❄️ 🧐 Pourquoi fait-on parfois "n'importe quoi" ?
🧠 Finance comportementale et portefeuille.
👩🏫 Ce que vous allez apprendre dans cette édition :
🌷 Que s’est-il passé pendant la bulle des tulipes au XVIIe siècle ? Comment cette crise peut-elle éclairer nos comportements actuels ?
🧐 Est-ce rationnel d’investir dans un hedge fund alors qu’on sait parfaitement qu’ils sont beaucoup moins performants que des investissements bien plus simples ?
🗂️ Qu’est-ce que la finance comportementale peut nous apprendre sur la composition de notre portefeuille ?
⏱ Temps de lecture : 10 minutes. Mais tout lire n’est pas obligatoire. Piochez ce qui vous intéresse !
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Ici Yoann, j’espère que vous allez bien et que vous passez une bonne soirée d’Halloween pour celles et ceux qui le fêtent.
Aujourd’hui, je voulais parler d’un sujet qui me tient à cœur, car il mêle psychologie, sociologie et finance :
Pourquoi avons-nous tendance à complexifier nos investissements avec l’augmentation de notre patrimoine ? Pourquoi fait-on parfois un peu n’importe quoi ?
Par « n’importe quoi », je veux dire « investir dans X alors qu’on sait très bien qu’investir dans Y est mieux ». Mais est-ce vraiment n’importe quoi ?
On sait parfaitement que la stratégie la plus sûre et la plus efficace est souvent d’investir de façon passive dans les marchés en utilisant des ETF (pour rappel, un ETF est un panier d’actions. Par ici si vous ne connaissez pas).
Pourtant, et moi le premier, on décide d’investir souvent de façon plus complexe plus le temps passe et plus notre patrimoine grandit.
Pour creuser ce sujet, on va étudier la bulle des tulipes et les dernières recherches en finance comportementale.
Mais avant ça, parlons de l’analyse de vos portefeuilles, justement…
[PARTENAIRE QU’ON 💚] Est-ce que votre portefeuille d’actions peut résister à l’inflation ? Est-ce qu’il est assez diversifié ? Est-ce que des risques s’y cachent ?
Vous êtes nombreuses et nombreux à vous poser ce genre de questions et c’est pour cette raison que je souhaitais vous présenter une nouvelle fonctionnalité du broker Scalable Capital nommée : Insights.
Petit rappel si vous ne connaissez pas Scalable Capital : c’est une entreprise allemande qui vous permet d’investir en bourse simplement (actions, ETF et fonds) avec des frais très bas et avec la possibilité d’automatiser vos investissements.
Récemment, Scalable Capital a lancé une nouvelle fonctionnalité nommée Insights qui permet d’obtenir des analyses poussées de votre portefeuille, utilisant la technologie de Blackrock.
Pour être honnête, j’adore vraiment cette nouvelle fonctionnalité ! Insights vous permet d’accéder à des données qu’aucune autre app ne propose :
La répartition de votre portefeuille par instrument (actions, ETF, cash, etc.).
Évaluation de la diversification du portefeuille par région, secteur et classe d’actifs avec des pistes d’optimisation.
Vous pouvez lancer des scénarios hypothétiques comme une augmentation de l’inflation ou des taux d’intérêt pour voir quel serait l’impact sur votre portefeuille.
La répartition de vos actions par type (small cap, mid cap, large cap, etc.).
La notation des obligations que vous détenez.
Le total des dividendes et autres intérêts que vous avez reçus.
🚀 Vous voulez optimiser votre portefeuille d’actions grâce à Insights de Scalable Capital ? C’est par ici pour ouvrir votre compte gratuitement (si vous avez déjà l’app, cliquez en haut à gauche de votre écran) :
Souvenez-vous qu’investir dans des actions ou des cryptos comporte des risques de perte en capital. Diversifiez bien vos investissements et n’oubliez pas votre épargne de sécurité.
Bulle des tulipes, finance comportementale et complexification de vos investissements
Introduction
Quand j’ai commencé à investir, mon portefeuille était très simple : quelques actions dans un compte-titres.
Puis avec le temps j’ai multiplié les investissements : assurance vie, PER (Plan Épargne Retraite), immobilier, PEA (Plan Épargne Actions), investissements dans des startups, investissements dans des cryptos, etc.
Aujourd’hui, je me retrouve à vouloir aller vers des investissements de plus en plus exotiques : art, objets de collections, sneakers signées par Virgil Abloh, Super Nintendo dans sa boîte d’origine, youngtimers, etc.
Avec le temps mon portefeuille global s’est donc extrêmement complexifié.
Ce n’est pas du tout une mauvaise chose. Loin de là.
On sait que la diversification est essentielle pour limiter les risques. Par exemple, tout mettre sur un ETF (panier d’actions) CAC 40 vous expose fortement à la santé de l’économie française. Si elle chute, votre portefeuille chute.
Par contre, si vous investissez dans un ETF CAC 40, dans des cryptos, dans un ETF S&P 500 (500 plus grosses boîtes américaines) et dans de l’immobilier, si l’économie française chute, il y a des chances que tout ne chute pas en même temps. La valeur de votre portefeuille sera donc plus stable.
Par contre, est-ce qu’il ne serait pas mieux d’investir dans un ETF S&P 500 plutôt que dans une Super Nintendo dans sa boîte d’origine ? Certes, la Super Nes pourra prendre de la valeur, mais le risque associé est aussi élevé.
Investir dans un ETF S&P 500, c’est parier sur la santé future de l’économie américaine. Ce n’est pas sans risque, mais moins risqué que l’évolution du prix d’une Nintendo, je pense. 😅
Idem pour les personnes extrêmement riches. Pourquoi Elon Musk a-t-il décidé de se payer Twitter pour 44 milliards de dollars ? Pourquoi les milliardaires décident-ils d’acheter des penthouses qui coûtent des centaines de millions ? Pourquoi pensent-ils que « plus compliqué = mieux » ?
Avant de nous plonger dans la partie finance comportementale, explorons la bulle des tulipes qui a eu lieu aux Pays-Bas au XVIIe siècle.
La bulle des tulipes ou « Tulipomanie », une façon de mieux comprendre nos comportements
En 2017, Jamie Dimon, le célèbre PDG de JPMorgan nous disait que le bitcoin était « pire que les bulbes de tulipes ».
Quand il dit ça, il fait bien évidemment référence à la bulle des tulipes du XVIIe siècle. Petit retour en arrière…
Après avoir été introduites en Europe par un ambassadeur Ottoman (le mot tulipe est un dérivé du turc tülbent qui signifie turban), les Néerlandais sont rapidement tombés amoureux de ces fleurs.
Ils sont tellement tombés amoureux de ces plantes qu’à un moment donné elles sont devenues le symbole ultime de statut social.
Au pic de la bulle, certains experts disent qu’un bulbe de tulipe pouvait coûter 6700 florins ou environ 80 000 euros actuels. C’était presque autant que ce que pouvait gagner un travailleur moyen pendant 15 ans. Est-ce la vérité ?
Même si les prix ont fortement fluctué suite à cet engouement, l’impact de la tulipomanie a sûrement été beaucoup moins important que ce que l’on croit.
En effet, le marché de la tulipe étant très saisonnier, les ventes se font souvent en avance avec un prix déterminé. Dans les années 1630, une crise interne en Allemagne a lieu. Il faut savoir que l’Allemagne est le plus gros acheteur de tulipes hollandaises. Cette crise fait que le prix des tulipes s’effondre.
Les riches marchands de tulipes hollandais se retrouvent donc avec des contrats qui les forcent à acheter des tulipes à un prix beaucoup plus élevé que le prix du marché (parce qu’ils avaient signé les contrats avant de recevoir la marchandise).
Ces marchands, y compris des personnes politiques, essayent donc de créer un lobby pour modifier la législation. Ils réussissent leur coup et transforment les contrats (obligation d’acheter à un certain prix) en option (l’option d’acheter ou pas à un certain prix).
C’est en fait ce changement de législation qui a propulsé le prix des options (et non pas le prix réel des tulipes) vers des niveaux stratosphériques.
Malgré tout, cette crise des tulipes a créé un certain traumatisme si fort que l’on continue d’en parler aujourd’hui.
Selon Wikipédia :
La fleur devenant bientôt un article de luxe convoité et un signe de richesse, de nombreuses variétés voient le jour. Ces bulbes rares et précieux produisent des fleurs aux pétales marbrés de couleurs vives, dues, on le sait aujourd’hui, à la présence d’un potyvirus, sorte de virus de la mosaïque de la tulipe.
Cette crise a modifié la notion de « valeur ». Toujours selon Wikipédia :
Au XVIIe siècle, il paraît inconcevable à la majorité des gens qu’un produit aussi dérisoire qu’une fleur puisse jamais atteindre un prix supérieur à leur salaire annuel. La révélation que le prix d’une fleur d’été pouvait fluctuer aussi violemment en hiver brouille complètement le sens du mot « valeur ».
La valeur n’est plus forcément liée à l’utilité d’une chose, mais à la perception et à la création virtuelle de valeur de la foule.
La valeur perçue de notre portefeuille n’est pas directement liée aux rendements de ce dernier et nos décisions ne sont pas forcément des décisions qui maximisent notre richesse.
Maintenant, nous allons donc attaquer la partie finance comportementale, mais avant ça, place à notre deuxième partenaire…
[PARTENAIRE QU’ON 💚] Yoann, comment obtenir des revenus passifs à partir de 100 € d’investissement ?
Quand les univers des nouvelles technologies et de la finance se rencontrent, cela crée souvent de magnifiques synergies. Récemment, un nouvel acteur français a fait son apparition pour vous permettre d’investir simplement dans de l’immobilier fractionné et de recevoir vos revenus tous les 20 de chaque mois :
Bienvenue à OPCAP, notre partenaire d’octobre. OPCAP est une plateforme française qui a été fondée par Stéphane Brousse, un passionné et expert de l’immobilier depuis 20 ans qui a été à la tête de plusieurs gros réseaux nationaux (Guy Hoquet, Optimhome).
OPCAP utilise la blockchain pour sécuriser la vente de biens immobiliers et verser les loyers mensuels aux investisseurs. Pour investir, pas besoin d’être un expert, vous pouvez utiliser une carte bleue, un virement instantané ou des stablecoins USDT.
Concrètement, comment cela se passe ?
OPCAP lève des fonds avec sa communauté pour investir dans un bien immobilier en France.
Le minimum pour investir est de 100 €, donc une part.
Si vous investissez 1000 € à 5,5 %, vous touchez donc 55 € par an qui sont versés tous les 20 du mois. Chaque mois, vous touchez donc 55/12 = 4,60 € en USDT que vous pouvez convertir en euros si vous voulez. Dans un modèle classique de type SCPI, vous touchez souvent ces rendements, les 55 €, une fois par an alors qu’OPCAP les mensualise.
OPCAP émet des obligations garanties par des provisions suffisantes et une hypothèque sur le bien au profit des investisseurs.
OPCAP permettra bientôt la revente des parts sur un marché secondaire, et la distribution de plus-value potentielle à la revente aux investisseurs.
✨ OPCAP propose une offre exceptionnelle pour ce lancement : 100 € offerts sur votre prochain investissement si vous investissez 1000 € !
Comme toujours, ce genre d’investissement comporte des risques (liquidité, rendement, technologique). Diversifiez bien. De plus, l’offre ne donne pas lieu à un prospectus soumis à l’approbation de l’AMF. Un document d’information synthétique a été publié et est disponible dans l’onglet « documents » du bien concerné sur le site : app.opcap.fr.
La finance comportementale et votre portefeuille
La deuxième génération de la finance comportementale, dont Meir Statman fait partie, reconnaît qu’il est tout à fait normal d’adopter un comportement « irrationnel » qui n’est pas de nature à accroître la richesse. L’idée clé ici est de distinguer une erreur d’un désir…
En 1984, Meir nous disait qu’en toute logique, les investisseurs rationnels devraient se moquer des dividendes versés par une entreprise.
Pour rappel, un dividende est un petit bout d’une action qui est converti en cash et qui est versé sur votre compte-titres en euros ou en dollars (pour faire simple).
C’est donc l’entreprise qui convertit un bout de son action à votre place. Un investisseur rationnel devrait donc s’en moquer parce que s’il ne reçoit pas de dividendes d’une entreprise, il peut créer des dividendes « maison » en vendant quelques actions pour obtenir le « revenu » qu’il souhaite. C’est vraiment la même chose…
Mais comme le souligne Meir, les gens se soucient en fait beaucoup des dividendes parce que cela permet de faire une distinction claire entre le capital et le revenu et parce qu’ils détestent puiser dans le capital. Bien que cette attitude ne soit pas rationnelle, elle est parfaitement normale.
Perso, je DÉTESTE vendre mes actions et ce n’est pas irrationnel comme on pouvait le penser il y a plusieurs dizaines d’années.
Effectivement, la première génération de finance comportementale identifiait les personnes comme irrationnelles, ce qui impliquait de parler d’erreurs cognitives et de problèmes émotionnels.
La deuxième génération de la finance comportementale reconnaît que les comportements « irrationnels » qui n’améliorent pas la richesse sont tout à fait normaux et donc rationnels. L’idée principale ici est de distinguer une erreur d’un désir.
Meir nous dit que certains choix qu’une personne peut faire peuvent être perçus comme des erreurs d’un point de vue purement financier, mais qui comportent certains avantages :
Utilitaires.
Expressions de soi.
Émotionnels.
Par exemple, il est prouvé que les hedge funds font souvent beaucoup moins bien que des investissements tout « bêtes » dans des ETF accessibles à toutes et tous.
Mais quand une personne dit « j’investis dans des hedge funds », elle veut simplement vous dire « je suis une personne riche » sans vous dire qu’elle est riche. En effet, pour accéder à ce genre d’investissement, il faut souvent débourser autour de 500 000, voire 1 million d’euros au minimum.
Il s’agit donc essentiellement d’exprimer et de mettre en avant un certain statut social, car d’un point de vue « maximisation de ses richesses », cela n’a pas de sens.
Lorsqu’une personne possède un patrimoine important, elle peut penser que se contenter d’un portefeuille d’ETF et autres placements simples peu coûteux n’est pas suffisant. Elle peut considérer que son patrimoine mérite quelque chose de plus complexe et d’un peu plus captivant à raconter.
Ce désir ne doit pas être considéré comme une erreur comportementale, car il répond à des besoins expressifs et émotionnels.
On peut avoir envie d’investir dans des startups, car on trouve ça cool, ou d’investir dans des produits à impact positif qui sont alignés avec nos valeurs. On peut vouloir investir dans des voitures de collection pour être fier d’être au volant quand on va chercher son enfant à l’école…
Et cela marche même à des niveaux plus modestes.
Par exemple, je sais qu’investir dans des actions individuelles n’est pas forcément la meilleure des choses à faire, mais j’adore ça ! J’adore l’entrepreneuriat, j’adore analyser les modèles économiques des entreprises, j’adore essayer de prévoir le futur même si je sais que c’est impossible. C’est économiquement irrationnel, mais humainement rationnel.
Même si certains investissements que vous faites ne maximisent pas vos retours, s’ils maximisent votre bien-être sans mettre en danger votre patrimoine, c’est OK !
Ne pas faire ce genre d’investissement pourrait créer de la frustration et être contreproductif sur du long terme, car si vous n’aimez pas ce que vous faites, vous pourriez arrêter de le faire au bout d’un certain temps.
Exemple simpliste : mieux vaut investir pendant 30 ans 90 % de votre épargne dans une assurance vie qui investit dans des ETF et 10 % dans des cryptos obscures qui ont de grandes chances de disparaître, car vous adorez ça qu’investir 100 % dans une assurance vie et arrêter au bout de 2 ans.
Meir utilise un exemple très parlant :
Il nous dit qu’un portefeuille basé sur la finance comportementale ressemble à une belle assiette dans un restaurant : d’un côté le poisson, de l’autre les légumes et un peu de pain pour accompagner le tout.
Un portefeuille basé sur des théories financières extrêmement rationnelles serait l’équivalent du poisson, des légumes et du pain mixés et servis dans un verre avec une paille. C’est plus efficient et efficace, mais cela ne répond pas exactement à ce qu’on désire…
Conclusion
J’espère que cette nouvelle édition vous a plu.
Un peu comme certains comportements pendant la tulipomanie, certains comportements financiers actuels ne sont pas forcément irrationnels, car ils répondent à des besoins humains.
Nous ne sommes pas des robots qui appliquent des formules et nous devons le prendre en compte.
Le tout étant de ne pas tomber dans les extrêmes et de ne pas mettre en danger son patrimoine financier. Essayez toujours de prendre du recul. Si vous venez d’hériter de 50 000 €, ne placez pas tout sur le dogecoin parce qu’Elon Musk en a parlé à la TV… 500 € ? Pourquoi pas…
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Yoann ❤️
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Finance et ❤️. Super point de vue. Merci.
Je n’ai pas de Nintendo NES mais une Atari qui dort sagement dans son carton à la cave avec le tout premier Pacman et Space Invaders. Plutôt que de les vendre, je vais y jouer avec mon fils, ça sera peut-être la plus vibrante des plus values...
Bravo, j’ai adoré !
Plus d’économie comportementale ! 🤤