Learn

Gratuit, tous les mardis

💸 Le guide (presque) ultime des impôts 2025

💡 Et les meilleures astuces de la team Snowball.

Le 06/05/2025

par 

 ❤️

👩‍🏫

Ce que vous allez apprendre dans cet article

🏦 À quoi servent vos impôts ? 📄 Un petit guide de l’impôt sur le revenu. 🏡 L’impôt sur les revenus locatifs et les SCPI : un petit guide (gros changements côté LMNP). 💹 Déclarer ses plus-values et moins-values boursières et un tip peu connu pour diminuer ses impôts sur les actifs financiers. 💎 L’impôt sur les cryptos et quelques astuces pour le faire chuter. 🍷 🧱 Comment sont imposés les actifs alternatifs, comme le vin ou les LEGO et les montres ? 👩‍💻 Les impôts liés au freelancing et aux side business. 💡 Nos astuces pour mieux gérer impôts et budget.

👩‍🏫 Learn : 4 fois par mois, nous creusons un sujet des finances personnelles pour vous aider à mieux le comprendre.

Cette newsletter est gratuite pour tous·tes les abonné·es.

⏱️ Temps de lecture : 36 minutes

Hey Snowballers,

Vous savez que c'est la saison de la déclaration des impôts, j'espère ? La date limite de déclaration en ligne dépend du département de résidence :

  • départements 01 à 19 et non-résidents : jeudi 22 mai 2025 ;
  • départements 20 à 54 : mercredi 28 mai 2025 ;
  • départements 55 à 976 : jeudi 5 juin 2025.

Comme nous l'avions fait en 2023, l'édition d'aujourd'hui est un peu spéciale, car une bonne partie de la team des rédactrices et rédacteurs Snowball ont contribué à sa rédaction.

On va vous donner les points clés et quelques astuces pour remplir votre déclaration d’impôts. Si c’est déjà fait, vous pouvez garder cette édition bien au chaud pour l’an prochain.

Et j’imagine que vous connaissez forcément des gens qui paient des impôts ? Si oui, vous pouvez leur transférer ce mail.

Cette édition est longue, mais vous n’avez pas à tout lire. Piochez seulement les informations qui sont intéressantes pour vous. Pas besoin de lire la partie crypto si vous n’avez rien à déclarer en cryptos, par exemple…

Ah, et pour la lire dans un cadre plus confortable, je vous conseille d'aller sur notre site.

Yoann ❤️

🎙️ Pour rappel, pour suivre les actus éco, finance et business en moins de 10 minutes tous les matins, vous pouvez vous abonner au Daily Snow sur Spotify ici et sur Apple Podcast là. On est dans le top 20 des podcasts actualités (petit moment fierté).

🏡 Avant de commencer, est-ce que ça vous dit de profiter de la baisse des taux d'intérêt ?

Non, mais sérieux ?! Ils servent à quoi nos impôts ?

[YOANN] Ah… La grande question universelle qu’on a souvent dans la bouche quand on râle...

D'ailleurs j'avais fait ce petit post sur LinkedIn qui avait pas mal déchaîné les foules, car il manquait volontairement de précision :

Bref. À quoi servent les impôts ? La réponse est courte et simple :

  • Ils servent à financer les dépenses publiques (y compris le fonctionnement du Trésor public lui-même) ;
  • Ils servent à diminuer les inégalités en redistribuant les revenus des ménages ;
  • Ils servent à orienter de façon positive ou négative la consommation des ménages et des entreprises (impôts sur les cigarettes élevés et déduction d’impôts pour des produits eco-friendly, par exemple).

Attention, l’impôt est différent de la cotisation sociale, car un impôt n’a pas de contrepartie directe alors que la cotisation sociale donne droit à une prestation. Les deux sont des prélèvements obligatoires.

On va faire simple et recopier ce que nous dit l’État français :

Les trois principaux postes de dépenses publiques sont les retraites, l’assurance maladie et l’Éducation nationale. Ils représentent plus de 55 % à eux trois.

  • Entretien des routes,
  • Sécurité sociale,
  • Des espaces verts,
  • Des forêts,
  • L’Éducation,
  • La Sécurité,
  • La charge de la dette (si vous vous souvenez de l’édition sur les obligations, les coupons des obligations de l’État français se trouvent dans cette charge de la dette),
  • Etc.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, les recettes de l’État sont largement inférieures à ses dépenses et c’est pour ça qu’il doit emprunter de l’argent régulièrement. Vu que l’État est censé être éternel, cela ne pose pas de problème (pour l’instant). Si vous pouviez vivre éternellement comme Highlander, votre capacité d’emprunt serait gigantesque.

En 2021, ce sont 741 milliards d’euros qui ont été récoltés par les impôts ! Environ deux fois les revenus d’Apple en 2022. Voici les principaux impôts :

  • 184,8 milliards d’euros via la TVA ;
  • 137,3 milliards d’euros avec la CSG ;
  • 79,8 milliards d’euros via l’impôt sur le revenu.

Comme évoqué dans ce vieux Snow Report, la France n’est pas trop mal lotie en termes de diminution des inégalités et de redistributions des revenus :

[…] 3 économistes français se sont lancés dans une étude des inégalités en France. Mathias André (Insee), Jean-Marc Germain (Insee et École Nationale des Ponts – ParisTech ENPC), Michaël Sicsic (Insee et CRED TEPP, Université Paris II) ont écrit un papier nommé ‘Do I get my money back?’: A Broader Approach to Inequality and Redistribution in France With a Monetary Valuation of Public Services. Dans ce document, “quand on regarde les flux d'argent, seulement 32 % des ménages reçoivent davantage de l'État qu'ils ne lui versent (prestations sociales d'un côté, impôts et cotisations de l'autre). Mais quand on élargit le tableau en intégrant les services « en nature » (école, hôpital, police, etc.), 60 % des Français sont bénéficiaires du système.”

Cette fonction de redistribution est essentiellement remplie par les impôts progressifs, ceux dont le taux augmente selon vos revenus ou votre patrimoine, comme votre salaire, évoqués par Vincent dans cette édition de Snowball - La bonne paye.

Selon Brief.eco, “À cette redistribution dite « verticale » s’ajoute pour l’impôt sur le revenu une redistribution « horizontale », entre des personnes ayant les mêmes ressources, mais des charges de famille différentes, afin de rapprocher leur niveau de vie. C’est la fonction du quotient familial qui divise le revenu imposable de chaque foyer en un certain nombre de parts correspondant à sa composition.”

Finalement, les impôts sont aussi utilisés comme un moyen de vous pousser à consommer moins ou davantage de certaines choses.

  • Pour faire chuter la consommation de tabac qui a des externalités négatives sur la société (cancers, dépenses pour la Sécu, etc.), l’État taxe fortement les paquets de cigarettes. En 2020, c’était 82 % du prix d’un paquet de cigarettes qui revenait à l’État !
  • Pour pousser des entreprises ou des individus à consommer davantage de certains biens ou à faire certaines choses, il existe des niches fiscales. Elles permettent de payer moins d’impôts si vous achetez tel objet ou tel service.

C’est un sujet relativement “touchy”, car il est souvent compliqué de connaître l’intégralité des effets d’une politique d’imposition visant à orienter les comportements des individus et des entreprises. Il peut exister des effets pervers (augmentation de la consommation de cigarettes de contrebande, par exemple).

OK, vous savez maintenant à quoi servent vos impôts, allons maintenant voir comment les déclarer avec la team Snowball.

Je laisse la parole à Vincent.

Mais avant, est-ce que vous investissez dans les cryptos ? Si oui, vous savez certainement que le calcul des impôts sur vos plus-values cryptos n'est pas évident (on en parle plus bas avec tx). Notre deuxième partenaire du jour devrait donc vous intéresser grandement si vous voulez gagner du temps et de la tranquillité d'esprit.

[VINCENT] Pour bien comprendre quelle est l’incidence fiscale de nos diverses sources de revenus (salaires, immobilier, actions, crypto, vin, LEGO…), je vous propose une petite vue d’ensemble de la méthode de calcul de l’impôt sur le revenu (IR).

La déclaration des revenus, qui a lieu chaque année entre avril et juin, permet de calculer le montant de l’impôt que vous devrez, de manière définitive, au titre de vos revenus de l’année passée. Ainsi, nous déclarons actuellement les revenus perçus en 2024.

Mais alors, à quoi sert l’impôt prélevé à la source si l’on doit de nouveau faire une déclaration ? 

Eh bien, le but de la déclaration est d’obtenir le bon montant à payer en prenant en compte de manière exhaustive toutes les règles fiscales applicables à notre situation au 31 décembre 2024, une fois “le bilan de l’année” réalisé.

Le prélèvement à la source n’est finalement qu’une estimation de l’impôt réellement dû calculé sur la base d’éléments qui ne sont pas toujours exhaustifs ou suffisamment à jour. 

Ainsi, après avoir rempli notre déclaration, 3 cas peuvent se poser : 

  1. Les prélèvements à la source collent parfaitement au montant de l’impôt calculé lors de la déclaration. Dans ce cas, pas de complément à verser et aucun remboursement à attendre (mais c’est extrêmement rare).
  2. Si nous avons trop versé d’impôt par rapport au calcul définitif, l’administration fiscale nous remboursera le trop-versé, entre juillet et fin septembre.
  3. À l’inverse, si nos revenus ont été plus importants que ceux estimés (soit par l’administration fiscale sur la base des revenus de l’année précédente, soit par nous-mêmes dans le cadre d’une modification du taux de prélèvement à la source), nous devrons verser un complément en plus de l’impôt déjà payé. Ce versement devra être effectué entre septembre et décembre 2025.

📌 Bon à savoir : si le solde à verser est supérieur à 300 €, nous bénéficierons d’un échéancier sur 4 mois, d’un montant identique entre septembre et décembre 2025. À l’inverse, le complément sera versé en une seule fois, fin septembre 2025, si le montant du complément est inférieur à 300 €.

Parler d’impôt sur le revenu revient à parler de l’ensemble des revenus que vous touchez tout au long d’une année. C’est un sujet très riche ! L’idée ici est de vous en proposer une synthèse.

Le revenu imposable est constitué de l’ensemble des revenus et gains de toutes sortes, quelle que soit leur provenance. Pour tenir compte de la spécificité de chaque grand type de revenu, on a déterminé de grandes familles, appelées “revenus nets catégoriels”. Il en existe 8 :

  • Les traitements, salaires, pensions et rentes viagères ;
  • Les rémunérations des dirigeants de société ;
  • Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
  • Les bénéfices non commerciaux (BNC) ;
  • Les bénéfices agricoles ;
  • Les revenus fonciers ;
  • Les revenus mobiliers ;
  • Les plus-values immobilières, sur valeurs mobilières, sur biens meubles et professionnelles.

Le but de ce découpage est de pouvoir appliquer des règles adaptées à chaque situation, notamment dans la prise en compte de certains déficits ou dans l’application de certaines charges déductibles.

👉 C’est par exemple à ce stade que l’on va déduire les frais professionnels (montant forfaitaire de 10 % par défaut) pour la catégorie des traitements et salaires.

Une fois le montant net de chaque revenu catégoriel calculé, il nous faut déterminer le revenu net imposable.

Il existe quelques étapes intermédiaires à respecter pour arriver au calcul du revenu net imposable.

Tout d’abord, nous allons additionner l’ensemble des revenus nets catégoriels (diminués éventuellement des déficits déductibles ou reportables. Exemples : déficits fonciers, déficits agricoles, déficits non commerciaux…), et ainsi obtenir le revenu brut global.

Ensuite, il faudra éventuellement déduire certaines charges, parmi lesquelles on retrouve : 

  • Les pensions alimentaires ;
  • Les versements volontaires sur un PER individuel ou collectif ;
  • Les frais d’accueil des personnes âgées de plus de 75 ans ;
  • Les dépenses de grosses réparations supportées par les nus-propriétaires ;
  • La CSG afférente à certains revenus du patrimoine et produits de placement.

Une fois ces déductions effectuées, nous obtenons le revenu net global.

Et ce n’est pas fini !

Des abattements spéciaux peuvent être appliqués sur ce revenu net global. Ces derniers concernent : 

  • Les personnes âgées,
  • Les invalides,
  • Les enfants à charge ayant fondé un foyer distinct,
  • Les mariés, pacsés ou chargés de famille rattachés à votre foyer.

Lorsque ces abattements ont été pris en compte, on obtient le revenu net imposable.

L’ensemble de ces premières étapes pourrait être résumé ainsi : 

Maintenant que nous connaissons le revenu net imposable, nous allons pouvoir calculer l’impôt sur le revenu à proprement parler. Pour cela, il faut commencer par regarder la composition du foyer fiscal.

En France, l’impôt sur le revenu est calculé en prenant en considération les revenus du foyer fiscal. Ce foyer peut notamment être composé d’un couple pacsé ou marié et des personnes qu’il a à sa charge : il s’agit généralement des enfants, mais cela peut aussi concerner des personnes âgées qui vivent sous le même toit.

💡 Si vous êtes en couple, sans être marié ou pacsé, vous êtes considéré comme célibataire par l’administration fiscale.

Cette composition du foyer fiscal est traduite en nombre de parts fiscales pour le calcul de l’impôt à proprement parler. Je vous donne quelques exemples (mais il faut regarder chaque situation de manière détaillée, car il existe de nombreuses exceptions) : 

  • 1 célibataire, divorcé(e) ou veuf(ve), sans personne à charge = 1 part ;
  • 1 couple marié ou pacsé, sans enfant à charge = 2 parts ;
  • 1 couple marié ou pacsé avec 1 personne à charge = 2,5 parts ;
  • 1 célibataire, divorcé(e) vivant en couple avec 2 enfants à charge exclusive = 2 parts ;
  • 1 célibataire, divorcé(e) vivant seul(e) (parent isolé) avec 2 enfants à charge exclusive = 2,5 parts ;
  • 1 veuf(ve) vivant seul(e) avec 2 enfants à charge exclusive = 3 parts.

Lorsque l’on connaît le nombre de parts du foyer fiscal et l’ensemble des revenus nets imposables de chaque membre de ce même foyer, nous allons (enfin) pouvoir assujettir cette somme au barème de l’impôt sur le revenu.

Au préalable, nous allons diviser le montant du revenu net imposable du foyer fiscal par le nombre de parts fiscales.

Ensuite, nous allons appliquer un barème au montant ainsi obtenu. Artificiellement, le revenu va être “découpé” en plusieurs tranches auxquelles des taux d’imposition spécifiques vont s’appliquer.

Concrètement, pour les revenus imposables de l’année 2024, le barème par part de foyer fiscal est le suivant (5 tranches) :

  • T1 : revenus jusqu’à 11 497 € → taux d’imposition : 0 % ;
  • T2 : revenus compris entre 11 498 et 29 315 € → taux d’imposition : 11 % ;
  • T3 : revenus compris entre 29 316 et 83 823 € → taux d’imposition : 30 % ;
  • T4 : revenus compris entre 83 824 et 180 294 €→ taux d’imposition : 41 % ;
  • T5 : revenus supérieurs à 180 294 € → taux d’imposition : 45 %

👉 En application de ce barème, aucun impôt ne sera dû au titre des 11 497 premiers euros de revenus nets imposables. Au-delà de ce montant, les revenus supplémentaires seront assujettis au taux de 11 %, dans la limite de 29 315 € et ainsi de suite.

👱‍♀️ Prenons l’exemple d’Alice, qui a gagné 35 000 € net imposables en 2024. Voyons comment sera calculé son IR :

Cependant, si le foyer est composé de plusieurs parts, il faudra multiplier le résultat de l’assujettissement au barème par le nombre de parts constituant le foyer fiscal.

Prenons l’exemple d’un couple marié pour illustrer le cas :

Notez bien que, dans le second exemple, on divise par 2 avant d’appliquer le barème et de multiplier le résultat du barème par 2 (puisqu’un couple vaut pour 2 parts fiscales).

Le montant calculé dans ces deux exemples nous permet de déterminer l’impôt brut. Mais nous n’allons pas nous arrêter là, ce serait bien trop simple. Cet impôt brut va ensuite connaître des corrections.

Pour connaître le montant final de l’impôt à régler par le foyer fiscal, il faut appliquer successivement les corrections suivantes : 

  • Plafonnement des effets du quotient familial ;
  • Décote ;
  • Réductions d’impôts ;
  • Impôt sur les plus-values ou profits à titre proportionnel ;
  • Reprises de réductions ou de crédits d’impôt antérieurs ;
  • Impositions additionnelles (dont la flat tax) ;
  • Imputations diverses ;
  • Plafonnement global de certains avantages fiscaux.

Je ne vais pas aborder tous ces mécanismes, mais laissez-moi vous dire deux mots des trois premiers.

Le plafonnement des effets du quotient familial : ce joli nom signifie simplement que l’économie d’impôt liée à la demi-part (ou part) “procurée” par le(s) enfant(s) du couple est limitée à un montant défini chaque année dans la loi de Finances (votée au mois de décembre par le Parlement et exceptionnellement en mars cette année du fait de la censure du précédent gouvernement). Le montant de ce plafonnement est de 1791 € par demi-part pour le calcul de l’impôt sur le revenu de 2024.

La décote : pour faire simple, c’est une diminution de l’impôt des contribuables les plus modestes. Cela permet de rendre encore plus progressive l’entrée dans le barème de l’impôt sur le revenu.

La décote va venir en déduction de l’impôt des personnes célibataires dont le montant de l’IR avant décote s’élève à moins de 1965 € (pour les revenus de l’année 2024). C’est également applicable aux couples dont le montant de l’IR avant décote est inférieur à 3249 €.

Concrètement, pour calculer le montant de décote qui viendra en déduction de l’impôt, il faudra effectuer le calcul suivant pour les célibataires : décote = 889 - montant de l’impôt x 45,25 % (pour les couples, remplacer 889 par 1470).

Exemple : une personne qui devait payer 1500 euros d’impôt (revenu net imposable de 27 930 euros pour un célibataire) avant application de la décote verra son montant déduit de : 889 - 1500 x 45,25 % = 210,25 €.

Le montant de l’impôt dû, sera donc de 1500 - 210 = 1290 €

Les réductions d’impôts : la réduction est une somme déduite du montant de votre impôt. Les situations ouvrant droit à une réduction sont limitativement énumérées. Parmi ces dernières, on peut notamment citer :

  • Les investissements “Duflot-Pinel” et “Scellier” ;
  • Les investissements locatifs (encore de l’immobilier) ;
  • La souscription au capital d’une PME ;
  • Les prestations compensatoires ;
  • Les dépenses d’accueil dans un établissement pour personne dépendante.

Une fois que vous avez retiré l’ensemble des correctifs et déductions, vous obtenez le montant réellement dû.

Cependant, celui-ci ne devra être versé que si et seulement si vous n’avez pas de crédits d’impôt qui viennent s’imputer sur ce montant ou, mieux encore, vous permettent de récupérer de l’argent.

Le crédit d’impôt est une somme soustraite du montant de l’impôt dû. Il vient en complément des réductions d’impôt. À la différence de la réduction d’impôt, le crédit d’impôt vous est remboursé en tout ou partie si son montant dépasse celui de votre impôt ou si vous n’êtes pas imposable.

Nous pouvons citer quelques exemples de dépenses donnant droit à des crédits d’impôt : 

  • Dépenses en faveur de la transition énergétique ;
  • Emploi d’un salarié à domicile (travaux de jardinage, de nettoyage…) ;
  • Frais de garde pour jeunes enfants ;
  • Investissements forestiers.

Il en existe bien d’autres encore.

Lorsque toutes ces étapes auront été suivies, vous connaîtrez le montant de l’impôt à payer ou du crédit d’impôt à percevoir. Il sera à comparer avec le montant déjà versé au titre du prélèvement à la source, comme nous l’avons vu au début de ces explications.

La démarche peut donc sembler fastidieuse, mais l’on comprend aussi pourquoi la déclaration d’impôt compte autant de cases à compléter ! L’objectif est de permettre à chaque citoyen de renseigner de manière précise son cas, afin que sa fiscalité soit adaptée à sa situation personnelle.

Je passe la main à Enzo pour le sujet immobilier.

[ENZO] Accrochez-vous, il y a du choix, entre les différents modes d’exploitation et les régimes associés.

Selon le mode d'exploitation du bien, il existe différents régimes fiscaux. 

Location nue : micro-foncier ou régime réel

En location nue, tout dépend du total de loyers annuels perçus. S'il ne dépasse pas 15 000 €, vous pouvez choisir l'option "micro-foncier", un régime simplifié qui dispense de déclaration spécifique. 

Il faudra simplement reporter le montant des loyers perçus sur la déclaration de revenus. Vous serez imposés sur 70 % de ce montant. En effet, le micro-foncier offre un abattement forfaitaire de 30 % sur les revenus, correspondant aux charges. 

Et c'est tout. 

Sinon, vous pouvez aussi choisir d'opter pour le régime réel afin de déduire vos charges au réel (travaux, intérêts d'emprunt, assurance, etc.), mais ce choix est irréversible pendant trois ans. 

⏭️ Si vous dépassez 15 000 € de loyers annuels, vous basculez automatiquement sur le régime réel.

Au régime réel, il n'y a plus d'abattement forfaitaire, mais une photographie plus précise de la réalité. Vous devrez remplir une déclaration et vos charges seront déductibles de vos revenus, pour déterminer le "résultat foncier net". 

L'objectif étant de créer ce que l'on appelle du "déficit foncier" pour gommer au maximum l'imposition. 

Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ?

Il faudra soustraire des loyers toutes les charges déductibles.

En voici une liste non exhaustive :

  • frais de réparation et d'entretien ;
  • travaux d'amélioration (rénovation énergétique, par exemple), mais pas les travaux de construction (voilà pourquoi, entre autres, faire ses travaux au black n’est pas une bonne idée…) ;
  • provisions pour charges de copropriété ;
  • frais de gestion ;
  • primes d'assurances (habitation, loyers impayés, emprunteur, etc.) ;
  • intérêts des emprunts ;
  • certains impôts (taxe foncière, ordures ménagères, etc.).

Si le résultat est négatif, bingo ! Vous avez constaté un déficit foncier. 

Il est déductible de votre revenu global et reportable sur les années suivantes, dans une certaine limite détaillée ici et avec un plafond relevé pour les dépenses de travaux de rénovation énergétique.

Si le résultat est positif, c’est sur cette base que s’appliquera l’impôt avec le calcul suivant : votre pourcentage de TMI (taux marginal d’imposition) + les 17,2 % de prélèvements sociaux.

Location meublée (LMNP) : micro-BIC ou réel 

Il arrive souvent que des propriétaires passent de la location nue à meublée pour bénéficier des avantages fiscaux du statut LMNP (Loueur meublé non professionnel). 

Ce statut est accessible si les loyers perçus représentent soit moins de 23 000 € annuels, soit moins de 50 % des revenus totaux du foyer fiscal.

Si vous faites de l’immobilier locatif votre activité principale, vous ne pourrez pas bénéficier du LMNP et passerez sous statut LMP, qui a d’autres particularités, que nous n’allons pas traiter ici. 

En LMNP, vous avez également le choix entre deux régimes. 

On va distinguer les loyers déclarés des loyers imposés (ou “base imposable”). Plus ces derniers seront faibles, plus l’impôt sera faible. 

L’objectif est donc de réfléchir au régime le plus pertinent pour minimiser les loyers imposés. 

  • Le micro-BIC est le plus simple : il consiste à déclarer les loyers perçus et bénéficier d’un abattement de 50 %. Il n’est possible d’opter pour ce régime que si on ne dépasse pas un certain seuil de revenus locatifs (actuellement fixé à 72 600 € pour les locations meublées classiques et 176 200 € pour les meublés de tourisme classés et les chambres d'hôte).
  • Le régime réel est un peu plus compliqué et nécessitera un expert-comptable. Mais cela vaut le coup, car il permettra, dans bien des cas, de ne pas payer du tout d’impôts pendant un certain nombre d’années. 

Vous allez pouvoir déduire de vos loyers les charges que vous payez (cf. liste ci-dessus, similaire à la location vide). Et il sera aussi possible de retirer un montant correspondant à un amortissement du bien et/ou des meubles avant calcul de l’impôt. Comment fait-on cela ? Eh bien, c’est là que l’expert-comptable intervient !

💡 Micro-BIC ou réel ? Pour arbitrer entre micro-BIC et régime réel si vous êtes éligible aux deux, c’est donc assez simple : si les charges déductibles + amortissement dépassent 50 % des loyers, le régime réel est plus intéressant. Sinon, optez pour le micro-BIC.

N’oubliez pas de prendre en compte dans la réflexion les frais d’expert-comptable indispensables au régime réel. 

💡 Petite astuce : en cas de doute sur le régime fiscal à privilégier en meublé, vous pouvez utiliser le simulateur en ligne de JeDeclareMonMeublé.

En ce moment, vu les taux d’emprunt encore un peu élevés et les travaux bien souvent nécessaires, le régime réel s’impose souvent comme le plus pertinent dans beaucoup de projets.

Une fois la base imposable déterminée, le calcul de l’impôt est le même que pour la location nue (% TMI + 17,2 % de charges sociales).

[MISE À JOUR 2025] Depuis la précédente édition spéciale impôts en 2023, le changement majeur est lié à la réforme du LMNP, qui était dans le collimateur de l'État depuis de nombreuses années.

Comme on disait plus haut, en louant un bien meublé, vous pouvez opter pour le régime réel. Ce régime permet d’amortir le bien, c’est-à-dire de déduire une partie de sa valeur chaque année des loyers imposables.

Résultat : très peu d’impôts pendant la durée de détention.

Le gros avantage du LMNP, qui en faisait une niche fiscale, c’était qu’à la revente, cet amortissement n’était pas réintégré dans le calcul de la plus-value.

Un vrai cadeau de la part de l’État, mais cette époque est désormais révolue.

💡 Voici ce qui a changé pour la fiscalité lors de la détention du bien en 2025 pour la déclaration fiscale de 2026 (vous avez un peu de répit) : Le gouvernement a durci le régime micro-BIC (l’abattement forfaitaire), surtout pour la location courte durée. - Meublés de tourisme classés : abattement fiscal réduit de 71 % à 50 %, plafond abaissé de 188 700 € à 77 700 €. - Location courte durée non classée : abattement réduit de 50 % à 30 %, plafond abaissé de 77 700 € à 15 000 €. - Location meublée longue durée : pas de changement, abattement maintenu à 50 % jusqu’à 77 700 €. Ces mesures s’appliqueront à partir des revenus 2025, donc lors de la déclaration fiscale de 2026.

Et maintenant, la revente.

💡 Ce qui a changé à la revente : C’est le vrai coup dur : l’amortissement devra désormais être réintégré dans le calcul de la plus-value lors de la revente. En résumé, vous paierez plus d’impôts si vous revendez un bien amorti. L’impact est surtout fort si la revente est rapide (avant 10 ou 15 ans), car les abattements pour durée de détention seront faibles. Voici les abattements en fonction des durées de détention :

Quelles stratégies possibles pour limiter l’impact lié à la revente ?

Pas de solution miracle, mais quelques pistes :

  • Réinvestir la plus-value dans une résidence principale (sans avoir été propriétaire de RP depuis 4 ans) = exonération possible ;
  • Passer les frais de notaire en charges plutôt qu’en amortissement ;
  • Passer en location nue : plus d’amortissement, donc plus de réintégration… mais une fiscalité plus lourde à court terme ;
  • Investir en société (à l’IS) : fiscalité plus lisible, mais financement plus compliqué ;
  • Passer en LMP si les loyers dépassent les revenus pros (bon courage pour le financement…) ;
  • Dernière solution qui semble la plus efficace : rebasculer le bien en RP, mais attention en cas de contrôle, ce cas n’est pas encore clairement défini, cela ne m’étonnerait pas que ce soit davantage contrôlé ou que les amortissements soient réintégrés.

Le cas des SCPI (françaises, car les SCPI européennes ont une fiscalité encore différente)

La déclaration des revenus issus des SCPI obéit à la même logique de choix entre micro-foncier (abattement de 30 %) et régime réel (revenus - charges). 

Le micro-foncier n’est possible que si le seuil de 15 000 € n’est pas dépassé (revenus SCPI et locatifs cumulés) ET que vous détenez aussi d’autres revenus fonciers issus de l'immobilier locatif “nu”.

Il faudra donc ajouter 70 % des revenus bruts des SCPI aux autres revenus du micro-foncier. Comme vu plus haut, le revenu sera taxé à hauteur de la TMI + les prélèvements sociaux. 

Dans le cas où le montant des intérêts d'emprunt et assurance emprunteur (si achat à crédit) ainsi que les charges du parc immobilier de la SCPI sont supérieurs à l'abattement de 30 %, vous aurez plutôt intérêt à opter pour le régime réel.

Nous y sommes d’ailleurs assujettis par défaut. 

Voici donc le calcul à retenir pour déclarer en régime réel (les données sont à retrouver dans l’IFU envoyé par la société de gestion de la SCPI chaque année) : 

Revenus fonciers nets = loyers bruts – intérêts d’emprunt – frais de gestion

💡 Petit rappel utile : si vous avez investi en SCPI au sein d’une assurance-vie, il n’y a rien à déclarer même si la SCPI a versé des revenus. Car c’est la fiscalité de l’assurance-vie qui s’applique.

⚒️ Quelques outils pour vous aider à déclarer vos revenus locatifs : - Qlower, une app qui vous aide à automatiser votre comptabilité ; - Un service en ligne qui vous guide par étape : JeDeclareMonMeublé ou Decla.

[MATHIEU] Comment sont imposées les plus-values en bourse ? Au maximum à 30 %.

Depuis une loi proposée par Emmanuel Macron en 2018, tous les revenus du capital sont taxés au maximum à 30 % via une flat tax. Je dis “au maximum”, car vous avez en réalité un petit choix qui peut diminuer la facture. La flat tax englobe l’impôt sur le revenu, qui est actuellement au taux de 12,8 %, et les prélèvements sociaux, qui sont actuellement au taux de 17,2 %. L’impôt de 12,8 % se substitue à l’imposition basée sur le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Cependant, vous pouvez renoncer, si vous le souhaitez, à la fraction de 12,8 % de la flat tax (case 20P en bas de la rubrique des revenus de capitaux mobiliers), pour être à la place imposés en fonction de votre barème progressif de l’impôt. Pourquoi faire ça ?

💡 Si votre taux marginal d’imposition est inférieur à 12,8 %, vous avez intérêt à opter pour le barème progressif de l'impôt…

Car cela vous permettra de payer moins de 12,8 % d'impôt sur ces revenus. Normalement, à la fin de votre déclaration, si vous n’avez pas choisi cette option, ils vous diront si vous avez intérêt à le faire ! Les impôts sont sympas.

Une fois ce choix effectué, vous devez déclarer dans la case 3VG de votre déclaration vos plus-values nettes.

C'est-à-dire vos plus-values cédées sur l’année, déduites de vos moins-values cédées sur l’année. En effet, il arrive malheureusement souvent qu’un investisseur doive céder une position, alors qu’il est en moins-value.

Un exemple : j’avais des actions Snowball que j’ai revendues en 2024 avec une plus-value de 1000 €. Malheureusement, j’avais aussi des actions Kering que j’ai dû céder avec une moins-value de 400 €. Je dois donc déclarer dans les plus-values nettes 600 € (1000 - 400 = 600). Ces 600 € seront imposés au maximum à 30 % selon mon niveau d’imposition.

💡 Généralement, et dans un souci de simplification, la plupart de vos banques ou courtiers vont soit vous fournir un IFU (imprimé fiscal unique), soit un récap avec, pour l’année, la somme de vos plus ou moins-values. Ainsi, vous aurez juste un montant à déclarer, ou une petite addition-soustraction à faire si vous avez plusieurs comptes-titres chez différentes banques ou différents courtiers.

Bref, voici quelques astuces pour optimiser v.

Astuce n°1 : vous pouvez diminuer le montant de vos impôts en diminuant les plus-values à déclarer à condition d’avoir des moins-values en stock ! Imaginez que vous avez 1000 € de plus-values à déclarer sur l'année, mais que, sur votre compte-titres, vous avez une position actuellement en moins-values de 500 € que vous souhaitez garder pour les prochaines années. Il est possible de vendre cette position et de la racheter dans la foulée. Vous aurez donc toujours en portefeuille cette position, mais fiscalement, vous avez matérialisé une moins-value de 500 €, ce qui va vous permettre de déduire 500 € de vos plus-values nettes de l’année ! Vous n’aurez donc que 500 € à déclarer au lieu de 1000 €. C’est parfaitement légal, mais assurez-vous juste de ne pas payer trop cher en frais de transactions pour faire cet aller-retour, afin que cela vaille le coup, et de bien le faire à chaque fois en fin d’année. Actuellement, c’est trop tard pour 2024.

Astuce n°2 : il existe plusieurs placements qui vous permettent d’investir en bourse et d’avoir une taxation moins importante à condition de respecter certaines contraintes. Par exemple, le PEA est LE placement que tout investisseur devrait avoir. Avec lui, moyennant un blocage temporaire de vos liquidités dans cette enveloppe fiscale (sauf si vous fermez ce dernier), vous pouvez être exonérés des 12,8 % d’impôt sur vos plus-values (mais pas des 17,2 %) et, en plus, n’être taxés sur vos plus-values que quand vous retirez cet argent du PEA et non chaque année, comme sur un compte-titres. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, il y a aussi l’assurance-vie, le PER, etc.

Astuce n°3 : si vous détenez des actions achetées avant 2018, c’est-à-dire, avant la mise en place de la nouvelle loi qui a instauré la flat tax, vous pouvez bénéficier d’un abattement sur vos plus-values en fonction de la durée de détention.

Astuce n°4 : si vous détenez des actions non françaises qui versent des dividendes, sachez que de nombreux pays taxent à la source les dividendes de leurs entreprises. Il existe de nombreuses conventions fiscales entre la France et les autres pays, et il est possible de faire des démarches pour éviter d’être taxé en double.

🚨 [YOANN] Ah, et n'oubliez pas de déclarer vos comptes à l'étranger. Même si vous avez un RIB français, je vous conseille de déclarer vos brokers qui ne sont pas basés en France, comme un compte bancaire à l’étranger via le formulaire 3916 bis. La facture peut vite monter. Il faut le faire chaque année, je précise. Si vous l'avez fait l'an dernier, il faudra le refaire.

[TX] Les obligations fiscales liées aux cryptos sont assez proches de celles appliquées à la bourse. Deux points essentiels sont à retenir : la déclaration des comptes d'échanges, et l’imposition sur les plus-values.

On commence par le plus simple : la déclaration des comptes. Si vous avez un compte ouvert chez un broker crypto (qu’on appelle aussi exchange centralisé) qui n’est pas basé en France, vous devez le déclarer comme un compte bancaire à l’étranger via le formulaire 3916 bis. Cela concerne toutes les plateformes qui détiennent vos cryptos pour vous (Binance, Coinbase, Kraken, etc.). Sont donc exclus les portefeuilles où vous détenez vous-mêmes vos cryptos (Ledger, Metamask, Rabby, etc.).

Il faudra indiquer le nom de la plateforme, son adresse, et un numéro de compte (l’adresse mail utilisée à l’inscription suffit en général). Vous pouvez retrouver l’adresse des principaux exchanges centralisés dans cet article de Cryptoast et Waltio, notre sponsor du jour, vous accompagne aussi (pour rappel ils vous offrent 10 % de réduction avec le code SNOWBALL10 ici).

En cas d’oubli ou de non-déclaration, vous risquez une amende de 750 €, qui peut grimper à 1500 € si la valeur du compte dépasse 50 000 €.

Passons maintenant à la partie un peu plus croustillante : l’imposition.

En France, seules certaines transactions sont imposables. Ce sont celles où vous vendez vos cryptos contre de la monnaie fiat (euros, dollars, etc.), ou quand vous les utilisez pour acheter un bien ou un service (paiement via une carte bancaire crypto, achat sur Internet directement en crypto, etc.). Chacune doit être déclarée séparément via le formulaire 2086. Les échanges entre cryptos (ex : BTC vers ETH, ou BTC vers stablecoin) ne sont pas imposables.

Le taux d’imposition par défaut est de 30 % sur les plus-values (la flat tax), qui se compose de 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Mais, vous pouvez profiter d'une exonération si le total des ventes sur l'année est inférieur à 305 €. Si vous êtes dans ce cas, cela ne vous dispense pas de faire la déclaration. Et si vos plus-values sont supérieures à ce montant, il sera automatiquement déduit de votre déclaration.

Sachez que, comme en bourse, il est possible d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu à la place de la flat tax. Cela peut être avantageux si votre revenu imposable est inférieur à 29 315 €.

Concernant les cryptos obtenues gratuitement (airdrops, minage, staking), elles doivent être intégrées à votre portefeuille avec un prix d’acquisition de zéro. Autrement dit, si vous les revendez, l’intégralité du montant est considérée comme une plus-value.

Pour le calcul de la plus-value, prenons un exemple simple :

Vous achetez 1 BTC à 50 000 €. Plus tard, vous le revendez à 100 000 €. Vous réalisez donc une plus-value de 50 000 €. Vous devrez payer 30 % de 50 000 €, soit 15 000 €.

Deuxième scénario : vous achetez toujours 1 BTC à 50 000 €, mais vous en vendez 20 % à 70 000 € par BTC, soit 14 000 €. Sur ces 14 000 €, il va falloir calculer la part liée à votre mise initiale et celle liée à la plus-value. Pour cela, on effectue le calcul suivant :

Mise initiale : le montant total que vous avez investi en crypto moins les cessions réalisées.

Valeur du portefeuille : combien vaut votre portefeuille au moment de la cession.

Montant de la vente : le montant de la cession.

Avec notre exemple, cela donne : (70 000 - 50 000) x 14 000 / 70 000 =  4000 €. Cela veut dire que, sur les 14 000 € récupérés lors de cette cession, 10 000 € correspondent à la mise initiale investie et le reste est la plus-value sur laquelle il faudra payer les 30 %. Dans notre cas, cela correspond à 4000 x 0,3 = 1200 €.

Si votre portefeuille contient plus d'une crypto, le calcul est exactement le même, sauf que la mise initiale correspond à l'ensemble des euros qui ont été investis pour acheter des cryptos, et que la valeur du portefeuille au moment de la cession correspond à la somme de toutes les positions cryptos détenues au moment de la cession.

Il est important de connaître la somme des montants que l'on a investis (la mise initiale) afin de pouvoir calculer correctement le montant des plus-values. À chaque cession, il est important de soustraire la part liée à l'investissement initial. Dans notre exemple précédent, à la prochaine cession, la mise initiale sera de 50 000 - 10 000 = 40 000 €.

💡 Astuce : si on a perdu le compte des sommes investies initialement ou de la valorisation de son portefeuille au moment de la cession, on peut considérer avoir acquis l'ensemble du portefeuille à un prix de zéro. Dans ce cas, vous paierez 30 % sur l’intégralité des montants récupérés lors des ventes. Ce n’est pas idéal, mais ça permet de rester dans les clous si vous n’avez plus de traces de vos investissements d’origine.

Pour rappel, Waltio propose de vous aider gratuitement à déclarer vos impôts si vous avez fait moins de 50 transactions dans l'année et vous bénéficiez de 10 % de réduction avec le code SNOWBALL10 si vous avez réalisé plus de transactions.

[JC] Que votre investissement porte sur les LEGO ou le vin, en tant que résident fiscal français :

  • Si votre activité est une activité patrimoniale, occasionnelle, celle-ci est encadrée dans la fiscalité du particulier.
  • Par contre, si vous en faites une activité professionnelle, dans ce cas, il s’agit d’une activité de bénéfice industriel et commercial (BIC).

En tant qu’activité occasionnelle, la vente de LEGO ou de vin est assimilée à un bien meuble. 

Sa vente implique donc un impôt sur la plus-value : 

  • au barème progressif de l’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux ;
  • ou flat tax à 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux).

💡 Cette cession doit faire l’objet d’une déclaration dans le mois qui suit la cession, via le formulaire 2048-M-SD.

💡 Par ailleurs, il y a deux mécanismes à connaître : - En dessous d’une vente de 5000 €, vous êtes totalement exonérés d’impôt.  - Un abattement de 5 % par année de détention au-delà de la deuxième année est accordé par l’administration fiscale. La plus-value est donc définitivement exonérée au bout de 22 ans (loi de finances 2014) ; - Attention, comme en matière immobilière, les moins-values ne sont pas prises en compte.

💡 Le cas de la succession : toute succession donne lieu au paiement de droits à l’administration fiscale, appelés « droits de succession ». Ils correspondent à un barème de taxation appliqué sur la valeur nette des biens laissés par le défunt, répartis entre les héritiers et les légataires. Le vin et les LEGO font donc partie de cette liste d’actifs à prendre en compte dans la succession.

🍷 Cas spécial du vin : On a vu qu'en dessous d’une vente à 5000 €, vous étiez exonéré d’impôts. En pratique, cette exonération porte sur la valeur du lot vendu (que ce soit 1 bouteille, ou 10). Ainsi, il peut être intéressant de privilégier la vente de bouteille à l’unité (pour en faire 1 seul lot) afin de tirer un maximum parti de cette exonération. ⚠️ Mais attention ! Mieux vaut ne pas en abuser. Car si vous vous faites contrôler et que l’on se rend compte que vous jouez avec cette limite régulièrement, cela pourrait être retenu contre vous. C’est un point qui laisse beaucoup de place à l’interprétation.

[YOANN] Bon, on ne va pas tout vous détailler, car c’est un peu compliqué, mais voici un petit résumé du site du gouvernement :

En tant que vendeur, vous devez vous acquitter de la taxe forfaitaire sur les objets précieux à l’occasion de la vente de métaux précieux, d’objets d’art et de collection. Son montant varie, selon la nature du bien vendu, de 6 % à 11 % du montant du bien, auquel s’ajoute la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) s’élevant à 0,5 %.

Et voici les deux principales ressources qui pourront vous servir :

[YOANN] Alors ici, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais vous parler du cas le plus basique : vous voulez lancer un petit side business ou side project et vous ne savez pas si ça va marcher.

  1. Ne vous embêtez pas à créer une forme juridique dès le début, selon moi (c’est mon simple point de vue).
  2. Si vous voyez que vous arrivez à générer des revenus, alors ne vous compliquez pas trop la vie et optez pour le statut de micro-entreprise. Les démarches sont très simples et rapides. Ce qui est top avec ce statut, c’est que, si vous n’avez pas de revenus, il n’y a rien à payer !
  3. Quand penser à un autre statut ? Quand vous atteignez les limites du statut de micro-entreprise ou alors si vous quittez votre job et que la SASU ou EURL peut vous permettre de cumuler allocations chômage et revenus via votre entreprise. Voici les limites de la micro-entreprise en termes de chiffre d’affaires :
    1. 188 700 € pour les activités de vente de marchandises, de vente à consommer sur place et de fournitures de logement (hors location meublée autre que meublé de tourisme ou chambre d’hôte - 1 catégorie) ;
    2. 77 700 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC - 2e catégorie).

💡 Pour aller encore plus loin avec la micro-entreprise, on vous conseille La Micro by Flo. Florian propose un contenu au top pour vous aider pas à pas. Il a même créé un chatbot pour vous aider à faire votre déclaration de revenus pas à pas.

[YOANN] Pour cette section, je vais reprendre ce qu'Alice avait rédigé à l'époque (elle a quitté la team Snowball depuis).

[ALICE] Autant vous ne pouvez pas échapper aux impôts, autant vous pouvez éviter d’en faire un moment désagréable.

Commençons par un chiffre plutôt positif !

8 Français sur 10 considèrent le paiement de l’impôt comme un acte citoyen.

C’est ce que nous apprend la première édition du rapport « Les Français et les prélèvements fiscaux et sociaux », commandé par le Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO). Cela s’explique notamment parce qu’aux yeux des Français, l’impôt « permet de participer à la vie du pays en finançant divers services publics et aides sociales ».

Donc, sur le principe, les Français ne sont pas fâchés de payer l’impôt sur le revenu. Mais alors, qu’est-ce qui vient gâcher ce moment de communion entre citoyens tricolores ?

  1. La peur d’avoir une mauvaise surprise : évolution des taux, des réglementations, des revenus, difficile d’avoir une idée concrète de ce qui nous attend !
  2. L’incompréhension du mécanisme fiscal : se faire ôter une partie de son revenu durement gagné, sans savoir vraiment comment le taux est calculé ou pourquoi le voisin s’en sort mieux ;
  3. Le sentiment de trop payer : « Avec tout ce que j’ai déjà versé, il faut que je fasse une rallonge ?? » ;
  4. La complexité de la déclaration : bien qu’avoir une déclaration préremplie est appréciable, comment s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur ou de nouvelle case à remplir ? À cela s’ajoute la peur de ne pas effectuer correctement la déclaration et d’y laisser quelques plumes ;
  5. Le processus laborieux que cela engendre : rassembler ses fiches de paie, retrouver une trace des dons effectués, etc. ;
  6. La phobie administrative, qui entraîne bien souvent de la procrastination.

Astuce 1 : connaître sa fiscalité et anticiper le montant de ses impôts

Pour anticiper au mieux ce qui vous attend, établissez votre profil, notamment en listant tous les éléments qui pourraient affecter votre fiscalité :

  • Quels types de revenus recevez-vous ?
  • Percevez-vous des avantages en nature ?
  • Quel est votre statut matrimonial ?
  • quelle est la composition de votre foyer fiscal ?

Ensuite, pour avoir une idée du montant de vos impôts, vous pouvez utiliser un simulateur. Pour quelque chose de très sexy et facile à utiliser, je vous conseille le simulateur créé par Vincent et partagé dans cette édition de Snowball – La bonne paye. Il sera une excellente première étape si vous êtes salarié(e).

Sinon, rendez-vous sur le simulateur de l’État.

Votre revenu n’est pas fixe (entrepreneur, side business, etc.) ? Pensez à faire un scénario optimiste et un pessimiste ! Personnellement, je préfère me baser sur le scénario optimiste et utiliser le taux d’imposition le plus haut que je pense pouvoir atteindre.

Astuce 2 : surveiller votre taux de prélèvement

En cas de hausse ou de diminution de revenus, il faut renseigner ses nouveaux revenus, car cela va permettre d'actualiser son taux.

Astuce 3 : gérer vos provisions

Vous l’avez compris, prélèvement automatique ou non, vous avez la main sur la gestion du provisionnement de votre impôt. En ajustant votre taux, vous pouvez :

  • le surestimer légèrement pour avoir un matelas de secours en cas de mauvaise surprise ;
  • le sous-estimer légèrement pour scinder votre provision en deux : 
  • une dans les caisses de l’État ;
  • l’autre dans un placement liquide pas du tout risqué. Typiquement, ne placez pas la provision de vos impôts sur du Bitcoin ou sur un PEA que vous venez d’ouvrir. Le premier est trop risqué, tandis que le second n’est pas suffisamment liquide.

Si vous ne bénéficiez pas du prélèvement à la source, comme c’est le cas avec le revenu des freelances, trois possibilités s’offrent à vous :

  • Optez pour le versement libératoire de l’impôt : attention, ça n’est pas toujours intéressant, comme l’a démontré Delphine un peu plus haut ;
  • Épargnez tous les mois un pourcentage de votre chiffre d’affaires imposable équivalent à votre taux d’imposition ;
  • Effectuez des versements anticipés au rythme de votre choix (mensuel ou trimestriel), en faisant le même calcul que pour l’option précédente.

J’avais déjà évoqué le cas des versements anticipés dans l’édition de Snowball – Budget dédiée au ménage de printemps, je vous laisse aller jeter un œil !

Astuce 4 : faire un suivi régulier

Plutôt que de consacrer un, voire plusieurs week-ends à votre déclaration d’impôts, pourquoi ne pas y consacrer quelques minutes tous les mois ?

Dans un tableur ou un cahier, ayez le réflexe de noter les évènements qui vont impacter vos impôts :

- tous les mois, notez le montant des prélèvements mensuels effectués (le total figure sur votre fiche de paie de décembre, mais c’est une habitude à prendre bénéfique pour votre gestion de budget) ;

- consignez au même endroit toutes les dépenses vous donnant droit à une réduction ou un crédit d’impôt, ainsi que les justificatifs correspondants. Vous pouvez, par exemple, tout scanner dans un dossier dédié sur votre ordinateur, ou tout rassembler dans une chemise papier.

Ainsi, au moment d’effectuer votre déclaration, vous n’aurez pas à courir après le reçu fiscal du don effectué en juin, ou le suivi de vos chèques CESU.

Astuce 5 : ne pas hésiter à demander de l’aide

Comprendre le fonctionnement des impôts, votre situation personnelle, les optimisations auxquelles vous avez droit, etc., c’est la base. Cependant, soyons honnêtes, notre système peut être compliqué. Si vous sentez que ça vous dépasse, ne baissez pas les bras et demandez de l’aide. Comptable, conseiller fiscal, le Discord Snowball et même le service des Impôts ont peut-être des réponses à vous apporter.

💡 Concernant les Impôts, veillez à toujours passer par la messagerie sécurisée de votre espace impots.gouv. En général, les réponses sont rapides et pas mauvaises du tout.

Je termine en vous recommandant l’épisode « Pourquoi on déteste les impôts (tout en continuant à les payer) ? » du podcast Sans oser le demander, diffusé sur France Culture le 24 avril 2023. Vous y retrouverez Alexis Spire, sociologue, directeur de recherche au CNRS et auteur de Résistances à l'impôt, attachement à l'État, au micro de Géraldine Mosna-Savoye.

[YOANN] Pfiouuuuuuu ! C'était un sacré morceau.

J'espère que cette édition vous a été utile et qu'elle vous servira à remplir votre déclaration en toute sérénité. Si vous souhaitez accéder à plus de contenu pour passer à l'action et mieux gérer vos finances personnelles (ou juste pour soutenir Snowball), il existe Snowball+ :

❄️

Rejoins l’aventure Snowball

Plus de 70 000 personnes reçoivent déjà Snowball.
1 article par semaine pour enfin prendre le contrôle de tes finances (sans jargon ni prise de tête).

Et n'hésitez pas à me poser vos questions en répondant à ce mail si vous avez des doutes ou des questionnements.

À très bientôt !

Yoann ❤️