🔮 Investir dans le futur des paiements ?

Hey Snowballers,

Ici Yoann. J'espère que vous allez bien et que vous avez bien profité de la finale de la Ligue des champions. Bravo Paris ! Match exceptionnel. Vous avez bien mérité votre victoire. Mais étant supporter de l'OM, je ne peux m'empêcher de dire : "À jamais les premiers". 🤍🩵

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Je laisse maintenant le micro à Mathieu et tx pour la météo des marchés et je vous retrouve juste après pour l'analyse d'action du jour.

Yoann ❤️

🗺️ La carte des marchés est ici.

Les marchés ont terminé la semaine en hausse, mais l’optimisme de vendredi a été freiné par le manque de progrès dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine, un contraste avec les avancées perçues plus tôt dans la semaine sur le front Europe/États-Unis.

La semaine avait pourtant bien démarré après un échange téléphonique constructif entre Trump et von der Leyen, au cours duquel la présidente de la Commission européenne avait exprimé sa volonté de conclure rapidement un accord avec Washington, une position saluée par Trump. Aucun accord n’a encore été signé, mais les espoirs sont revenus.

Autre élément apprécié par les marchés : le tribunal de commerce international des États-Unis a suspendu partiellement certaines surtaxes douanières imposées par Donald Trump, estimant que leur adoption relevait du Congrès et non de la Maison-Blanche. Trump a fait appel, et même sans être juriste, il semble qu’il dispose encore de plusieurs leviers pour parvenir à ses fins par d’autres moyens. En résumé : une bonne nouvelle… qui pourrait bien ne pas en être une.

J’ai aussi noté les excellents résultats de Nvidia, qui a rassuré sur l’impact des restrictions à l’export vers la Chine. 

Dans ce contexte, les taux américains à 10 ans ont légèrement reflué cette semaine, signe d’un début de détente sans doute lié aux récentes actions gouvernementales pour alléger la pression sur le marché obligataire.

Vendredi, Trump a ravivé les tensions commerciales en accusant la Chine de bloquer les négociations, sans annoncer de nouvelles mesures pour l’instant, mais les marchés restent sur leurs gardes. Il a également appelé plusieurs entreprises occidentales, dont Synopsys, Cadence Design et Siemens AG (80 % du marché chinois des logiciels EDA), à cesser leurs ventes en Chine.

Enfin, sur le dossier ukrainien, l’UE envisage d’exclure 20 banques russes du système SWIFT. De son côté, Trump a qualifié Poutine de "fou" et n’a pas exclu de nouvelles sanctions américaines contre la Russie.

Mathieu

🗺️ La carte des marchés est ici.

Du côté des cryptos, le marché termine la semaine en légère baisse de -4,7 %. BTC affiche une performance de -4,3 %, mais en finissant la semaine et le mois de mai avec une clôture au-dessus de 104 000 $, c’est-à-dire plus haute que celle du mois de janvier dernier. À moins d’un retournement brutal dans les prochaines semaines, c’est un signal plutôt positif de continuation de la tendance haussière.

ETH s’en tire un peu mieux avec une baisse de seulement -1,9 % sur les 7 derniers jours. Le reste des altcoins est à la traîne. Le TOTAL3, qui mesure la capitalisation totale des cryptos hors BTC et ETH, a diminué de 6,8 % depuis la semaine dernière. Malgré sa légère correction, le bitcoin reste l’actif le plus fort du marché. Sa dominance est remontée ces dernières semaines pour atteindre presque 65 % de la capitalisation totale du marché crypto.

Pendant ce temps, la demande pour les ETF BTC est croissante. Cette semaine, ce sont plus de 3 milliards de dollars qui y ont été déposés. Encore une fois, on observe aussi une hausse des dépôts sur les ETF ETH. C’est plus modeste – 300 millions de dollars – mais c’est suffisamment inhabituel pour qu’il soit important de le notifier.

Dans le même temps, les investisseurs restent quasi inertes. Bitcoin se trouve à des niveaux records et la demande des institutionnels est plus forte que jamais, mais on n’observe presque aucun intérêt des investisseurs particuliers, qui semblent complètement anesthésiés.

Du côté des actus, voici ce qu’il ne fallait pas manquer :

• FTX annonce un second remboursement de 5 milliards de dollars. Il concerne principalement les réclamations supérieures à 50 000 $, avec des remboursements jusqu’à 120 % de la somme perdue. Il sera intéressant d’observer si cela aura un impact sur le marché dans les semaines à venir.
• Trump Media lève 2,32 milliards de dollars pour acquérir du bitcoin. Les fonds proviennent d’une cinquantaine d’institutions financières sous la forme d’émissions d’actions et d’obligations.
• GameStop déclare avoir acheté 4710 BTC, soit environ 500 millions de dollars. L’action GME a ouvert en hausse de 2,8 % avant de chuter de plus de 17 % dans les deux jours qui ont suivi.
• Le portefeuille MetaMask supporte désormais le réseau Solana, ce qui permet d’envoyer et de recevoir des fonds, ou de se connecter aux protocoles de la finance décentralisée comme Jupiter ou Raydium. Une évolution intéressante, mais pas sûr que ça suffise à convaincre les utilisateurs de revenir.
• Après des gains latents de plus de 80 millions de dollars, le trader James Wynn a été liquidé. On en parlait la semaine dernière, il avait ouvert une position longue sur BTC en levier x40 pour un montant total supérieur à 1,2 milliard de dollars. Il ne semble pour autant pas découragé de continuer le trading.

tx

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⏱ Temps de lecture : 5 minutes.

Exceptionnellement, si vous ne connaissez pas les stablecoins ou si vous souhaitez savoir comment ces derniers pourraient révolutionner nos économies, je vous conseille de lire la deuxième partie de cette newsletter en premier.

Ceci étant dit, Circle, l'émetteur de l'USDC, le deuxième plus gros stablecoin au monde, va bientôt entrer en bourse. Est-ce une bonne idée d'investir dans cette IPO (acronyme qui signifie Initial Public Offering, ou entrée en bourse en français) ?

Avant de commencer, petit rappel sur les stablecoins.

Ceci étant dit, petit focus sur Circle pour savoir si investir dans son entrée en bourse peut valoir la peine.

L'entrée en bourse de Circle en bref :

• L'entreprise va lever jusqu'à 624 millions de dollars ;
• Circle va vendre environ 24 millions d'actions à un prix compris entre 24 $ et 26 $ ;
• La valorisation de l'entreprise lors de l'entrée en bourse devrait donc être d'environ 5 milliards de dollars.

On pourrait comparer le modèle économique de Circle à une banque extrêmement simple :

• Vous stockez de l'argent chez elle (en achetant des stablecoins USDC donc). Circle gère 60 milliards de dollars environ à l'heure actuelle ;
• Elle place une bonne partie de ces 60 milliards de dollars sur des produits financiers très peu risqués comme des obligations d'État ;
• Elle génère des revenus via ces placements.

Ce modèle est top, car très simple et très lucratif avec des marges très élevées.

Mais il est peut-être trop simple et surtout trop concentré.

En 2024, Circle a généré 1,68 milliard de dollars de revenus (+15 % sur un an) dont 99 % issus des intérêts générés sur ces placements dans des obligations américaines.

Sur les 1,68 milliard de dollars de revenus 2024, seulement 15 millions de dollars proviennent de services divers (transferts, API, on‑ramp), tout le reste étant l’intérêt du fonds de réserve géré par BlackRock.

Quand les taux sont élevés cette concentration est top, mais quand les taux d'intérêt chutent, c'est une autre histoire. En effet, une chute de 1 point sur les taux d'intérêt américains pourrait faire chuter les revenus annuels de Circle de 441 millions de dollars, soit plus du triple du résultat net 2024.

Tant que les obligations américaines rapportent plus de 4 %, le modèle imprime du cash, mais en régime de taux bas, la marge pourrait… disparaître.

Pour rappel, Coinbase est l'une des plus grosses plateformes cryptos au monde qui pèse plus de 60 milliards de dollars. Et Circle et Coinbase ont signé un accord financier, ravageur pour Circle.

💸 50 % du "résidu de revenus" (intérêts nets des frais) filent chez Coinbase. 60 % des frais de distribution totaux lui reviennent. Pour vous donner une idée, en 2024, Coinbase a encaissé 908 millions de dollars, soit largement plus que le bénéfice net de Circle (environ 155 millions de dollars en 2024, en chute de 40 % par rapport à 2023).

Pourquoi ? Pour faire simple, cette relation entre Circle et Coinbase découle de leur collaboration historique, notamment suite à la création conjointe du consortium Centre en 2018 pour gérer l’USDC, et la prise de participation de Coinbase dans Circle en 2023 après la dissolution de ce consortium. Coinbase est donc le principal distributeur et partenaire commercial de Circle via son exchange, ce qui justifie ces coûts de distribution élevés.

C'était cool au début, mais maintenant Circle dépend trop de Coinbase et pour réduire cette dépendance, Circle cherche à diversifier l’adoption de l’USDC à l’international via des partenariats avec des acteurs comme Grab, Nubank ou Mercado Libre.

Comme toujours avec les entrées en bourse, je suis partisan d'attendre plusieurs mois histoire de voir quelques résultats trimestriels. Pour l'instant, je préfère donc attendre. Il faudra suivre de près l'évolution du secteur des stablecoins et la place de Circle dans ce secteur.

L'entreprise pourrait bénéficier de son avantage de first-mover (une des premières grosses entreprises à émettre des stablecoins), d'une réglementation de plus en plus clémente en Europe et aux États-Unis, d'une adoption institutionnelle de plus en plus forte et de marges brutes exceptionnelles quand les taux d'intérêt sont élevés.

Mais il existe encore beaucoup de points faibles dans le modèle de Circle dont ces trois principaux selon moi :

• Forte dépendance à Coinbase ;
• Pas de barrière à l'entrée pour l'instant. N'importe quelle banque ou fintech peut assez "facilement" émettre des stablecoins ;
• Forte dépendance aux taux d'intérêt.

Dans un futur plus ou moins proche, je vois bien Coinbase racheter Circle. Ce serait assez logique vu leur historique et la volonté de Coinbase de se rapprocher de plus en plus d'une banque.

⏱ Temps de lecture : 6 minutes.