 minutes.
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Hey Snowballers,
Cette édition de Snowball Bourse (incluse dans l’abonnement Snowball+) est exceptionnellement envoyée à tous les abonnés Snowball pour vous faire découvrir ma newsletter, mais aussi parce qu’elle traite d’un sujet qui me semble important. Elle est également disponible en version audio.
En effet, dans cette 22e édition, je m’attelle à un sujet peu abordé dans la gestion de patrimoine : l’épargne des enfants ! Je vous montre une façon d’optimiser celle-ci pour qu’ils profitent au maximum du laps de temps de 20 ans qu’ils ont dans leur jeunesse pour profiter de l’effet boule de neige et des marchés financiers.
Vos proches ont des enfants ? N’hésitez pas à partager cette édition.
Bonne lecture, ou écoute :) !
Mathieu
Mais avant de commencer, place à notre premier partenaire du jour ! Je laisse le micro à Yoann…
[PARTENAIRE QU’ON ♥️] Vous voulez investir dans une startup qui souhaite révolutionner le secteur des agences immobilières ?
[YOANN] J’ai connu Homki il y a quelques années, car je voulais lancer une startup dans le domaine de l’immobilier pour faciliter le process de location. Quand ils m’ont contacté pour soutenir Snowball via ce partenariat, j’étais ravi !
Homki est une startup qui a été créée en 2018 pour simplifier le cycle de vente d’un bien immobilier tout en cassant les prix dans un secteur relativement sclérosé. Plutôt que de payer plus de 5 % de commission sur le prix de vente, le vendeur paie une somme fixe de 4900 € tout compris : photos, publications sur 15 plateformes et agent local dédié. Si le bien n’est pas vendu, le vendeur ne paie rien. Simple. Efficace.
Après avoir accompagné plus de 11 000 personnes, Homki a décidé d’ouvrir son capital à sa communauté. Comme ce fut le cas pour Revolut, Qonto, Matera ou encore Finary, vous pourrez devenir actionnaire de Homki via la plateforme Crowdcube, le leader du marché de l’investissement en startups en Europe.
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Homki, c’est un chiffre d’affaires en croissance de 190 % par an en moyenne depuis 2018.
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4,9/5 sur Trustpilot pour plus de 2000 avis !
🚨 Comme toujours, l’investissement en startup est très risqué et vous pouvez perdre l’intégralité de votre capital, diversifiez bien !
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Pour rappel, les sponsors permettent à Snowball de proposer du contenu gratuit et 40 % des revenus publicitaires sont reversés aux créatrices et créateurs du collectif Snowball+ (y compris Mathieu, le rédacteur de cette édition).
Le récap des marchés
🎙 Version audio
Depuis plusieurs semaines, les marchés oscillent entre un léger optimisme et un léger pessimisme alors que les statistiques économiques et les déclarations de banquiers centraux envoient des signaux contradictoires aux marchés. Nous ne savons pas avec certitude si nous avons passé le pic d’inflation. Nous ne savons pas non plus avec certitude si nous avons passé le pic de taux. Et nous ne savons donc pas non plus avec certitude si nous allons avoir une récession marquée ou pas dans les prochains mois aux États-Unis et en Europe.
Aux États-Unis, nous avons eu les chiffres des crédits à la consommation qui se sont révélés bien plus faibles que prévu. C’est peut-être un signe que les consommateurs américains sont en train de s’essouffler sous l’effet de la hausse des taux et du ralentissement économique. C’est peut-être bon pour l’inflation, mais pas pour le scénario du soft landing qui veut une économie qui ralentit un peu… mais pas trop. Les chiffres les plus importants cette semaine aux États-Unis étaient cependant ceux de l’inflation du mois d’août, qui sont ressortis légèrement plus fort que prévu, notamment en raison de l’envolée des prix de l’énergie. Normalement, ces chiffres auraient dû inquiéter le marché, car ils ne plaident pas pour une baisse des taux. Cependant, les marchés actions et les marchés obligataires ont bien réagi, signe que le marché s’attendait à pire, ou qu’il a estimé que cette hausse des prix de l’énergie était temporaire. Le risque ici serait que les prix de l’énergie continuent de monter…
En Europe, les marchés ont accueilli très favorablement les commentaires de la BCE, qui malgré l’annonce d’une nouvelle hausse de taux, a déclaré qu’il pourrait s’agir de la dernière !
En Chine, rien de bien palpitant cette semaine si ce n’est que le secteur immobilier a soufflé le chaud et le froid sur les marchés locaux, alors que le promoteur Country Garden a réussi à convaincre certains créanciers de retarder le paiement de certaines de ses obligations de 3 ans. Les annonces d’enquête de l’UE sur les subventions étatiques concernant les véhicules électriques chinois ont aussi plutôt participé à la prudence des marchés locaux.
Du côté des matières premières, le pétrole flirte toujours avec ses plus hauts sur un an, ce qui n’arrange pas les affaires des banques centrales dans leur combat contre l’inflation, et qui n’aide pas l’économie mondiale.
Du côté des grosses capitalisations qui influencent les marchés, j’ai noté la forte hausse de Tesla cette semaine dans le sillage des commentaires de Morgan Stanley… qui est redevenue très positive sur le titre. J’ai aussi noté la baisse d’Oracle de -13 % suite à des perspectives décevantes, et le non-optimisme des investisseurs suite à l’évènement d’Apple sur ses nouveaux téléphones. Le marché a l’air d’être toujours en train de digérer l’interdiction des téléphones Apple pour les fonctionnaires chinois…
🏰 Un cadeau à faire à vos enfants 👼
🎙 Version audio
Une thématique peu abordée dans le monde de l’investissement est l’épargne des enfants.
Dans cet article, je vais parler d’une façon de gérer cette épargne qui est sans doute une des plus optimales pour vos enfants… mais dont personne ne parle !
Cette édition s’adresse donc effectivement davantage aux parents.
Cependant, si vous comptez faire des enfants, ça vous servira toujours pour plus tard. Et s’ils sont déjà trop vieux, ou si vous ne comptez pas en faire, peut-être que vos proches vous seront très reconnaissants de leur avoir partagé cette astuce ou cet article ;) !
Pourquoi cet article ? 👼
Déjà que gérer son épargne est un sujet complexe pour beaucoup d’adultes, gérer celle de ses enfants passe souvent au second plan.
Et pourtant, il y a bien des choses à faire !
L’opportunité, c’est que de leur naissance à leur majorité, les enfants ont un horizon de placement de presque 20 ans ! Pendant 20 ans, ils vont épargner et peu dépenser cet argent ! Et en 20 ans… grâce aux intérêts composés et à l’effet boule de neige (#Snowball), il peut se passer beaucoup de choses ! :)
Quand je cherche “épargne enfant” dans Google, le premier résultat est un article du ministère français de l’Économie…
Dans cet article, vous avez tous les placements “classiques” qu’on conseille de faire.
Le livret A, le compte épargne logement (CEL), le plan d'épargne logement (PEL), le compte/livret d'épargne bancaire et l'assurance-vie.
Le point commun de la plupart de ces placements est qu’ils sont jugés sans risque.
Le livret A, le compte épargne logement (CEL), le plan d'épargne logement (PEL) et les livrets d'épargne bancaire sont généralement des placements garantis avec un taux de rémunération fixe qui varie cependant dans le temps.
Pour l’assurance-vie, un conseiller bancaire va généralement vous orienter vers une allocation peu risquée, avec du fonds euro et peu d’unités de compte et un virement automatique à intervalle régulier.
Nous allons le voir par la suite, mais toutes ces solutions ne sont pas forcément optimales pour placer l’intégralité de l’épargne des enfants.
Il existe en effet une autre façon d’investir l’argent de vos enfants, de profiter de l’horizon d’investissement de 20 ans, et d’avoir une fiscalité avantageuse…
Voyons ça tout de suite 👇.
Commençons par le commencement.
#0 Les objectifs 📝
Les objectifs pour l’épargne d’un enfant sont assez simples.
L’enfant va généralement accumuler tout au long de sa jeunesse de l’épargne, dont il va disposer seulement après ses 18 ans, ou peut-être plus tard dans certains cas.
Le 1er objectif, c’est donc d’investir au mieux cette épargne. Sachant qu’il a un horizon d’investissement très long, d’au minimum 18 ans, il peut prendre certains risques.
Le 2e objectif, c’est de garder des liquidités suffisantes en cas de besoin. Ce n’est pas parce que votre enfant a un horizon d’investissement de 18 ans qu’il faut prendre tous les risques, et qu’il faut uniquement investir dans des placements non liquides.
Le 3e objectif, c’est d’avoir la fiscalité la plus douce possible. Certains livrets dont je vous ai parlé ont une fiscalité avantageuse, cependant, le revers de la médaille est qu’ils sont souvent peu rentables.
La combinaison de tous ces objectifs fait qu’il faut, dans l’idéal, avoir une partie de l’épargne de vos enfants dans un livret classique défiscalisé, et une autre partie dans des placements plus risqués.
Le livret A remplit parfaitement son rôle de stocker l’épargne de précaution avec un petit rendement défiscalisé.
Pour la partie plus risquée, j’ai une piste à vous soumettre, dont je n’ai pas encore parlé… qui est totalement exonérée d’impôts… et qui est en rapport avec le sujet de cette newsletter :) !
Mais avant ça, parlons un peu retraite. Préparer l’avenir de ses enfants c’est bien, mais il faut aussi préparer sa retraite… Yoann, à toi…
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[YOANN] Eh oui, c’est possible ! Goodvest vient de lancer son plan d’épargne retraite ou PER pour les intimes. Le PER vous permet de réduire vos impôts dès la première année. Pour faire simple, chaque euro versé sur votre PER peut être déduit de votre revenu imposable.
Le PER, comme l’assurance-vie, est une coquille dans laquelle vous pouvez placer des produits financiers comme des ETF, des actions, etc. Et vu qu’il est possible de créer un PER sur mesure, Goodvest a décidé d’en créer un qui a pour objectif de prendre soin de la planète et de s’adapter à vos convictions.
Et vous pouvez économiser combien ? J’ai réalisé un test et voici ce que je pourrais économiser à titre perso :
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#1 Pourquoi vous devez considérer la bourse pour l’épargne de vos enfants ?
Même si le taux du livret A délivre en ce moment un superbe 3 %/an, rien ne dit que ce taux ne va pas rapidement baisser de nouveau dès que l’inflation et les taux auront baissé.
Pour rappel, voici les rendements des placements classiques pour les enfants :
N.B. Ces taux sont en ce moment gonflés par la hausse des taux (sauf assurance-vie) et ils risquent donc de ne pas durer.
Livret A (sans fiscalité) → 3 %/an ;
Compte épargne logement (fiscalisé) → 2 %/an ;
Plan épargne logement (fiscalisé) → 2 %/an ;
Livret bancaire (fiscalisé) → souvent 1,5 %/an ;
Assurance-vie (fiscalisée, mais avantages fiscaux) - souvent autour de 2-2,5 %/an avec fonds euro.
En conséquence, tous ces placements, peu importe leur rendement et finalement leur fiscalité, ont pour point commun d’avoir, certes, un risque bas, mais également une rentabilité très basse pour l’épargnant.
De ce fait, comme pour vos placements à vous, il faut avoir le minimum nécessaire d’épargne de précaution sur ce type de placement et privilégier des placements plus risqués, mais plus rentables quand on a un horizon d’investissement long terme.
Bien évidemment, un des meilleurs placements à long terme, c’est la bourse.
De 1928 à 2022, le rendement des marchés financiers américains a été de +9,32 %/an, contre 4,62 %/an pour les obligations d’État américaines à 5 ans, 4,26 %/an pour l’immobilier américain et 4,89 %/an pour l’or (données de l’étude de la NYU Stern ici).
Pour illustrer mon propos, j’ai fait une simulation sur 20 ans.
J’ai pris le cas de parents qui auraient décidé de mettre 1000 € en épargne à la naissance de leur enfant, puis 1000 € par an jusqu’à ses 20 ans.
Je compare une version sans intérêts (un compte courant), un livret A avec un taux de 2 %/an (car il va rapidement revenir à ce niveau), et les marchés actions avec un ETF World à 8 %/an.
Pour les marchés actions, j’ai pris 8 %/an en étant un peu pessimiste, car la performance annualisée de l’indice MSCI World depuis 1978 est de 10,76 %.
Voici le résultat :
Comme vous pouvez le voir par vous-même, la différence entre ne rien faire et le livret A est déjà non négligeable, avec une performance de +21,49 % à la fin. Cependant, le résultat est sans appel avec l’ETF World, alors que ce dernier permettrait potentiellement d’offrir une performance de +128 % sur le même laps de temps.
Sur le temps long, la bourse est un des meilleurs endroits pour placer de l’épargne et profiter des intérêts composés offerts par les marchés financiers.
#2 La bourse, c’est risqué ? 🤔
À la différence des livrets sécurisés où l’argent que vous placez dessus est garanti, l’argent que vous placez en bourse ne l’est pas.
Pour l’assurance-vie, les fonds euros ont une garantie en capital totale ou partielle.
Autrement dit, vous ne pouvez pas perdre d’argent sur un livret sécurisé, vous avez très peu de chance d’en perdre sur une assurance-vie avec un fonds en euros, et vous pouvez perdre en théorie votre argent en bourse.
La bourse est plus risquée qu’un livret A ou un fonds en euros en assurance-vie, c’est un fait.
Cependant…
Et je vais laisser l’AMF compléter mon propos…
“… l’évolution de la Bourse de Paris depuis 1950 montre que plus la durée du placement est longue, moins les pertes sont fréquentes. Le temps joue donc pour les investisseurs. Les hausses de la bourse compensent les baisses et les placements en actions, à condition qu’ils soient correctement diversifiés, rapportent plus en moyenne que les placements moins risqués.” (Autorité des Marchés Financiers)
Pour illustrer mon propos, voici un graphique avec l’espérance de rendement en fonction des durées de détention sur la Bourse de Paris.
Ce qu’il faut retenir, c’est que plus votre durée de placement est longue, plus ce qu’on appelle, le “risque de marché” est faible.
Donc oui, la bourse, c’est plus risqué qu’un livret A. Cependant, si vous détenez un portefeuille diversifié d’actifs sur une très longue période (20 ans, par exemple), la probabilité que le rendement final de ce placement soit négatif est faible.
OK, la bourse, ce n’est pas si risqué que ça quand on est long terme, mais la fiscalité ?
#3 La bourse & les impôts 💔
Pour les enfants, pour investir en bourse, il n’y a pas la possibilité d’ouvrir un PEA. Les 2 seules possibilités pour avoir de la bourse sont donc d’avoir un compte-titres ou une assurance-vie.
Sur une assurance-vie, il y a des avantages fiscaux avec le temps. Cependant, je vais vous démontrer que contre-intuitivement, c’est le compte-titres qui est la meilleure option.
Sur un compte-titres, vos plus-values, vos dividendes et éventuellement vos intérêts sont soumis dès le premier euro à l’impôt sur le revenu et à des prélèvements sociaux qui peuvent représenter ensemble jusqu’à 30 % de vos gains.
Cependant, dans le cadre de l’épargne pour un enfant, vous pouvez contourner cette taxation : il est possible d’investir l’épargne d’un enfant en bourse, et qu’au bout de 20 ans, il touche cet argent sans devoir payer de plus-values.
Comment ? 👇
#4 La solution 🐣
À ce jour, car les lois peuvent toujours changer, la meilleure façon de placer une partie de l’épargne de votre enfant en bourse, de lui faire profiter du rendement des marchés financiers sur le long terme et de lui éviter toute fiscalité, c’est d’ouvrir un compte-titres à votre nom (celui d’un parent), d’y investir la somme que vous souhaitez placer en bourse dans des ETF ou des actions, et de lui faire une donation pour ses 20 ans !
Pourquoi un compte-titres ?
Il n’est pas possible de faire une donation d’assurance-vie et il n’est pas possible d’ouvrir un PEA avant 18 ans…
De ce fait, le compte-titres est la seule enveloppe qui permet de stocker des actifs boursiers que vous allez pouvoir, par la suite, donner dans le cadre d’une donation.
Pourquoi “à votre nom” ?
Ici, je vais vous parler directement de la donation.
Chaque parent peut donner jusqu'à 100 000 € par enfant sans qu'il y ait de droits de donation à payer. Un couple peut donc transmettre à chacun de ses enfants 200 000 € en étant exonéré de droits. Cet abattement de 100 000 € peut s'appliquer en une seule ou en plusieurs fois tous les 15 ans (sources).
Vous pouvez donner de l’argent, mais aussi des actions, des ETF ou des parts d’OPCVM !
La donation de valeurs mobilières (actions, ETF ou OPCVM) a pour avantage d'effacer les plus-values latentes.
Les titres donnés vont entrer dans le patrimoine de celui qui reçoit la donation à leur valeur le jour de la donation et non au prix auquel ils ont été acquis par le donateur…
On dit que la donation, comme la succession, “purge toute plus-value latente”.
Cela signifie donc que le donateur ne supporte aucun impôt sur la plus-value au moment de la donation, et que la valeur déclarée des titres à cette occasion représente le prix de revient du bénéficiaire de la donation.
👉 En résumé, la donation permet à un enfant de recevoir dans un compte-titres à son nom des titres qui étaient auparavant sur le compte-titres d’un de ses parents, et dont la valeur d’achat est celle au jour de la donation, et non à la date réelle d’achat.
#5 Quels actifs pour les enfants ? 📊
Dans un compte-titres à votre nom, s’il y a des plus-values à déclarer, ce sera aux parents de payer des impôts. De ce fait, il faut privilégier des actifs qui ne vont pas générer de plus-values.
Une plus-value peut être générée quand il y a une différence positive entre le prix d’achat et le prix de revente quand on doit vendre un actif, mais aussi quand un dividende est versé, quand l’intérêt d’une obligation est versé, quand une obligation est remboursée.
De ce fait, voici pour moi les actifs boursiers qui se prêtent le mieux à l’épargne des enfants :
1/ Les ETF sont l’option la plus évidente. En optant pour des ETF capitalisants, vous pouvez, pendant près de 20 ans, accumuler des plus-values sur une seule et même position. Vous pouvez renforcer cette position au gré des rentrées d’argent, puis le moment venu, faire une donation de ces parts d’ETF. Il faut donc éviter les ETF distribuants, qui distribuent des dividendes, qui seront source d’impôts à payer pour les parents et qui diminueront l’effet boule de neige sur 20 ans. Par ailleurs, il faut privilégier les ETF qui sont le moins susceptibles de disparaître. En effet, et on le voit encore récemment avec les ETF de chez Amundi, certains ETF peuvent disparaître ou être fusionnés à d’autres. La disparition d’un ETF a pour résultat une vente forcée. La fusion d’un ETF avec un autre peut avoir une incidence fiscale selon les cas, et peut surtout aboutir à une allocation que vous ne souhaitez pas avoir. De ce fait, si vous souhaitez constituer un panier d’ETF qui permet à votre enfant d’avoir un portefeuille diversifié, tout en maximisant l’effet boule de neige, il faut privilégier des ETF capitalisants, et surtout, prendre les plus gros ETF en termes d’encours. Avec un compte-titres, vous pouvez théoriquement acheter tous les actifs qui existent dans le monde. De ce fait, si vous souhaitez, par exemple, prendre un ETF sur l’indice américain S&P 500, il faut dans notre cas, privilégier le plus gros, c’est-à-dire celui qui est le moins susceptible de changer… Le plus gros est souvent celui qui a les frais les plus bas. Si ce n’est pas le cas, assurez-vous juste qu’il fait partie des plus compétitifs.
Dans le cas du S&P 500, c’est le iShares.
2/ Les actions en direct, et donc pas à travers un ETF ou un OPCVM sont aussi une option intéressante. Cependant, il faut avoir en tête qu’il y a des inconvénients. Beaucoup de sociétés cotées en bourse versent des dividendes qui sont donc, dans le cadre d’un compte-titres, soumis à l’imposition. Par ailleurs, il y a souvent des OPA, et dans certains cas où le paiement se fait en cash, ce sera considéré comme une plus-value, et donc soumis à l’impôt. Pour finir, il y a régulièrement des sociétés en bourse qui font faillite… Ici pas d’impôt, mais c’est juste qu’il faut sélectionner des entreprises qui ont un avenir certain sur les 20 prochaines années. Pour toutes ces raisons, si vous souhaitez avoir des actions dans le cadre d’un compte-titres pour votre enfant, il faudrait privilégier des actions qui ne versent pas de dividendes, et qui sont peu susceptibles de se faire racheter ou de disparaître. De ce fait, les actions qui peuvent correspondre à ces critères sont généralement des leaders mondiaux qui ont un brillant avenir, et qui ont une capitalisation très importante qui les empêche de se faire racheter. Si ces actions versent un petit dividende, cela ne doit pas être un frein, surtout si leur potentiel de croissance, et donc de hausse reste important. Un exemple sur le marché français pourrait être LVMH. C’est le géant du secteur, un secteur qui a un brillant avenir, et qui est en plus contrôlé par une famille. LVMH verse un dividende, c’est son seul défaut ici.
3/ Les parts d’OPCVM. C’est pour moi une fausse bonne idée, car même si c’est éligible dans le cas d’une donation, la plupart des OPCVM ne sont pas pertinents sur le long terme. Généralement, un OPCVM va connaître une période de gloire où il est très bien géré et où il va augmenter énormément ses encours. Cependant, il est très rare qu’un OPCVM arrive à garder cette surperformance sur le temps long, car les gérants vont changer ou le marché sera moins favorable à ce style de gestion, et il va revenir dans la norme du marché, voire faire moins bien. Pour finir, les sociétés de gestion qui gèrent ces OPCVM ne sont pas éternelles et peuvent aussi fusionner avec des fonds, etc. De ce fait, les OPCVM ne sont pas des actifs que je privilégierais dans une optique d’investissement sur 20 ans. Si en revanche, au bout de 15 ans, vous avez une forte conviction sur un fonds ou un gérant en particulier sur les 5 prochaines années, rien ne vous empêche d’en avoir un peu. On évite juste d’en avoir un qu’on va garder 20 ans.
En résumé 👼
Pour les enfants, plutôt que d’ouvrir juste un livret A, ou une assurance-vie avec un fonds euros qui ne rapporte pas grand-chose et sur lequel il peut y avoir beaucoup de frais, ouvrir un compte-titres à votre nom pour y placer des ETF ou quelques actions et lui faire une donation à ses 20 ans est une option que vous devez considérer.
Sur ce compte-titres, vous achèterez au fur et à mesure de vos versements, des ETF capitalisants ou de très belles actions avec un avenir certain sur le long terme. Vous pourrez renforcer au fil des ans ces positions selon vos convictions, ou selon la répartition que vous souhaitez avoir.
Et lors de ses 18 ans ou ses 20 ans, vous convoquez votre rejeton pour lui annoncer que vous allez lui faire une donation de titres, libre à lui d’en faire bon usage.
Ainsi, votre enfant aura profité du rendement des marchés financiers durant toute sa jeunesse sans le savoir, et il aura sur son compte-titres à son nom, des titres sans plus-values à déclarer.
Si au passage, il n’en a pas besoin dans un avenir proche, lui suggérer d’ouvrir un PEA jeune ou un PEA pour placer cet argent pourrait être un bon conseil ! :)
🚨 2 choses importantes avant de clore cette édition : l’aspect légal de la donation et s’il y a plusieurs enfants.
Sur l’aspect légal, il faut bien déclarer à l’administration fiscale cette donation. Vous n’avez pas besoin de passer devant un notaire.
Vous pouvez le faire manuellement avec le Cerfa 2735 qu’il faudra ensuite envoyer par la poste au fisc, ou vous pouvez aussi le faire en ligne depuis le site des impôts.
Sur le fait d’avoir plusieurs enfants, pour éviter des guerres de succession, que j’espère lointaines pour vous évidemment, je vous incite fortement à vous renseigner sur la donation-partage.
Je vais prendre un exemple.
Vous avez 2 enfants.
Vous faites une donation de titres à chacun de vos enfants pour un montant de 50 000 €.
Si au moment de votre succession, un de vos enfants n’a pas touché son compte-titres, et qu’il est passé de 50 000 € à 100 000 €, tandis que l’autre enfant a tout dépensé, l’enfant qui a le compte-titres à 100 000 € va devoir dédommager l’autre enfant, car les lois considèrent que la valeur réelle de la donation n’était pas de 50 000 €… mais de 100 000 €.
C’est aberrant, mais c’est la loi qui est ainsi.
Pour éviter ce cas de figure, il faut faire une donation-partage devant un notaire.
Cela permet de figer la valeur des donations, et permet d’éviter les litiges entre les héritiers au décès du donateur.
En conséquence, si vous avez plusieurs enfants, pensez dès le départ à leur léguer une somme identique, pourquoi pas à partager le compte-titres, et pensez le moment venu à vous rapprocher de votre notaire pour formaliser tout ça.
Si cette édition vous a plu, n’hésitez pas à mettre un petit like. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’écrire en commentaire. Et si vous voulez un exemple de portefeuille d’ETF, faites-le-moi savoir en commentaire, j’essaierai de faire ça rapidement dans une prochaine édition !
Les articles intéressants de la semaine
Je partage ici les articles ou vidéos que j’ai trouvés intéressants cette semaine.
Bullshitomètre : les économies reviendront comme avant le Covid-19 ! (BFM Bourse 🇫🇷) ;
Après Arm, Birkenstock vise la bourse outre-Atlantique (Morningstar 🇫🇷) ;
Atos : l’activiste Ciam s’oppose à la vente de Tech Foundations à Daniel Kretinsky (L’Agefi 🇫🇷)
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✨ Bonne semaine et à la prochaine.
Mathieu ❤️
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❄️ 🐣 Comment investir l'épargne des enfants ?
Un sujet très intéressant dont on parle jamais, mais qui fait pourtant totalement sens. Merci Mathieu.
Prochaine étape pour moi : avoir des enfants 😊
Je lis toutes tes newsletter bourse mais celle ci est de loin la meilleure ! Bravooo !!! Car au delà de l’analyse boursière classique, il y a une vraie réflexion stratégique d’utiliser la bourse dans un objectif financier & familial !